Séance de VENDREDI 27/04/2018 à Ti Koad

Le 27 avril 1848, le gouvernement de la République française publie un décret par lequel il abolit l’esclavage dans les colonies françaises. L’abolition concerne avant tout les colonies héritées de l’Ancien Régime, dont l’économie repose encore sur les grandes plantations sucrières.

http://www.potomitan.info/bibliographie/caraibeditions/images/memoire6-25.jpg

Sous la Révolution, les députés de la Convention avaient aboli l’esclavage une première fois pour calmer les révoltes dans les colonies des Antilles. Mais Napoléon Bonaparte est revenu sur cette mesure le 20 mai 1802.

Le décret prévoit de libérer dans un délai de deux mois 250.000 esclaves noirs ou métis à la Martinique et à la Guadeloupe, ainsi qu’à la Réunion, en Guyane et à Saint-Louis du Sénégal. À leur manière, les esclaves ont accéléré le mouvement. À Saint-Pierre, en Martinique, une insurrection éclate le 22 mai 1848, avant qu’ait été connue l’existence du décret. Même chose en Guadeloupe où le gouverneur abolit l’esclavage dès le 27 mai 1848 pour éteindre l’insurrection.

En compensation de la perte de leurs esclaves, les planteurs reçoivent du gouvernement français une indemnité forfaitaire. Ils contournent aussi l’interdiction de l’esclavage en faisant venir des «travailleurs sous contrat» de la Chine ou d’Inde du Sud, nouvel esclavage qui ne dit pas son nom. L’abolition démentira les sombres prophéties des planteurs, qui craignaient la ruine de leurs exploitations et de leurs îles. Au contraire, elle se traduira par un regain de l’activité économique dans les colonies.

A Lannion, 170 ans après, nombre de particiviliens, esclaves de leur passion, ont enchaîné les parties.

Visitons tout d’abord la salle attenante sur la gauche. Nous y trouvons deux tables qui communiquèrent fort abondament me dit-on, et faillirent même en venir aux mains. Des jets de boules de papier y auraient même été recensés – gageons que la commission de discipline ne manquera pas d’être saisie de ces faits.

Table 1, dite « Rue case sombre » : à Gloomhaven, nous retrouvons la plume de Dom:

Les 4 larrons habituels décident d’aller chercher quelque relique qu’un boulet provincial aux vagues pouvoirs magiques a laissé traîner dans Frozen Hollow. L’endroit est facile à trouver, il suffit de suivre les traces de loups pour pénétrer dans une grotte étroite et sombre. Pas humide non, plutôt glaciale et pleine d’éboulis. L’affaire est menée rondement et sans grands soucis, au point que Dom n’a pas eu le temps d’utiliser son pouvoir de reprendre en main ses cartes à usage unique. Jack force le respect en foudroyant un Démon de Glace avec une carte de mort subite. Quant à Neox, qui sous sa nouvelle identité n’a pas perdu ses anciennes habitudes, il aspire les pièces d’or pour finir par se goinfrer avec le contenu du coffre au trésor.

Table 2, dite « Code rouge » : à cette table de Amyitis étaient présents trois joueurs aguerris et un petit nouveau, Mael, qui, pour sa première partie, fut tant et si bien pris sous l’aile des trois autres qu’il emmena l’affaire dans un train de tortue jusqu’à une très inattendue victoire au poteau (65). Les trois lièvres, Tristan (59), Thomas (56) et Xel (50) n’ont pas fait attention au code rouge qui  clignota négligemment tout du long de cette partie, et reliront la Fontaine.

Fermons la porte et tournons-nous dans la salle principale, où régnait une ambiance bon enfant. Des petits jeux égayaient cette première partie de soirée que certains avaient tardé à rejoindre au vu de son lieu inusuel.

Table 3, dite « Invictus » : François-René est de bonne composition : il se laisse convaincre d’entamer un Tricoda, survendu par votre serviteur (qui pourtant n’y a jamais gagné), qui recrute également Mickaël et Jacques-2. Son stoïcisme victorien et son invincibilité à ce jeu (où il n’a jamais été défait, engrangeant ce soir une nouvelle victoire) sont parfaitement rendus par les vers du célèbre poème Invictus de William Ernest Henley :
Aussi étroit soit le chemin, Bien qu’on m’accuse et qu’on me blâme,
Je suis le maître de mon destin, Le capitaine de mon âme.

Table 4, dite « Mourir d’amour enchaîné » : non loin de là, c’est Nicolas II qui réussit à fourguer un jeu cher à son coeur: 7 Wonders et à y enchaîner Olivier, Cédric et Vncent-2, disposant certainement de ces derniers, mais on ne peut en être sûr…

Table 5, dite « Cent minutes de solitude » : Baptiste et Hélène entament un long tête à tête à Tannhäuser à l’issue duquel notre trésorier engrangea trois adhésions nouvelles, avant de tourner les talons.

Table 6, dite « Côte d’or» : après une entame en douceur, la table 1 accueille Maïwenn et Quentin pour un nouveau petit jeu: King’s gold – que Quentin s’adjuge sur un lancé de dés implacable qui lui fit piller le trésor du roi.

Table 7, dite « Matières premières » : mis en appétit par ces préliminaires, je propose de passer aux choses sérieuses et invite Mickaël à compléter son CV avec Brass. Vincent-2 étant déjà convaincu, c’est par un plan à 3 que nous finîmes la soirée. Une table où mon expérience eut raison de deux adversiares plus coriaces que prévu, mais avec 190 PV, ma victoire – combinaison gagnante de ventes de coton réussies, de mines de charbon judicieuses et de rails lucratifs – ne souffre pas discussion même si Vincent-2 (163) n’a pas démérité et si Mickaël, plombé par les erreurs classiques du débutant (développements insuffisants, réseau limité) termine sur un score honorable (131).

Table 8, dite « Des robots et des hommes » : à Roborally on observa le chaos habituel – le vainqueur se déclarera sur le forum s’il y passe.

Table 9, dite « Rue case claire » : à Bandido, Xel, Thomas et consorts réussirent à trouver la sortie d’un cachot pas si sombre que ça.

Table 10, dite « Bons aryens » : ceux qui restaient se retrouvèrent à un Secret Hitler où l’on nota que Cédric perturba les raisonnements des uns et des autres par un jeu à contre-emploi, et où Neox, également à contre-emploi, réussit (enfin) à être fasciste.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.

Séance de MARDI 24/04/2018 à St-Elivet

Le lundi de Pâques du 24 avril 1916, en pleine guerre mondiale, un groupe d’Irlandais se soulève contre le colonisateur britannique. Les Britanniques et les Irlandais loyaux à la Couronne voient cette tentative comme un mauvais coup porté aux soldats qui se battent dans les tranchées. Les Irlandais des deux camps, nationalistes et loyalistes, avaient mis une sourdine à leur différend jusqu’à la fin du conflit, et obtenu le Home rule (autonomie de l’île) par le roi Georges V avec la promesse d’un amendement concernant l’Ulster. Dès le début du conflit européen, les Irlandais se portèrent massivement volontaires dans l’armée britannique pour combattre les Allemands.

Mais quelques extrémistes du Sinn Fein nationaliste et de l’IRB (Irish Republican Brotherhood) préfèrent appliquer l’adage : « England’s difficulty is Ireland’s opportunity ». Ces hommes forment ce que l’on appellera un peu plus tard l’Irish Republican Army (IRA). Ils occupent plusieurs bâtiments stratégiques au centre de Dublin, et déploient le drapeau tricolore au-dessus de la Poste. L’un de leurs chefs, le poète Patrick Pearse, proclame aux badauds le droit du peuple irlandais à la propriété de l’Irlande et à la libre détermination de sa destinée est libre et imprescriptible.

Résultat de recherche d'images pour "easter rising cartoon"

Les insurgés espèrent que les badauds vont se rallier à l’insurrection. Las, ils sont conspués par la foule qui commence à se rassembler devant le bâtiment. C’est l’échec. L’armée britannique amène l’artillerie lourde et bombarde consciencieusement le centre de Dublin. Après cinq jours de résistance, les insurgés capitulent sans conditions.

Cet épisode, appelé Easter rising verra une soixantaine de morts parmi les insurgés, une centaine parmi les assaillants, deux cents parmi les civils, et 3 000 arrestations. Un Conseil de guerre condamne à mort tous les meneurs. Parmi les condamnés à mort figure John MacBride dont le fils, Seán MacBride, deviendra Premier ministre de la République d’Irlande avant de fonder Amnesty International et d’obtenir pour cela le Prix Nobel de la Paix en 1974. Un certain Eamon de Valera échappe à l’exécution du fait de sa citoyenneté américaine (il est né d’un père espagnol et d’une mère irlandaise). Il deviendra le premier Président de la République d’Irlande.

102 ans après cet épisode connu en français sous le nom de Pâques sanglantes, Lannion  résonnait de bruits de bottes, colons et envahisseurs de toutes sortes s’y pressant en masse pour défricher de nouvelles terres ludiques, mais ce n’était que pour le jeu et les rires. Nous avons tant oublié les guerres que le goût de la paix nous paraît fade.

Table 1, dite « La table du fond » : relégués à la table du fond de la bibliothèque, sages comme des images, François-René et Jack explorent  878 – Les vikings – jeu qui est le premier opus de la série Birth of Europe, cousine de la série Birth of America et a pour thème les invasions vikings sur les côtes anglo-saxonnes au IXème siècle. Jack se vit king mais à cette table, c’est François-René qui fut le plus conquérant.

Résultat de recherche d'images pour "878 cas vikings jeu"

Table 2, dite « Home rule »  Gérard et Dom présentent, de concert, John company – un opus de Cole Wehrle. Ce thésard passionné d’histoire et de littérature imagine ici l’empire britannique des Indes. On y fait du commerce, des batailles, et surtout, on y gère la compagnie des Indes. Compagnie qu’il faut faire prospérer, en y jouant les différents rôles de management, sans oublier son propre intérêt.

John Company

Un jeu aux mécanismes plutôt complexes, qui a l’air de se le jouer court avec ses six tours, mais qui nous emmenera au-delà de minuit et à l’autre bout de l’ennui. C’est Gérard (17) qui l’emporta devant Dom (15). Xel (11) et votre serviteur (10) ont admiré leurs coups d’éclat.

Table 3, dite « Land and freedom » : à cette table de Libertalia, on notera la défaite surprise de Baptiste. Cédric, Julien-2 furent également les victimes de Cécile.

Table 4, dite « Rébarbative » : une interminable partie de Projet Gaïa rassembla, quelque part sur la terre, Tristan, Quentin, Nicolas II, et enfin Neox. Le vainqueur était assurément barbu (et, me souffle-t-on dans l’oreillette, jupitérien).

Waka Waka

Table 5, dite « Ensorcellée » : à Waka Waka c’est l’Afrique qu’explorent Thomas, Guillaume, Jacques-2 et Maïwenn.
En Swahili, « Waka waka » signifie « Fais-le ! ». Un jeu où vous incarnez des marchands d’un village africain. Depuis des terres lointaines vous parviennent des fruits, des peaux, du sel, du thé, du tissu et des bijoux. Le Sorcier vous donne des commandes que vous devez honorer, en rassemblant des marchandises, avec l’aide des autres villageois. C’est Thomas qui se pare de la coiffe de chef de village.

Table 6, dite « Insurgée » :  à Bandido François-René, Jacques-2 et Maïwenn engrangent une victoire sans foi ni loi, mais ô combien méritée.

Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.