Une séance de Parties Civiles, c’est deux soirées d’occupées : une pour jouer, une pour lire les CR.
Et comme pas moins de 16 joueurs étaient présents, et que 7 jeux différents (un record ?) ont été pratiqués ce soir, c’est un CR plus qu’exhaustif que nous vous proposons.
Table n°1, dite « Lettre from Buhulien », racontée par François (de Buhulien), autour de la récente acquisition de Sly « Le Jeune » : Lettres de Whitechapel :
Le 27 septembre 1998, le moteur de recherche Google voyait officiellement le jour. Ce nom a pour origine le terme mathématique googol (gogol en français), qui désigne 10100. Le nombre 10gogol (un gogolplex) dont vient le nom du Quartier général de Google, frappe l’imagination: il serait impossible de l’écrire sur papier car il contient plus de chiffres qu’il y a d’atomes dans l’univers visible. Un symbole de la mission de Google: « organiser les informations à l’échelle mondiale dans le but de les rendre accessibles et utiles à tous ».
C’est exactement 15 ans après que Sylvain le jeune, Ania, Gwen, Jérôme, Michal, Julien, et VHS prennent la direction de Londres à l’époque de la révolution industrielle. Plus précisément, à Whitechapel, dans l’East End, l’un des quartiers les plus pauvres, où œuvraient toutes les victimes de Jack l’Éventreur. Un puissant moteur de recherche eut été bien utile à la police métropolitaine de Londres, qui n’a en effet jamais mis la main sur le meurtrier, ni même sur un suspect crédible…
A ce jeu, il y donc a un meurtrier, et cinq enquêteurs de police. Après un placement initial (lieux des 5 meurtres avérés, forces de police), à chaque nuit, Jack révèle l’emplacement du meurtre (il peut différer cette décision mais il laisse alors plus de temps aux policiers pour s’organiser), puis se déplace secrètement dans le but de rejoindre sa cachette, également secrète. Les enquêteurs doivent le pister à travers le dédale des ruelles londoniennes, et peuvent l’interroger sur son parcours lorsqu’ils passent à proximité de lieux qu’ils suspectent avoir été traversés.
Avec ses ruelles sombres, sa promiscuité, sa foule interlope, son air malsain chargé de maladies et son brouillard issu des usines de la révolution industrielle, l’Est End, réceptacle de la misère dans une capitale tentaculaire, n’est-il pas l’endroit parfait pour finir sa semaine ? Mieux vaut pourtant ne pas y traîner trop: les victimes sont d’abord égorgées. Deux d’entre elles sont éventrées: l’assassin a ouvert l’abdomen et en a retiré les viscères pour les disposer sur l’épaule des cadavres ou les emporter. Un morceau de rein humain fut même envoyé au chef des Comités de vigilance de Whitechapel, accompagné d’une lettre, mais nous y reviendrons. Une victime, dite « Long Liz », fut égorgée, mais non éviscérée : le corps était encore chaud lors de sa découverte et il est probable que son assassin n’ait eu le temps de terminer sa besogne. A l’opposé, la dernière victime, dite Ginger, fut assassinée dans la chambre qu’elle louait, et totalement éviscérée. Ses organes étaient éparpillés dans toute la pièce, l’assassin ayant eu, cette fois, tout le temps d’agir.
Nous étions donc sept, et Sylvain fit office de maître de cérémonie pour la première partie. Je fus désigné comme meurtrier, et choisis ma cachette dans un quartier central, le lieu du meurtre (celui de « Polly », 31 août 1888), étant au nord. Je pris un peu d’avance sur mes poursuivants grâce à quelques pouvoirs fort utiles mais les enquêteurs étaient sur mes talons. Sentant la maréchaussée à mes trousses au bout d’une dizaine d’heures, je pensais rejoindre ma cachette en catimini, mais Julien énonça opportunément une règle inédite qui me privait de mes pouvoirs d’accélération, ce qui m’obligea à raccourcir mon pas. Je fus alors arrêté sur le champ par une enquêtrice débutante qui mit fin à ma fuite et épargna donc 4 précieuses vies. Pour la deuxième partie, Gwen hérita du rôle, Sylvain rejoignit les enquêteurs, alors que je pris le titre officieux de conseil du meurtrier, offrant le rempart illusoire de la loi à une horde de forces de l’ordre aux abois. Pour la première nuit, l’équipe fut conduite par des chefs si incompétents qu’elle se perdit en conjectures sur les passages du meurtrier. Celui-ci vint donc à bout de son premier forfait, cependant il laissa un indice sur sa dernière position connue avant sa cachette. Malgré l’extrême désorganisation d’une maréchaussée aux abois, cette information essentielle permit sa capture tout à la fin de la deuxième nuit (« Dark Anny », 8 septembre 1888), qui fut donc également la seconde. Il n’eut pas le loisir de connaître la troisième nuit, émaillée de deux meurtres (l’attribution à Mr. Jack du premier étant sujette à caution selon les spécialistes), ni d’utiliser le pouvoir spécial des lettres (présumées écrites par l’assassin, même si la controverse fait rage sur leur véracité). L’une d’elle, intitulée « From hell », était fort brève: « Monsieur, je vous envoie une moitié du rein que j’ai pris à une femme que j’ai gardée pour vous l’autre, je l’ai frite et mangée c’était très bon. Je pourrais vous envoyer le couteau ensanglanté qui l’a pris si seulement vous attendez encore un peu. Signé Attrapez-moi quand vous pouvez monsieur Lusk. »
Table n°2 dite « L’Amérique, je veux l’avoir et je l’aurai », racontée par Baptiste « nuque pas si longue » :
Une table Les Aventuriers du Rail, dans laquelle Grégoire, Jeff, Xel, David et moi-même nous affrontâmes pour la conquête des USA. L’axe nord-sud entre les Rocheuses et les Appalaches fut rapidement saturé, Jeff David et moi nous battant farouchement pour ces petites liaisons.
Xel entreprenait pour sa part une traversée d’est en ouest. Quand à Grégoire, il tentait d’avoir la totalité de la pioche dans sa main. Comprenant qu’il n’y arriverait pas, il abattit alors son jeu, construisant les grandes liaisons du sud de la carte et s’envolant ainsi en tête des scores. David et Jeff bataillaient pour la seconde place, ayant bien développé leurs réseaux, talonnés par Xel. Limité par de
courtes liaisons, j’étais loin derrière et tentait alors de relier l’ensemble de mes routes dans l’espoir d’obtenir les dix points revenant au réseau le plus long. Mais c’était sans compter sur Grégoire, lui
aussi concourant pour le titre de l’homme à la plus longue route, qui précipita la fin de partie. Partie qu’il emporta haut la main, suivi par David qui pour une initiation au jeu obtint une belle seconde place. Xel et moi-même finîmes groupés. Jeff ferma la marche, pénalisé par un objectif à plus de vingt points non réalisé.
Table n°2bis, par le même narrateur :
nous enchainâmes ensuite avec un Libertalia. Après une rapide explication des règles pour les novices Jeff et Grégoire, et un rafraichissement pour David, nous nous mîmes joyeusement sur la figure à coup de canonniers, de sabres aiguisés, et d’espagnols officiers. Le jeu se déroulant en trois campagnes, Grégoire s’empressa de prendre la tête à l’issue de la première. Un peu trop fébrile dans le partage du butin, il ne pu tenir sa position lors de la seconde campagne, me laissant le champ libre pour lui ravir sa place. La dernière campagne fut brutale, violente, meurtrière, et sans pitié. Du chaos émergèrent deux capitaines premiers ex-æquo : Xel et moi-même, suivis par nos confrères dans un ordre dont le désordre de l’abordage m’empêche de me souvenir.
Table n°3, dite « Démocratique », racontée par Notre Président en Personne.
La troisième table nous permit de découvrir Tzolk’in – Le calendrier maya, acquisition de l’asso après un vote démocratique.
Mes craintes sur ce jeu portaient sur son accessibilité et sa durée. Je fus rassuré sur ces deux points car nous finîmes peu après 23:00 règles comprises, à 4 joueurs ce qui est la config maximale. Les cobayes : Laurent, Jack, Thomas et Votre Ineffable Président.
Le jeu est efficace et les tours rapides. Les règles sont limpides. La mécanique avec les roues imbriquées est originale de même que les actions se déclenchant à la reprise d’ouvriers et non à la pose. Le jeu plaira également à nos joueurs les moins belliqueux car l’interaction est assez limitée. Pour cette partie de découverte, VIP finit d’une courte tête devant Thomas.
Table n°3bis dite « Personne ne sait écrire le nom de ce jeu », par le même Président :
Cette partie fut suivie d’une partie d’Amitys avec Gregoire et Xel remplaçant Jak et Laurent. Gregminatore gagne une fois de plus en nous laissant espérer qu’on remonterait. Merci a lui.
A ce stade de la soirée, il semble que tout semblant d’organisation avait foutu le camp, et les joueurs restants se sont mélangés sur deux nouvelles tables.
Tables n°72 et 73, que François nous relate avec une inhabituelle concision :
Cette nuit sanglante de la Saint-Vincent vit également Gwen, très en verve, dézinguer la compagnie des nains pour prendre la tête à Saboteur, et Thomas, en Nosfératu convaincant sous la férule d’un Igor-JiBee inquiétant, mordre à belle dents ses victimes, les dérouter en se faisant passer pour un de leurs congénères, avant d’être frappé du pieu ancestral. Une soirée à rallonge donc, pour cette nuit de pleine lune. Mais comme le dit le dicton: à la Saint-Vincent, prends ton temps.
Les mêmes parties, narrées cette fois par Baptiste :
La soirée entrant dans sa deuxième partie, je lançai une partie de Saboteur avec François, Jérôme et Gwen pour patienter en attendant la fin de la table d’Amyitis. La première manche fut placée sous le signe du sabotage le plus total. Quelle ne fut pas notre surprise, en atteignant la pépite, de nous rendre compte que nous étions tous de bons mineurs. Comme quoi, coopérer n’est pas la chose la plus aisée. La deuxième manche révéla également la si convoitée caillasse, malgré les efforts remarquables du saboteur François qui éboula et se répara sans sourciller. La troisième et dernière manche de la partie fut la plus
rapide, VHS n’ayant pour saboter ses adversaires qu’une pauvre carte éboulement. Au décompte des points, c’est Gwen qui grimpa sur la première marche du podium.
La nuit était tombée depuis longtemps, et malgré sa fatigue, Notre Illustre Président accepta de se transformer une fois de plus en ignoble Igor dans une partie de Nosferatu à laquelle participèrent les vétérans chasseurs François, Grégoire, Thomas, Xel et moi. Nous fûmes secondés dans notre tâche par deux débutants : Jérôme et Gwen. Les suspicions à propos de l’identité du vampire fusèrent de tous côtés, Grégoire établissant ses fameuses listes grâce à son désormais célèbre strabisme d’ancienne chauve-souris. Tous les rituels furent utilisés, et l’étau se resserrant, quoi de plus naturel que de prouver qu’à ce jeu, quels que soient nos soupçons, il faut toujours pieuter Thomas. Sage décision, qui mit fin à ses vils agissements draculesques.