Séance de VENDREDI 30/08/2019 à Servel

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En ce 30 août, le milliardaire américain Warren Buffet entrait dans sa quatre-vingt dixième année. Lui qu’on surnomme l’oracle d’Omaha a prodigué nombre de conseils aux investisseurs, et qui pourraient aussi concerner les joueurs invétérés de Parties Civiles, comme on va le voir.

Table 1, dite « Patience et longueur de temps » : A l’orée de cette soirée, Dom n’a qu’une idée en tête: amener des joueurs à sa table de Grand Austria Hotel, un jeu de gestion dans l’univers de l’hôtellerie viennoise, très bien conçu mais qui comporte des pièges, on y reviendra. Si votre serviteur est d’emblée conquis, les autres chalands ne se bousculent pas, mais notre homme fait avec tant d’ardeur son numéro de réclame que la table se peuple finalement de deux joueurs supplémentaires: Pierre et Yannick. Ce dernier, réticent au départ, enchaîne les combinaisons gagnantes, et termine avec un score magnifique de 164, seulement coiffé par Dom qui réalise un historique 174, grâce à des artisans aux mains d’or qui multiplient vins, cafés et autres strudel. Pierre a été clairvoyant et aboutit à 92. Quant à votre narrateur, bien parti, et en tête à mi-parcours, il est foudroyé par un choix de chambres malheureux, misant à la fois sur les jaunes et les rouges. A courir deux lièvres, il n’arriva jamais à sécuriser leurs bonus, et mourut de famine d’argent et de prestige sur la piste de l’empereur. Les derniers tours lui furent un chemin de croix (pour un score final de 55) avec un tirage de dés catastrophiques qui l’incita à passer par deux fois, espérant un retour à meilleure fortune (un tirage de dés différent), si ses collègues faisaient de même. Mais ceci n’arriva pas, les tours s’effilochaient et la partie s’étira en une infinie langueur, chacun prenant le temps qu’il faut pour mesurer toutes ses options, car, comme le dit Warren Buffet, « On ne peut pas faire un bébé en un mois en mettant neuf femmes sur l’affaire « . Au dernier tour, votre narrateur perdit même une carte artisan, sur laquelle Yannick misait pour la copier, lui ôtant 18 points de bonus final et presque la victoire (mais, selon les calculs à chaud de Dom, il aurait perdu quand même de 1 point !).

Table 2, dite « Sur le carreau » : trois joueurs en goguette pour une sympathique table de Azul, dans sa deuxième version où l’on construit à la fois en vitraux et céramiques. Maxime, Julien et Camille s’adjugent chacun une partie, tandis que Jack reste sur le carreau et repart bredouille, faute d’avoir respecté l’adage de Warren Buffet: “Les tournois sont gagnés par les gens qui se concentrent sur le jeu, pas sur le tableau des scores.”

Table 3, dite « Oeuvre utile » : dans cette aventure de Mythic battles, le petit Paul, associé à Mathieu, nous rapporte qu’ils ont « gagné comme des vieux », face à Axel et Mickaël. La sagesse n’attend pas le nombre des années, à l’instar de cette pensée de l’oracle d’Omaha au soir de sa vie: “Si je voulais, je pourrais engager 10 000 personnes pour ne faire rien d’autre que peindre mon portrait toute la journée pendant le reste de leur vie. Et le PIB du pays augmenterait. Mais l’utilité du produit fini serait de zéro, et j’empêcherais ces 10 000 personnes de se consacrer à la recherche contre le SIDA, la santé, ou l’éducation ».

Table 4, dite « Force de l’habitude » : La campagne continue pour Le seigneur des anneaux, où LN, Baptiste, Neox et F.-R. ont engrangé une victoire, pas totale cependant car il leur manquait des bonus. La force de l’habitude leur a manqué, mais cela viendra: selon Buffet, “Les chaines de l’habitude sont trop légères pour être senties jusqu’à ce qu’elles soient trop lourdes pour être brisées.”

Table 5, dite « Les gens normaux n’ont rien d’exceptionnel » : à Brass: Birmingham Thomas a roulé sur Xel et Tristan, culminant avec le score prodigieux de 203 ! Un score extraordinaire obtenu par une manière ordinaire, ce n’est pas une mauvaise méthode. “Pour que tout se passe bien, vous n’aurez à faire que peu de choses bien dans votre vie du moment que vous ne faites pas trop de choses mal. Il n’est pas nécessaire de faire les choses de manière extraordinaire pour obtenir des résultats extraordinaires.”

Table 6, dite « Métier à risque » : les deux Olivier, Frank et un quatrième s’essaient à Négociateur prise d’otages – un jeu coopératif qu’ils ont deux fois gagné, la première fois avec 50% de pertes humaines, la seconde en préservant tous les otages. La prise d’otages est un métier parfois lucratif, mais déconseillé pour l’investisseur car il ne répond pas aux critères énoncés par le sage américain: “J’essaie d’investir dans des sociétés d’une qualité telle qu’elles fonctionneraient même si un idiot les dirigeait. Car tôt ou tard cela arrive toujours.”

Table 7, dite « Futur incertain » : un Shards of Infinity rassemble les joueurs de la table 6, rejoints par Olivier-3. Un jeu où il faut bien anticiper les actions de ses adversaires, car, c’est clair, « Dans le monde des affaires, le rétroviseur est toujours plus clair que le pare-brise.« 

Table 8, dite « Maillot jaune » : à Deep sea adventures on plonge pour pêcher de lucratifs trésors, mais il faut savoir se retirer à temps. Thomas l’emporte, mettant à profit la célèbre maxime “C’est quand la mer se retire que l’on voit ceux qui se baignent sans maillot.”

Table 9, dite « Le sens de l’histoire » : à Kobayakawa une poignée de joueurs se retrouvent plongés dans le Moyen-âge japonais, où les clans samouraïs se battent pour la domination des terres de l’archipel. Mais être le plus fort ne suffit pas toujours car les alliances du puissant clan changent comme le vent, accordant parfois la victoire au plus faible. Un jeu tactique où il faut savoir misé avec un optimisme raisonné, car, tout bon investisseur le sait, « L’optimisme est l’ennemi de l’acheteur rationnel.”. François-René et votre serviteur ont su garder leurs nerfs et l’emportent de concert.

Table 10, dite « L’histoire sans fin » : encore un Mythic battles final en mode duel entre Axel (qui fait le plein avant de nous quitter pour d’autres rivages) et Mickaël. Le profit peut être au coin de la rue de l’ennui, nous apprend Buffet, qui exposa un jour sa méthode ainsi: “Notre approche est de tirer profit du manque de changement plutôt que du changement. Lorsque j’investis dans les chewing gums Wrigley, c’est le manque de changement qui m’intéresse.”

Table 11, dite « Mouvements de foule » : à Time bomb, il faut savoir observer ses adversaires. Comme le disait le milliardaire, “Vous devez séparer votre opinion de celle de la foule. Les comportements grégaires conduisent les cerveaux à la paralysie. » Un précepte mis à l’oeuvre avec succès par les terroristes qui s’adjugent deux parties, chaque fois avec François-René à la manœuvre.

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Séance de MARDI 20/10/2015 à St Elivet

En ce mardi soir, alors que prenait fin la cinquième journée mondiale de la statistique, on comptait 9 joueurs, à 91% mâles et à 78% imberbes. L’occasion de faire le point sur quelques statistiques qui nous concernent (ou pas).

Table 1, dite « fromagère »

Entre 2000 et 2009, la consommation de fromage aux Etats-Unis a augmenté à peu près au même rythme que le nombre de personnes mortes étouffées dans leur lit. Plus on mange du fromage, plus on meurt étouffé dans son lit? Ignorant cette statistique funeste, Baptiste, Jeff, Xel et JiBee entament un Agricola qui prendra fin tard dans la nuit, marqué par la victoire in extremis de Jeff (43), devant Xel et Baptiste ex-aequo (42). JiBee était encore en train de parquer ses bêtes à lait à l’heure du verdict et resta à l’écart du podium.

Table 2, dite « double double »

La corrélation est troublante entre le nombre de documentaires produits et le nombre de porcs abattus, n’est-ce-pas ?

doc

Sans le moindre rapport avec ce qui précède (quoique ?), Thomas, le Baptiste au trésor, Jérôme, Neox et VHS s’exercent à Arcana. Neox l’emporte avec 46, devançant Baptiste, crédité du même score, grâce au nombre de ses cartes enjeux. Suit un autre duo, Thomas-Jérôme, à 32, que je talonne de deux petits points.

Tables 3, dite « clanique »

Selon l’étude Violent Video Games and Real-World Violence: Rhetoric Versus Data, quand un jeu comme GTA ou Call of Duty sort dans le commerce, le nombre d’homicides et de faits de violence aggravée plonge. Étonnant ? Pas de quoi effrayer en tout cas les protagonistes de la table 3, qui après avoir abandonné Baptiste, s’exercent à la violence des samouraï (dont le fameux clan Kobayakawa) pour un petit jeu éponyme de fin de soirée, que Neox remporte encore, avec une bourse copieusement garnie de pièces.

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Séance de MARDI 13/10/2015 à St Elivet

21 ans exactement après l’attribution du prix Nobel de littérature 1994 à Kenzaburo Ōe, Parties Civiles était à l’heure asiatique pour lui rendre un hommage appuyé par une incursion dans son univers, marqué par deux thèmes: la vie à la campagne, souvent retranscrite grâce au regard désabusé d’un enfant ou illustrée par le biais de révoltes paysannes (Gibier d’élevage, Le Jeu du siècle, Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants) et la naissance puis l’éducation d’un enfant handicapé mental (de Agwîî le monstre des nuages, où apparaît pour la première fois son fils Hikari, à Une existence tranquille en passant par le difficile et poignant Une affaire personnelle). En plus de l’anormalité et des drames de l’histoire japonaise ou personnelle, d’autres motifs se dessinent : l’opposition avec la ville, la monstruosité, l’animalité, le désespoir, la violence, la sexualité et les mutations de la société nippone (perte de la divinité de l’Empereur après la reddition de 1945, conversion au libéralisme, américanisation des mœurs…).

Table 1, dite « sans japonaises »

Thomas, Jean-Yves, Yann et Xel entament un Dominion (« un deck building comme Barbarossa, les japonaises en moins »). Xel et Thomas remportent deux parties successivement, la seconde étant réduite à trois après le départ de Yann.

Table 2, dite « japonaise »

Thomas remporte un Kobayakawa de folie. Le principe du jeu de bluff est le suivant: il faut avoir un maximum de jetons (kamons) en pariant juste sur notre victoire. On gagne des kamons soit en étant le seul à miser, soit en ayant la plus grosse carte ou combinaison de plus petite carte + kobayakawa qui surpasserait la plus grosse carte. Si vous n’avez pas compris, passez à la pratique !

Pour caler les estomacs, il y eut aussi un Sushi Go, avalé par Thomas avec 48, devant Xel, 39, et Jean-Yves, 29.

kobayakawa

Table 3, dite « émotion soleil levant »

Depuis les recherches de Paul Ekman, 6 expressions faciales sont généralement tenues pour universelles: la joie, la surprise, la peur, le dégoût, la colère et la tristesse.  Une étude récente intitulée « Cultural confusions Show that Facial Expressions Are Not Universal » montre le poids de la culture dans la perception des expressions faciales. Les chercheurs ont montré des expressions faciales à 26 sujets ( 13 européens et 13 asiatiques). Pendant que les sujets observaient les images, les scientifiques enregistraient leurs mouvements oculaires, c’est-à-dire ce que les sujets regardaient pour décoder l’émotion. Les résultats montrent que pour reconnaître une émotion, les asiatiques s’appuient seulement sur la zone des yeux alors que les européens balaient tout le visage. Ainsi, dans des émotions où l’expression des yeux est proche, comme dans les couples dégoût-colère et surprise-peur, les asiatiques discriminent difficilement le dégoût de la colère et la surprise de la peur.

emoticon

Thierry, Dominique, Jeff, Neox, Baptiste et Votre Humble Serviteur investissent donc l’univers ludique de Emoticon, jeu où il s’agit de cumuler le plus de points et de cartes de l’émotion dominante du moment (colère, joie, peur, tristesse), ou, si on n’y arrive pas, à parier sur le vainqueur (en passant et lui apportant en guise de dot une carte de sa main). Il y a 7 manches en tout, qui rapportent de 1 à 3 points, et à chaque manche, une émotion est primée (+1 point par carte) et une réprimée (0 point par carte). Bien sûr, il y a des cartes Embrouille, qui introduisent un chaos nécessaire. Enfin, cerise sur le gâteau, si deux joueurs finissent une manche à égalité de points, ils perdent tous les deux !

La lutte fut acharnée et Jeff l’emporta de peu avec 6 points, devant Neox et Thierry ex-æquo avec 5.

Table 4, dite « chinoise »

Thierry nous fait l’honneur d’une initiation au Mah-Jong, avec une imposante autant que magnifique mallette contenant tout le matériel adéquat (ci-dessous, un cliché le représente dans une partie légendaire, comportant un total de points vertigineux et nécessitant un niveau Math’ Sup pour le calculer), agrémentée d’un immense tapis de poker noir assorti. Les explications furent limpides pour l’essentiel, et, si le mécanisme de jeu est fluide, le comptage des points peut s’avérer déroutant.

MJ

Nous ne fîmes que deux manches, dont le résultat ressortit ainsi, et comme on voit, il parle de lui-même:
1. Jeff 274 (272 + 2)
2. Dominique 144 (100 + 44)
3. Thierry 88 (0 + 88)
4. VHS 12 (10 + 2)

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