Séance de MARDI 04/11/2025 à Servel

En 1962 la tension est à son comble entre les Etats-Unis et l’URSS (c’est l’année de la crise des missiles de Cuba) et, après quatre ans de moratoire sur les essais nucléaires des deux superpuissances, les soviétiques relancent une campagne qui a culminé avec l’arme la plus puissante jamais testée, la Tsar Bomba (sur laquelle on pourrait écrire beaucoup de choses. Disons seulement que sa puissance fut de 50 Mt mais que selon les calculs elle aurait fait 100 Mt si un bouclier d’uranium entourant les matières fissiles n’avait pas été remplacé par du plomb pour minimiser les retombées radioactives. Avec une masse de 27 tonnes ce n’était pas une arme déployable mais la preuve expérimentale qu’il y avait peu de limites à la puissance de cette famille de bombes tout en étant un outil de propagande pour le régime). Les américains de leur côté lancent rapidement le programme Dominic de 31 essais atomiques dont les bombes étaient larguées par avion, mais aussi l’opération Fishbowl consistant à provoquer des explosions à haute altitude avec des bombes lancées par des missiles Thor (« what could go wrong? » NDLA).

Le moins qu’on puisse dire c’est que cela n’a pas été une réussite. Sur les 9 essais, 4 ont échoué suite à une défaillance de la fusée, dont une destruction sur le pas de tir qui a nécessité plusieurs mois de décontamination. Le premier à aboutir a été l'(in)fameux Starfish Prime du 9 juillet où une charge de 1,4 Mt détonna à 400 km d’altitude et provoqua une puissante impulsion électromagnétique qui fit des dégâts sur les réseaux électriques et télécoms à Hawaii, à 1450 km de là. Elle endommagea aussi une bonne partie des instruments qui enregistraient l’essai, ainsi qu’entre 5 et 10 satellites qui tombèrent en panne dans les mois suivants. L’une des victimes est bien connue par ici puisqu’il s’agit de Telstar 1, lancé le 10 juillet, qui assura la première communication par satellite entre Andover et Pleumeur-Bodou le lendemain (il réalisa quelques autres premières techniques durant sa courte vie active comme la première transmission live de télévision transatlantique et l’échange lointain de messages entre deux ordinateurs IBM). Le dernier essai de la série fut Tightrope, une petite charge de 10 kt (bon c’est quand même la moitié de celles d’Hiroshima et Nagasaki) tirée le 4 novembre 1962, qui fut aussi le dernier essai nucléaire atmosphérique conduit par les USA. Soixante-trois ans plus tard, la prolifération nucléaire continue à bas bruit (et on a oublié que l’Afrique du Sud a construit puis démantelé une demi-douzaine de bombes A).

Table 1, dite « Artificier » : Retour de l’Année du Dragon sur nos tables dans une configuration à 4 joueurs (Olive, François, Marie-Christine et VHN). Olive déroule une stratégie audacieuse : il commence par acheter un grand privilège, ça c’est classique (mais risqué car ruineux quand le 3e événement de l’année est le paiement du tribut à l’empereur – d’ailleurs il n’échappera pas à la perte de deux personnages). Mais à la mi-partie, il double la mise et se retrouve à caracoler en tête en marquant 4 PV à la fin de chaque tour. Dépourvu d’agriculteur, il fera toute la partie en mode frugal avec une équipe restreinte, 6 persos au max tenant dans 2 temples et jamais un sou vaillant. Heureusement il dispute à Dom la position de premier joueur et garde donc une certaine liberté dans son choix d’action de début de tour. François achète un lettré tôt dans la partie et personne ne lui dispute les 4 PV qu’il peut ainsi marquer à la phase d’actions, il investit aussi au bon moment dans une paire de moines. Dom de son côté domine sur les feux d’artifices et fait grandir doucement ses temples et ses persos. En fin de partie François et MC sont victimes de la seconde famine, avec la perte respective de 3 et 5 persos qui manqueront cruellement au décompte final (« Je n’ai pas l’esprit à la fête » commente-elle sobrement à la seconde fête des dragons).  Au début du décompte les scores sont relativement regroupés mais Dom, aidé par ses moines et les 18 PV de ses 9 personnages, se détache. Il finit avec 101 PV contre 86 pour Olive, 82 pour François (qui remonte de 12 PV avec ses moines) et 74 pour MC.

Table 2, dite « Superpuissance » : Thomas, Marie-Anne et Julien jouent au récent Forêt Mixte Dartmoor, Thomas maîtrise et ne laisse aucun espoir aux deux autres.

Table 3, dite « Deuxième essai » : On reprend les mêmes mais le jeu change vers le petit frère : Mickaël, Stéven et BenjaminG et Sanctuary, version « simplifiée » d’Ark Nova. Malgré un thème partagé -construction d’un zoo- il y a beaucoup moins d’interaction dans cette version qu’il faudrait plutôt, nous dit-on, comparer à Harmonies. De même, finie la double piste (score et réputation) dont le croisement des pions déclenche la fin de partie, ici c’est le plus souvent le remplissage du zoo par un joueur qui met fin au jeu. Stéven et Mickaël qui l’ont inauguré vendredi finissent avec un score égal (et respectable) de 148, Benjamin suivant avec 109. Comme Mickaël a plus d’animaux c’est lui qui s’attribue la partie. Sans craintes des retombées ils se remettent en position pour une seconde partie.

Table 4, dite « Affrontement » : Nolwenn fait découvrir à Marc et Faline un nouveau jeu, les Royaumes Sauvages. Il s’agit de lutter pour le contrôle de cinq territoires en y plaçant des cubes en jouant des cartes (cela peut rappeler Kardinal und König mais en plus chaque territoire impose des contraintes différentes sur les cartes qui peuvent être jouées. Le jeu ajoute une dimension « tempo », il faut bien choisir le moment de ses actions car dès qu’un joueur a passé certaines deviennent indisponibles. A cette première partie c’est Faline qui s’en est le mieux tirée mais le groupe restait tiède sur la configuration à 3 joueurs où on peut tirer les marrons du feu d’un affrontement entre les deux autres.