Le 19 novembre 2009 naissait Son Altesse royale le prince Gaston d’Orléans. Et depuis le 21 janvier 2019, où trépassa son grand-père paternel Henri d’Orléans, qui portait les titres de comte de Paris et duc de France, son père devenant prétendant orléaniste au trône de France, il a pris le titre de dauphin de France. Mais que les républicains ne paniquent point. Les titres portés par les membres de la maison d’Orléans n’ont pas d’existence juridique en France et sont considérés comme des titres de courtoisie. Ils sont attribués par le chef de maison.
En ce dixième anniversaire, à Lannion, La République en Jeux était toujours vaillante.
Table 1, dite « Chute d’un roi » : Votre serviteur fait de nouveaux adeptes à Innovation. Marc, Christophe et Nicolas II sont d’abord conviés à une partie en équipe, où votre humble narrateur, cinq fois dominant par le biais de la martingale Agriculture, offre en majesté à Marc une victoire d’un éclat de vermeil (6 dominations à 1). Puis les mêmes enchaînent sans transition une partie à 4 en solo, un mode rarement joué sur nos tables, voire inédit. Ne dominant rien, votre scripte vérifie à ses dépends l’adage selon lequel une partie à ce jeu ne ressemble en rien à la suivante. C’est le prince Christophe qui rafle les 4 dominations requises.
Table 2, dite « Dieu sauve la reine » : à cette table de Le bien et le malt Benjamin s’est vu vainqueur mais échoue à 25. Car Dieu sauve la reine et offre la victoire à Xel (43) qui domine une concurence incarnée par Neox (26). Olive (3) est convoqué pour un petit alcooltest.
Table 3, dite « Dauphin d’honneur » : aucune Audrey à cette partie de Level Up qui permet de faire jouer Doc Nico et FR, venus tardivement. Le Doc s’octroie la victoire juste devant votre serviteur, un point derrière, qui fait un beau dauphin d’honneur.
Le 10 septembre 1915, Maurice et Jeanne Maréchal publiaient le premier numéro du Canard Enchaîné (son titre fait allusion à un autre journal contestataire, L’Homme enchaîné de Clemenceau). Appelé à devenir une institution de réputation mondiale, le journal satirique naît pendant la Première Guerre mondiale, avec la volonté de dénoncer la censure, la propagande, les mensonges et le « bourrage de crâne », selon une formule popularisée par Albert Londres en 1914.
104 ans après, aucune censure dans ce compte-rendu de notre soirée de Parties Civiles, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de bourrage de crânes.
Table 1, dite « Financement occulte » : nous voici à Bruges où l’on construit des canaux et des maisons, que l’on peuple de corps de métier. Maël découvre le jeu et y prend goût, combottant à merveille et termine à 53. Gérard (40) et votre serviteur (44) s’engluent dans des choix perdants contraints par les cartes. Et c’est Dom (62) qui l’emporte, honteusement financé de manière occulte par une commission fixe et scandaleusement élevée qu’il prélève sur tous les recrutements.
Table 2, dite « Dessine-moi un mouton » : à Clans of Caledonia, on a failli s’endormir tant la partie fut longue, et sans avoir à compter les moutons. Au dernier tour, Xel plante son mouton dans un champ au doigt mouillé, suscitant l’incompréhension de Neox, qui avait mûrement pensé son coup, et qui fomentait un grand dessein pour le sien. Adieux vaches, cochons, couvées pour le président qui finit dernier, derrière Benjamin, Xel, et Tristan qui, tapis dans l’ombre, a géré son affaire avec l’assurance du briscard.
Table 3, dite « Belle facture » : découverte de Otys qui voit une victoire de belle facture et au finish de Nicolas II (19), qui a bien optimisé ses ressources et l’emporte sur un gros contrat. Guillaume (17), François-René (14), et Olive (10), ont apprécié.
Table 4, dite « Deuxième tour » : la table 3 enchaîne avec Azul et le deuxième tour confirme la tendance du premier: Nicolas II (99), s’impose. Guillaume (60), François-René (92), et Olive (55), n’ont rien pu faire.
Table 5, dite « Fin de l’histoire » : pour finir, on termine sur un Innovation en équipes. Votre serviteur s’allie avec Maël, et culmine à 4 dominations. Dom s’allie avec Gérard et l’emporte avec 6 dominations, dans une partie à la finale tendue où tout pouvait basculer.
Le 27 août 1877, le gallois Charles Rolls voyait le jour. Brillant étudiant ingénieur et passionné de véhicules (bicyclettes, ballons, voitures, avions), il ramèna à 18 ans sa première voiture depuis Paris. Il s’associa en 1906 avec Henry Royce pour fonder un fleuron de l’industrie britannique, spécialiste des berlines de luxe et des moteurs d’avion. Mais il disparut en 1910 dans le crash du Wright qu’il pilotait, premier anglais victime d’un accident d’avion à moteur. 142 ans plus tard il régnait dans la salle de quartier un certain spirit of ecstasy.
Table 1, dite « modèle 20/25 (1929) » : avec Viticulture, Neox en tenancier débonnaire invite à trinquer Olivier-3 et les nouveaux venus Audrey & Jérôme. Le Président a su faire fructifier sa petite entreprise viticole et termine un tour juste au delà des 20 PV lui assurant la victoire. Ceux qui découvraient le jeu ont bien aimé, pas de risque de gueule de bois le lendemain (NB : auraient-ils joué avec l’extension Tuscany, le seuil de victoire était à 25 PV).
Table 2, dite « modèle Silver Cloud (1955) » : le visage de Vincent s’illumine quand VHN lui propose un Innovation. Presto on recrute Nicolas-2 (dont les 2 premières parties ont été en mode douche écossaise) et Yannick (qui découvre et n’a pas eu l’air trop mécontent). Partie en équipes de 2 donc. Le slogan « Jamais deux parties ne se ressemblent »® s’est de nouveau vérifié : aux 2/3 de la partie, on piochait dans l’âge 7 alors que seules deux dominations avaient été acquises ! (âge 1 pour Dom et Diplomatie pour Yannick au terme d’un bel enchaînement qui lui donne 5 cartes actives produisant des Couronnes). Et les tableaux avaient très peu de décalages, avec juste 3 couleurs chez N2 et Dom.
Soudain tout s’accélère. Dom se prépare à dominer coup sur coup les âges 2 et 3 mais Yannick lui rabote son influence. Nicolas, aidé par une coopération de Vincent, joue la carte « 8 » Théorie Quantique (Recyclez 2 cartes puis piochez une « 10 » et scorez une « 10 ») qui va lui permettre de précipiter la fin de partie. Mais Vincent active deux fois Monnaie (Vous pouvez recycler n cartes de votre main puis comptabilisez une « 2 » pour chaque carte de valeur différente recyclée) : il score 6 cartes « 7 » et s’empare de la Domination Technologies (6+ cartes comptabilisées ou archivées au cours du même tour). Pris de vitesse, le binôme N2-Yannick concède la victoire à l’attelage Vincent-Dom qui finissent sur un nuage.
Table 3, dite « Industrie britannique » : Tristan et Thomas attirent un Yvan consentant dans une partie de Brass Birmingham. L’un des deux renards affûtés a-t-il eu gain de cause ?
Le 9 août 1974, Richard Nixon, devançant un impeachment inéluctable, démissionnait de la présidence des Etats-Unis où il avait été triomphalement réélu deux ans plus tôt (face à un candidat démocrate qu’il présenta comme défendant l’« amnistie, l’avortement et l’acide »), suite au scandale du Watergate, terme qui a fini par regrouper un grand nombre d’activités clandestines et souvent illégales entreprises par les membres de son administration, des dirty tricks (« coups tordus ») : pose de micros dans les bureaux d’opposants politiques et de personnes jugées suspectes, harcèlement de groupes d’activistes et de personnalités politiques.
Ces activités furent révélées par l’arrestation de cinq hommes ayant pénétré par effraction dans les bureaux du parti démocrate dans le complexe du Watergate à Washington le 17 juin 1972. Le Washington Post s’empara de l’affaire et les journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward s’appuyèrent sur les informations fournies par « Deep Throat » (« gorge profonde »), qui se révéla plus tard être le directeur adjoint du FBI, pour lier les cambrioleurs à l’administration Nixon.
L’un des enregistrements des conversations internes à l’administration, réalisé peu après le cambriolage, démontra que Nixon avait été informé du lien entre la Maison-Blanche et les cambrioleurs peu après l’effraction et avait approuvé des plans pour entraver l’enquête. Dans le communiqué accompagnant la publication du Smoking Gun Tape (« enregistrement de l’arme du crime »), il assuma sa responsabilité pour avoir menti au pays sur le moment où on l’avait informé de la vérité sur le cambriolage du Watergate et déclara qu’il avait eu un trou de mémoire. Lorsqu’on lui dit que, même à la fin de sa carrière, la plupart des Américains ne pensaient pas bien le connaître, Nixon répondit : « Oui, c’est vrai. Et il n’est pas nécessaire pour eux de savoir ».
A Parties Civiles, 45 ans après, la soirée a failli ne pas commencer, le Président porteur des clés étant momentanément « empêché ». Mais après quelques instants de flottements, coups tordus, gorges profondes et trous de mémoire n’ont pas manqué, jugez plutôt.
Table 1, dite « Espionnage en masse » : exactement 18 mois après sa dernière apparition sur nos tables, l’excellent A study in Emerald fait son grand retour. Les restaurateurs (François et Thomas) sont dominés en nombre pas les loyalistes (Xel, Thomas et Eric). Une partie où Eric eut quelques trous de mémoires sur les règles et les appartenances des uns et des autres. Pourtant, pas besoin de poser de micros pour camper le décor: les deux attaques de monstre perpétrées par François laissaient peu de place au doute. Faisant la course en tête, votre vaillant narrateur s’en trouva pilonné par les agents loyalistes et une armée de zombies déployés par Eric, et, à un ou deux agents près, échoua de ce fait à acquérir la carte qui lui aurait à coup sûr accordé la victoire (carte qui, outre ses points, offrait un bonus en agents idéal pour chasser de nouveaux monstres). Les marrons furent tirés du feu par un sprint final de Tristan, qui, rushant la fin de partie, ponctua, à son profit, une course d’équipe.
Table 2, dite « Transferts d’informations » : Partie de Innovation en tête à tête pour Nicolas-2 (2e essai après son coup d’éclat initial) et Dom. Le tableau initial se développe plus vite chez Nicolas qui n’hésite pas à vider la main (avec Rames) et le tableau (avec Théologie) adverses. Il a rapidement les 5 couleurs avec des décalages intéressants tandis que Dom n’arrive à dominer que les icônes Usines. C’est pourtant dans cet interstice qu’il arrive à répéter la carte Emancipation (comptabilisez une carte de la main adverse) qui finira par le mener à une victoire 6-1.
Table 3, dite « Ennemis corrompus » : Dom et Nicolas-2 étrennent ensuite Yggdrasil, un jeu coopératif dans la mythologie nordique où il faut faire reculer des ennemis qui progressent au rythme d’une pioche de cartes, si trop d’ennemis avancent trop on a perdu. Les combats sont réglés par des dés, des jetons défaussés permettant de moduler la probabilité de succès. La pioche des jetons, elle, utilise un mécanisme de bag-building mélangeant les jetons utiles et stériles dans 4 sac différents. Le jeu permet de moduler sa difficulté en jouant sur la composition de la pioche de cartes. Pour cette partie de découverte, il a été jugé presque trop facile (d’autant que la difficulté augmentant avec le nombre de joueurs, il aurait fallu s’infliger un handicap initial à deux) : les Dieux ont triomphé sans jamais s’être sentis en difficulté.
Table 4, dite « Gorges profondes » : Une nouvelle fois, Alice et Lucas arrivent avec une préparation maison, en l’occurrence des muffins au chocolat et aux noix de pécan, qui tombent dans quelques gorges profondes. Mais aussi, un jeu, Black rose wars, de conspiration et destruction: combinaison idéale pour Neox qui l’emporte avec 38, devant Alice, 35, Olivier-L, 24, et Lucas, 23.
Table 5, dite « Les hommes du Président » : C’est la pleine saison de Mythic battles: le Président Mickaël (s’il y a un jeu où il mérite ce titre c’est bien celui-là) régale encore, et cette fois paie de sa personne: le duo qu’il compose avec Elouan s’impose sans coup férir devant Axel et Olivier-3.
Table 6, dite « Fric-frac » : également en pleine bourre, Deep sea adventure revient de nouveau en guise de trou normand. Xel y triomphe avec 47 trésors suite à un fructueux fric-frac en troisième manche, devant Tristan, 35, François, 23, Thomas, 18, et Eric, trois fois noyé pour avoir trop tardé à remonter.
Table 7, dite « Coups tordus » : réunis de nouveau pour un Flamme rouge, les protagonistes de la table 6 mènent une course haletante, ponctuée de quelques coups tordus, et que François lança avec ardeur. Ses poursuivants restèrent souvent bloqués dans le peloton quand ils ne chutaient pas, mais Xel sut s’en extraire au bon moment, et plaça à la fois son sprinter et son rouleur en tête, un exploit rare, d’autant qu’ils furent les seuls à franchir la ligne d’arrivée !
Il y a sept ans, trois mots devenus mythiques de Mario Draghi ont suffit pour sauver la zone euro : «whatever it takes ». Le contexte est tendu en ce mois de juillet 2012 où l’Union monétaire est près d’exploser. La crise grecque fait entrevoir une possible sortie du pays de la monnaie unique. Par contagion, l’hypothèse plombe la dette des pays du Sud de l’Europe, à l’économie plus fragile. Le Portugal se finance à 10%. La veille de l’intervention de Mario Draghi, le taux à 10 ans espagnol a bondi à son plus haut en un an, à 7,62%. Le 10 ans italien, pour sa part, est à 6,60%. Trois ans après le début de la crise financière, le doute sur la solidité des banques européennes fait son retour chez les investisseurs.
La BCE doit réagir. le docteur Draghi prononce le discours qui lui fera rejoindre le club des grands banquiers centraux et lui vaudra le titre d’homme de l’année pour le Financial Times. « Dans le cadre de notre mandat, la BCE est prête à faire tout ce qu’il faudra pour préserver l’euro ». Une pause. « Et, croyez-moi, ce sera suffisant. »
L’effet est immédiat. Le taux à 10 ans espagnol retombe sous la barre des 7%. Les bourses européennes repartent à la hausse. Les investisseurs ont entendu le message: la BCE ne permettra pas que la hausse des taux souverains entrave la transmission de sa politique monétaire. Continuer à spéculer sur l’explosion de la zone euro, c’est parier contre la banque centrale. Un jeu dangereux, auquel personne ne s’est risqué depuis.
A Parties Civiles aussi, on paie de sa personne. Notre débonnaire président n’a pas hésité à faire appel à la presse cette semaine pour gonfler nos effectifs. L’effet de cet article très remarqué a été immédiat: un nouveau joueur a rejoint nos rangs à l’occasion de cette soirée, et nous sommes prêts à tout pour le garder. Whatever it takes.
Table 1, dite « Ce sera suffisant » : votre modeste narrateur embarque Franck et Nicolas II à New York, pour une gentille partie de P.I. Un jeu où il faut faire preuve de déduction mais aussi donner les justes indications à l’enquêteur dont on connaît l’affaire. Pour n’avoir pas suivi ce précepte lors de la deuxième manche, Franck écopa de la douloureuse pénalité réservée au fautif: 0 point pour la manche et 7 points d’office (le maximum) à l’enquêteur lésé, en l’occurrence Nicolas II. Dépité, il quitta la partie, seul en scène à l’issue de la dernière manche, avec un total de 5 points. Votre narrateur dut s’employer et rendre une copie parfaite (21 points sur 21), un score mathématiquement suffisant pour l’emporter, Nicolas II étant crédité de 19.
Table 2, dite « Ivan le terrible » : toujours dans l’univers de Sir Wallace, notre nouvel ami, Ivan, ne fait pas dans la dentelle pour sa première apparition, s’attaquant à Auztralia – un jeu pervers où l’on collabore jusqu’à un certain point avant de s’attaquer à ses objectifs personnels. On le créditerait volontiers de financier de l’année pour cette première partie remportée haut la main avec 39, devant Xel, 37, Gilles, 27, et Olivier-3 (20), mais, devant ce coup d’éclat inaugural, on ne résiste pas à qualifier notre nouvelle recrue de terrible.
Table 3, dite « Youth, Courage, Greatness » : La table de A song of ice and fire met en scène, dans un décor de rêve, quatre fantastiques créatures qui, à l’instar de Paul Pogba, elles aussi font rêver (les jeunes filles en mal d’aventure) par leur jeunesse, leur courage et leur grandeur: Julien Jeff, Jack, et Maxime. L’issue de leur joute dans l’univers de G.O.T est incertaine: elle se poursuivait encore dans la torpeur de la nuit alors que, non loin de Manchester, se vidait le théâtre de leurs rêves.
Table 4, dite « Mythique » : Table de Cyclades (pas joué depuis 2016, à quoi pense-t-on ?) pour Mickaël, Thomas, Axel, Dom et Nicolas-BrasEnEcharpe. Une partie particulièrement réussie où les cinq joueurs sont passés chacun à leur tour à un cheveu de gagner ! Rappelons qu’il faut contrôler 2 métropoles à la fin d’un tour (et en cas d’égalité être le plus riche). Les règles rappellent que pour avoir une métropole il faut soit la construire (avec 4 bâtiments ou 4 cartes Philosophe) ou la conquérir. Mais ce qu’on a découvert ce soir c’est qu’on peut conquérir en étant parachuté de l’autre bout du plateau par Pégase !
Le début de partie est calme et chacun se développe tranquillement, avec quand même des revenus par tour qui s’échelonnent de 3 à 7 pièces. Le premier à attirer l’attention est Axel qui construit une métropole et a 3 cartes philosophe en main. Thomas se charge de l’envahir ce qui lui interdit de construire sa 2e métropole (1 par île et Axel n’a plus qu’une île). Puis Thomas perd le combat contre Axel qui lui aurait donné la victoire. Dom profite du mouvement de troupes de Thomas pour prendre le contrôle de sa métropole. Au tour suivant, tout ce qui lui reste à faire est de prendre son 4e philosophe. Tout se passe comme prévu, il fait tapis et remporte l’enchère pour Athena puis construit sa seconde métropole. Tout ? sauf que Mickaël joue après avec Zeus (qu’il a eu pour 1 pièce seulement, il lui reste donc du budget). Il utilise encore et encore son pouvoir de faire tourner la sélection de 3 cartes créatures mythologiques, allant jusqu’à revendre ses Prêtres quand l’argent vient à lui manquer, jusqu’à mettre la main sur Pégase qui permet d’envahir une île sans y avoir de connexion maritime. Il met ainsi la main sur la seconde métropole de Dom, restée sans défense. Peu après, un double-kingmaking (Mickaël qui prive Dom de chance de victoire en prenant Ares et Dom qui prive Nicolas de chance de victoire en prenant 2 créatures sur 3) permet à Axel de prendre son 4e philosophe et de remporter cette partie mémorable. Après enquête, il apparaît que le coup Zeus + Pégase est bien documenté sur les forums ludiques, on ne nous y reprendra plus !
La phase d’enchère est vraiment la pépite de ce jeu, qui détermine l’ordre du tour, le budget qui restera pour effectuer ses actions, le pouvoir spécial de Dieu pour ce tour et enfin l’accès aux 3 cartes « créatures mythologiques ».
Table 5, dite « Mathématiques supérieures » : votre serviteur convie Nicolas II à découvrir ce classique qu’est devenu Innovation. Croyant en faire une proie facile, il oublie un peu vite que son adversaire n’est pas un perdreau de l’année, et qu’une partie d’Innovation ne se programme pas à l’avance. Il essuie de ce fait un cinglant 6 à 2 – mal servi par des cartes impossibles à combiner. A l’inverse, le vainqueur aura fait un usage maîtrisé de la paire Mathématiques + Perspectives, qui, combinée avec une série d’ampoules bien allumées, lui ouvra la voie vers un brillant avenir peuplé de taux négatifs et de fantômes japonais.
Table 6, dite « United we stand, divided we fall » : François-René, Neox, Julien et Olivier se lancent sans craintes dans les Demeures de l’épouvante. Certes ils ont identifié ensemble le coupable, enfoui dans la salle des moteurs, mais ont perdu la partie du fait du décès prématuré d’Olivier.
Table 7, dite « Super Nico » : un Codenames pour finir la soirée, entre les Rouges (François-René, Mickaël, Axel, Dom et Nicolas-BrasEnEcharpe) et les Bleus (Julien, Thomas, Nicolas-II et votre serviteur). A l’instar de super Mario, Nicolas, très en forme ce soir, a scellé le sort de cette partie en quelques mots, suggérant en fin de première manche que l’indice Soustraction 2 faisait référence à un seul mot (Retenue), le 2 n’étant là que pour permettre de repêcher deux mots perdus en route. Intuition géniale et digne de Super Mario pour celui qu’on voit habituellement s’exprimer à la façon d’Allan Greenspan (« si vous m’avez compris, c’est que je me suis mal exprimé »).
Après cette première manche enlevée à coups de duos: Plougastel (Fraise, Bretagne), Sphérique (Chou, Oeil), et le déjà mythique Echangiste (Club, Lit), les Rouges ne se sont jamais relevés. Après ce coup de massue, Julien sentit sa barbe pousser (sic), et François-René lança un indice en 1: le début de la fin, donc. En face, les Bleus continuaient avec ardeur, à l’image du Phallique 3 (Buche, Fusée, Carotte) pour un match plié 2-0 sans discussion.
Le 9 avril 1682, René-Robert Cavelier de La Salle prend possession du Mississippi au nom du roi de France, Louis XIV. Entouré de ses compagnons français (23 en tout et pour tout), sous les yeux des Indiens locaux, l’explorateur fait face à l’embouchure du grand fleuve américain. Avec toute la solennité possible, il baptise « Louisiane », en l’honneur du Roi-Soleil, la très vaste région qui s’étend du golfe du Mexique aux Grands Lacs.
Quelques années après, à Lannion, eurent lieu de fameux voyages, dans le temps comme dans l’espace.
Table 1, dite « Emergente » : quatre explorateurs peuplent les contrées du monde de Imperial 2030. Un débutant, Mickaël, qui se trahit d’entrée en contrôlant Inde et Europe, que personne ne prend (et l’actualité l’illustre tristement). François-René tente le Brésil, se le fait dérober, puis le reconquiert sur le tard. Xel en sera victime. Quant à Neox il traversa la partie peinard comme un Suisse, mais, déclamant « Je demande des chevaux torse nu en combattant des ours à mains nues« , il trahit un penchant russe. Choix gagnant, qui lui rapportera 50 de ses 110 points, mais bien moins que François-René (95 de ses 157 points). Mickaël, médiocre partout, culmine à 58, tandis que Xel a misé sur les bons chevaux, Brésil, Russie, mais pas assez fort (78 pour les deux, 104 en tout pour elle). Une partie où l’Inde a failli, les USA ont coulé à pic (12 points pour le cumul des 4 joueurs), et où l’Europe n’a pu sauver le monde.
Table 2, dite « Renversante » : à cette table qui accueille avec grand plaisir le retour d’Ania, les propriétés très spéciales de Innovation ont une fois encore été à l’honneur. Rappelons les pour nos jeunes lecteurs: 1. Aucune partie ne ressemble à une autre et 2. Rien n’est dit avant l’heure dite. Nous sommes en format Normandie avec deux équipes de 2: Maxime et Ania vs. Vincent et votre serviteur. Dans la première partie, je l’emporte sans coup férir: bien servi, j’exécute quelques coups avec brio et l’affaire est vite pliée. Dans la seconde, la victoire est à portée de main de nos adversaires, mais ils tergiversent de manière inouïe, et Vincent réussit le coup fameux de la carte Fission, avec la couleur rouge qui rebat les cartes. Une nouvelle partie commence, on croit en prendre encore pour un bail, mais c’est Maxime qui plie l’affaire en deux coups de cuiller à pot avec une domination Technologie digne d’un joueur chevronné !
Le 26 février 1908 naissait Frederick « Tex » Avery. Entre 1935 et 1955, il va laisser une empreinte inoubliable dans l’art du dessin animé en créant des personnages comme Bugs Bunny, Daffy Duck et Droopy, en imaginant des univers délirants et en jouant avec les limites du medium. Dans des chefs d’œuvre comme ceux mettant en scène le petit chaperon rouge et le loup, il recourt fréquemment à des animaux, développe un humour personnel et joue avec les limites de l’érotisme acceptées à l’époque. Tout à l’opposé des production de Walt Disney. Pile 111 ans plus tard, nous avons eu une pensée pour ce créateur de génie.
Table 1, dite « You know what ? … I am happy » : François attire à sa table Thibault, un novice, et Benjamin, un débutant à Innovation (Olive ayant poliment décliné). Une partie en 1h pour une soirée pas trop longue a priori. Mais c’est oublier, comme cela a été remarqué récemment, qu’à ce jeu aucune partie ne se ressemble et, tant que ce n’est pas la fin, tout est possible. La partie de ce soir dura plus de 2h30 et fut l’illustration idéale de ces deux prédicats.
Mieux, ce fut une partie historique par ses incroyables rebondissements, qui montra à merveille combien les stratégies à ce jeu peuvent être tortueuses. En effet, François, parti sur un petit deck de cartes, le vit rétrécir à vue d’œil au fil des tours, mais, ce faisant, accumulait les dominations grâce à quelques coups tordus, notamment un usage presque abusif du Code des pirates, et plus généralement de cartes couronnées, la seule ressource qu’il domina avec brièvement les châteaux au début. A l’inverse, Benjamin étalait un deck pharaonique, mais zéro domination, sauf celle de civilisation où il faut avoir au moins trois fois chaque ressources, c’est dire si ça débordait. Quant à Thibault, il faisait quelques bons coups, de jolies dominations, et un gros stock d’influence que Benjamin s’employa méthodiquement à détruire, entraînant des mesures de rétorsion immédiate, on se croyait dans la guerre commerciale Chine-USA qui fait rage en ce moment (ou qui fait semblant de, la politique est aussi un jeu de rôle, mais je m’égare).
On en arriva donc à ce point de la partie où Thibault avait 4 dominations, François également, et Benjamin, qui s’était rattrapé sur le tard, 3 dominations. Problème: tous les âges de 1 à 9 avaient été dominés ! « Que faire ? » se demanda Thibault, à l’instar de Lénine. Jouer la carte Fission lui apparut la bonne solution ; et comme Lénine, il vit rouge : armageddon nucléaire il y eut, et donc tous les decks, toutes les influences, toutes les mains partirent en fumée ! Retour à la case zéro avec un scénario inédit : plus aucun âge à dominer ! Il fallait donc ruser pour dominer une civilisation, et, scénario jamais vu, sans trop se préoccuper de l’influence. Ce match dans le match qu’on anticipait long fut en définitive plutôt court. C’est François, qui, dans le money time, mit fin aux hostilités avec un superbe plateau garni de couronnes et la carte qui stipule que dans ce cas, vous gagnez. On vit donc François Ier (dit « le modeste »), et rarement dans l’histoire tête couronnée porta mieux ce nom !
Table 2, dite « What’s up Doc ? » : Neox, Xel, DocNico et VHN prennent place autour de CO2 second chance, la v2 d’un jeu de gestion de Vital Lacerda qui offre un mode aussi bien compétitif que coopératif. Le thème? satisfaire la soif d’énergie de l’humanité sans la griller trop vite en déployant des centrales électriques renouvelables plutôt que du charbon, du gaz ou du fioul (le jeu propage ainsi le vision erronée que c’est la production d’électricité qui est le principal enjeu du changement climatique alors qu’elle ne représente qu’environ 1/3 des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie, qui elles-mêmes ne représentent qu’environ 70% des émissions globales de gaz à effet de serre, fin de la parenthèse-sermon). En tous cas, avec plus de 22°C un 27 février à Lannion, on est pile dans le thème.
Après explication des règles, on se lance dans la construction de centrales et l’acquisition de connaissances, la partie se déroulant en 4 décennies. Las, dès la fin de la première, l’équipe découvre qu’elle n’a pas réussi à avoir au moins 0 PV, condition éliminatoire. Bon, un oubli de règle qui donnait un petit bonus et qui aurait probablement évité cet échec prématuré doit être mentionné. Xel jette l’éponge et les trois restants relancent une partie qui cette fois va à son terme. Malheureusement les conditions de la victoire finale sont cumulatives :
maintenir la concentration de CO2 à moins de 500 ppm : FAIT
finir avec au moins 0 PV : FAIT
réaliser au moins 1 des 2 objectifs secrets de chaque joueur : FAIT
réaliser au moins 3 sur 6 des objectifs collectifs : nous les avions un peu perdus de vue et la dernière décennie n’a pas permis de réaliser le bon portefeuille de projets
Le deuxième essai se termine donc encore mal. Les mécaniques du jeu ne sont pas très compliquées ; il faut bien planifier qui va faire quoi, mais les objectifs individuels (qu’on ne peut révéler) viennent mettre de la friction dans la progression du groupe.
Table 3, dite « Petit chaperon rouge » : François-René, Axel, Olive et Tristan disputent successivement des parties de : Seasons (Axel domine avec une combo scandaleuse), Flamme Rouge (Olive innove par une tactique audacieuse mais malheureuse consistant à sprinter dès le début de l’étape. François-René tel un grand loup émoustillé monte progressivement en régime et coiffe les autres coureurs sur la ligne d’arrivée) et Zombie bus (2 sessions de ce jeu coopératif : dans la première, Axel parvient à s’enfuir, abandonnant les adolescentes à leur funeste destin et gagnant la partie. Dans la seconde, l’équipe perd collectivement).
Il y a 20 ans jour pour jour, la Banque du Japon abaissait ses taux à 0 %, rendant ainsi l’argent virtuellement gratuit dans l’une des plus grandes économies mondiales. L’Archipel luttait contre les conséquences de la crise asiatique, qui ont abouti à la « décennie perdue », marquée par une stagnation économique et une déflation. Au même moment, les taux aux Etats-Unis s’élevaient à 4,75 %. Le 12 février 1999 marque le début d’ une expérimentation financière hors du commun, qui a inspiré les autres grandes banques centrales. A peine deux ans après avoir testé les taux zéro, la Banque du Japon a lancé un programme de rachats d’actifs, connus sous le nom d’assouplissement quantitatif, et le bilan de la BoJ a explosé. Aujourd’hui, il représente 61,5% du PIB du pays. A l’aube du XXIe siècle, ces mesures visant à relâcher la tension sur les taux souverains et sur le yen ont été perçues comme extrêmes et uniquement applicables au Japon. Mais dans le sillage de la crise de 2008, confrontées à leur tour à la menace de déflation, la Fed et la Banque centrale européenne ont adopté les mêmes recettes. A la différence de la banque centrale américaine et de la BCE, la Banque du Japon est encore loin du moindre tour de vis monétaire, l’inflation étant toujours proche de 0. Dans l’Archipel, l’endettement atteint 230 % du PIB, la BoJ détient 43 % des emprunts de l’Etat nippon (mais aussi une part très significative du marché des actions), les taux des emprunts d’Etat à 10 ans sont toujours négatifs. Surtout, les prix ont à peine progressé en 20 ans, dans ce pays où une personne sur trois a plus de 60 ans. Tout ça pour ça ?
A Lannion, cette soirée prévue à 7 se transforma en plan à 4, trois participants déclarant forfait, crédités d’un 0 sur la feuille du concours. Mais pour les quatre qui restèrent, sous les hauts patronages de deux grands créateurs, Michael Kiesling (auteur de Vikings mais aussi Tikal, Azul, Le bien et le malt…), et Carl Chudyk (Innovation mais aussi La gloire de Rome, Red7), la soirée fut tout sauf nulle.
Table 1, dite « Zéro degré » : à Vikings on recrute des compagnons (orfèvres, pêcheurs, nobles, etc…) qu’on installe dans des îles au large des côtes, et qui sont sous la menace oppressante de drakkars menés par des hordes sauvages de vikings venus les attaquer. Le mécanisme de recrutement repose sur le principe d’une roue crantée avec des prix différents. Les mécanismes du jeu sont très subtils, voire déroutants s’agissant des guerriers pour le décompte final. La première partie, un chef-d’oeuvre de virtuosité ponctué par des scores stratosphériques et dans un mouchoir de poche (Vincent 52, VHS 51, Dom 48, Benjamin 46), nous donna envie de remettre le couvert. La table de marque fut moins homogène (Vincent 51, VHS 38, Dom 44, Benjamin 45), sauf pour Vincent, qui signa ici une double victoire de prestige. Zéro degré pour le climat nordique, mais certainement pas degré zéro pour ce jeu prometteur !
Table 2, dite « Un sacré numéro » : alors que Benjamin quitte les lieux, au détour d’une phrase je signale avoir amené Innovation, clin d’oeil à une annonce loufoque postée dans le forum de discussion de cette soirée. Aussitôt une lueur s’alluma dans les yeux de Dom, qui s’empressa de sauter sur l’occasion pour convertir un nouvel adepte ! Comme il l’expliqua à Vincent, Innovation combine deux caractéristiques uniques: aucune partie ne se ressemble, et rien n’est jamais perdu à ce jeu qui peut voir des rebondissements incroyables. Ce fut en tous cas une superbe partie, avec deux tournants: le premier au mitan du jeu, lorsque je souffle la domination 4 à Dom au terme d’un plan totalement machiavélique, et le second en toute fin du jeu où, alors que j’ai déjà 4 dominations, Vincent applique un effet qui me donne un énorme coup de boost sur mes ressources en décalant en haut une pile bleue longue comme le bras, ce qui me conduit à une victoire certaine avec une carte 10 imparable. Fait extrêmement rare, je termine la partie avec trois dominations hors des âges: Culture, Technologie, et Diplomatie et l’ensemble me résume assez bien – « c’est tout moi » conclus-je même sans trop de modestie !! Cette partie se termine sur le score de 2 (Dom) – 0 (Vincent) – 5 (Votre très Humble Serviteur) et, pour ceux qui ont connu les années 1980, cela nous rappelle un sacré numéro !
Ce week-end, dans l’espace prestigieux de la salle d’animation de l’espace Ste-Anne, Parties Civiles organisait (avec nos amis de la Ludo le samedi) deux après-midis ludiques dans le cadre de l’hiver en fête. Petits et grands Lannionais s’y sont retrouvés autour de tables de Kingdomino, King of Tokyo, Hanabi, Azul, Snow Time, les Aventuriers du rail ou encore Splendor, sans oublier un final homérique à Innovation (victoire 6-4 de Dom face à votre serviteur).
Merci aux gentils organisateurs, aux vaillants animateurs de tables, aux costauds manutentionnaires, aux élégants modèles (qui ont posé pour la photo, pas celle ci-dessous mais une autre que vous trouverez dans un vrai journal), et enfin, à tous les dociles cobayes qui se sont prêtés au jeu: il vous le rend bien !
Le 25 janvier 42, saint Paul était terrassé par une force surnaturelle sur le chemin de Damas. Si le christianisme n’est pas resté une secte juive parmi d’autres mais est devenu une grande religion universelle, c’est à Paul de Tarse qu’il le doit. Il naît citoyen romain d’origine juive et de langue grecque à Tarse, en Anatolie, vers l’an 9. Son nom est Saül.
Il fait de solides études hébraïques puis, devenu rabbin, enseigne les Écritures juives à Jérusalem. C’est l’époque où les disciples de Jésus commencent à prêcher la doctrine chrétienne. Saül prend violemment parti contre eux. Il obtient du Sanhédrin, le tribunal juif qui siège au Temple, la mission de pourchasser les chrétiens de Syrie.
Sur le chemin de Damas, une voix lui crie : «Saül, Saül, pourquoi me persécutes-tu ?» Il répondit : Qui es-tu, Seigneur ? Et le Seigneur dit : Je suis Jésus que tu persécutes. » Paul sortit de cette rencontre profondément bouleversé et définitivement persuadé que celui qu’il persécutait était le seigneur donné par Dieu pour le salut de son peuple. Selon les Actes des Apôtres, suite à ce bouleversement, il perdit la vue pendant trois jours. À la suite de ces trois jours, il fut baptisé au nom du Christ. Immédiatement après, il recouvra la vue. Saül se convertit peu après. Il prend le nom de Paul, traduction latine de Saül, pour se faire mieux accepter dans le monde gréco-romain, puis effectue au total trois grands voyages d’évangélisation en Asie mineure, en Grèce et jusqu’à Rome, multipliant partout les conversions.
1977 ans après, à Lannion, où la religion particivilienne fait de nouveaux adeptes chaque jour que Dieu fait, il était question de conversions, d’illuminations et de voyages épiques.
Table 1, dite « Là-haut » :suivant Nicolas II sur les sentiers tortueux de l’Altiplano, nous récoltons le maïs, coupons le bois, manions la pierre, tondons les alpagas pour en faire des chandails, en nous déplaçant perpétuellement entre montagnes, forêts, maisons, lacs et plaines. Dans notre sac, ces ressources se mélangent, sont produites, consommées, vont dans un petit panier puis y reviennent: c’est un jeu de bag building. Outre ce mécanisme original pour un jeu de gestion de ressources, et la question des déplacements, l’existence de l’entrepôt est une autre trouvaille: on peut y stocker ses biens – ce qui fait marquer des points et évite de pourrir son deck. Ce jeu qu’on annonçait court mais que nous bouclons en trois heures à quatre est une réussite indiscutable. Essouflé par l’altitude de la haute route, je parvins un peu tard au haut plateau, lesté de 101 PV, devancé par Thibault (123), et Nicolas II (124), mais surtout par Tristan (197), qui, seigneur du verre et du cacao, nous toisait de là-haut.
Table 2, dite « Là-bas » : Inis se déroule à l’époque des Celtes anciens, quand histoire et mythologie ne faisaient qu’un. Les joueurs sont des chefs conduisant leurs clans au-delà des mers, depuis l’Irlande jusqu’à une île récemment découverte. Ils s’y installent, l’explorent, rallient des clans, construisent citadelles et sanctuaires, cultivent la terre, exploitent les mines. Les bardes content les récits des dieux et des héros, le druide les conseille, le maître-artisan immortalise leur grandeur. A l’issue de cette partie serrée, Xof ne fut pas contesté comme Brenn (chef provisoire), ce qui lui donne la victoire car il était à égalité avec Dom. Olive et Mickaël ont apprécié le voyage.
Table 3, dite « Ailleurs » : à Burn Out, qui est la première extension d’Eden, le jeu d’escarmouche post-apocalyptique, Sébastien prend sa revanche après sa correction de la semaine dernière, et mate Olivier L. sur le score de 65 à 60. Cette semaine, la vérité était ailleurs.
Table 4, dite « Du chemin de Damas » : revisitant l’histoire tragique des guerres du monde, et plongé dans l’obscurité d’un Twilight struggle chaotique comme un champ de bataille syrien, Maxime ne retrouva pas la vue. Le Doc Nico, pourtant sur les lieux, n’y put rien faire, remportant ainsi une victoire par forfait.
Table 5, dite « Essentielle » : L’homme se définit de manière négative pour Sartre, en opposition à ce qui n’est pas lui. Un cendrier a été pensé pour une fonction précise, prédéterminée: l’essence du cendrier précède son existence. Il en va de même de l’homme si on pose Dieu comme créateur de l’Univers. Le concept d’homme étant dans l’esprit de Dieu, l’homme devient cendrier, c’est-à-dire objet, et non sujet. C’est la raison pour laquelle, chez Sartre, Dieu ne peut pas exister. Car l’existence signifierait que l’homme a une essence, donc n’est pas libre, ni responsable de ses actes. A cette table de Battlestar Galactica, nous trouvons un leader cylon, à tout seigneur tout honneur Neox, leader d’une résistance héroïque, mais surtout deux traîtres néophytes: Elisa et Kaelig. La première brûla comme une biscotte hérétique dans un grille-pain en révélant sa nature dès le premier tour, le second persista dans sa fourberie, mais fut vite démasqué. Et comme c’est sur une panne de carburant que les humains perdirent le combat, on en conclura que ceux-là (Vivien, François-René, Xel, Jérôme) n’étaient pas assez chrétiens: à se focaliser sur leur existence, ils en oublièrent l’essence.
Table 6, dite « Evangéliste » : muni de son bâton de pélerin, Dom fait deux nouveaux convertis à Innovation – à savoir Xof et Mickaël, deux futurs évangélistes à coup sûr. Le quatrième évangéliste en jeu, Olive est plutôt ce qu’on appelerait un catholique malgré lui: s’il en connaît les règles, il n’en partage pas les préceptes et on doute qu’il suive les chemins de Saint-Paul pour en propager la foi. D’ailleurs, formant équipe avec Mickaël, il l’entraîna dans sa chute (2-6 face à la paire victorieuse Dom et Xof).
Table 7, dite « Aux heures canoniales » : Dieu ne joue pas aux dès, mais les apôtres de Parties Civiles si: passé les mâtines et à l’approche des laudes, Tristan, Thibault, Doc Nico et Nicolas II se lancent dans un Dice forge frénétique dont il vous faudra lire l’issue dans les saintes écritures du forum.