Le 31 août 1935, on rapporte que Alekseï Grigorievitch Stakhanov et ses trois collègues ont extrait 102 tonnes de charbon, un record, en 5 heures 45 minutes de travail, soit 14 fois le quota. Lors d’un concours organisé par le Komsomol, ce haveur du Donbass sera érigé en exemple par la propagande soviétique pour tous les ouvriers de l’URSS. Cette promotion du sacrifice personnel et de l’émulation entre travailleurs pour le bien du Parti a reçu le nom de stakhanovisme.
Stakhanov a fait carrière à la mine de « Tsentralnaïa-Irmino », qui a toujours des performances plus basses que le reste de la région quand Stakhanov y est affecté, en 1927. En 1933, il est affecté à l’équipe des perforateurs. Les mineurs utilisent des piolets pour détacher le charbon, puis le mettent dans des wagons et le font sortir de la mine par des chevaux. Allongé sur le côté ou sur le dos, le mineur perfore le charbon et s’occupe de surélever le plafond de la mine quand il n’a plus la place de passer. Stakhanov propose d’avoir un mineur chargé de la perforation, un autre du chargement du charbon sur les wagons, un autre de surélever le plafond de la mine quand c’est nécessaire et un dernier menant le poney, plutôt qu’un seul enchaînant toutes ces tâches. Plutôt qu’un piolet, Stakhanov utilise une perceuse minière, qui pèse très lourd et exige une formation préalable.
Ce record est donc d’abord le fruit d’une révolution profonde de l’organisation du travail, et sa véracité sera contestée. Selon l’historien expert en mouvement stakhanoviste Igor Avramenko, le travail du mineur à l’époque relevait aussi bien de l’extraction du charbon que de la consolidation des parois de la galerie au fur et à mesure de son avancement. Toutefois, Stakhanov a été déchargé de cette dernière tâche qui fut partagée entre deux de ses collègues. Les supérieurs de Stakhanov ont omis d’en parler pour amplifier l’effet de l’exploit de leur héros en devenir. Son exemple est d’abord publié dans le journal local Kadievsky Proletary, puis repris par La Pravda à l’initiative. Il apparaît même sur la couverture du magazine Time.
Entre 1974 et 1977, il donnera de nombreuses interviews à divers médias, dont ceux de pays communistes de l’Europe de l’Est, où il dénoncera l’attitude des ouvriers qui ne vont pas assez vite au travail, ou qui ne produisent pas assez. En 1977, il meurt d’une crise cardiaque.
Enfin, ultime manifestation de la propagande, son véritable prénom n’était pas Alekseï, mais Andreï. À l’époque, une erreur de frappe dans l’article de La Pravda relatant son exploit l’aurait rebaptisé. À ce propos, selon une version, Stakhanov aurait écrit une lettre à Staline demandant la rectification, à quoi ce dernier aurait répondu que La Pravda ne commettait pas d’erreurs. Selon l’autre version, c’était le secrétaire particulier de Staline qui aurait évoqué le sujet et, là aussi, Staline aurait dit « Alekseï… un beau prénom russe, il me plaît tout autant », après quoi Stakhanov serait devenu officiellement Alekseï.
A Lannion, 83 ans après cet exploit, les stakhanovistes du jeu étaient en plein labeur à Lannion, où ils ont ouvert la voie à pas moins de trois nouveaux jeux, admis avec fierté dans l’académie des outils officiels de Parties Civiles !
Table 1, dite « Mouvements de pionniers » : à Founders of Gloomhaven on construit les fondations du célèbre jeu d’exploration. Julien présente ce nouvel opus, et convainc quatre fortes têtes de rejoindre sa table. Tristan sera le plus productif (35) devant Neox, qui mérita aussi d’être mentionné (33). Mickaël et Julien en ont pris de la graine pour améliorer leur productivité à ce jeu très calculatoire.
Table 2, dite « Petites mousses » : ici, une nouvelle découverte, déjà annoncée dans ces pages: le troisième rejeton de la grande famille de Brass: Brass: Birmingham. Contrairement à la version Lancashire, qui ne s’est détournée du modèle que comme on touche à la constitution, d’une main tremblante, il s’agit ici d’une variante avec des modifications très sensibles: nouveaux bâtiments, nouvelle carte, et surtout, au lieu de vendre dans des ports, on boit de la bière, qu’il faut d’abord avoir produite, et qu’on ne peut acheter au marché extérieur (qui lui a disparu). En somme, on est passé des petits mousses de navires aux petites mousses des bariques… Cette partie inaugurale fut remportée par Thomas (177), à tout seigneur tout honneur, grâce à un réseau de rails tentaculaire. Votre humble serviteur s’est lui consacré à la production, et malgré quelques jolis coups, doit s’incliner (155), tandis que Xel culmine à 136. Cette nouvelle version est intéressante, bien présentée (surtout dans cette version kickstarter où l’on paye avec de magnifiques jetons de poker), et permettra de renouveler le genre pour les fans.
Table 3, dite « Nomenklatura » : à Rajas of the Ganges, Thibault revisite la nomenklatura version indienne, et gagne d’un tour devant Vincent-2.
Table 4, dite « Burn out » : à Dead of winter on vit François-René, Paul et Maïwen mourir d’épuisement. Cette dernière perdra même un n dans cette lutte sans fin.
Table 5, dite « Salaires de haveurs » : à Hanabi, les protagonistes de la table 3 réalisent des scores honorables: 4-4-4-3-2. Cet effort qui n’a rien de stakhanoviste ne mérite pas une ligne de plus sur leur fiche de paie.
Table 6, dite « Ration double » : Thibault remet le couvert à Rajas of the Ganges – faisant, outre Vincent-2, deux nouvelles victimes: François-René et Maïwen.
Table 7, dite « Artillerie lourde» : dans l’univers imposant de A song of ice & fire: TMG, les Starks (Xof) ont laminé les Lannister (Jack).
Table 8, dite « Le bon wagon» : à Condottiere, un jeu qui revisite l’introuvable unité italienne mais que nous abordons avec un livret de règles en chinois, des six joueurs présents au départ, deux terminent dans le bon wagon avec 4 conquêtes. Cest Thomas qui s’impose à Mickaël dans un duel final.
Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum