Mozart meurt le 5 décembre 1791, cinq minutes avant une heure du matin, à l’âge de trente-cinq ans, sans avoir pu achever son Requiem. Les raisons de sa mort restent inconnues. Il était alors obèse et alité. Elles on
t fait l’objet de nombreuses publications et près de cent quarante causes possibles ont ainsi été citées par un chercheur et psychiatre germanique: grippe, hémorragie cérébrale, trichinose, obésité, syndrome maniaco-dépressif, fièvre rhumatismale aiguë par streptocoque, empoisonnement au mercure par Salieri jaloux (hypothèse peu vraisemblable), par les francs-maçons furieux de voir leurs rites révélés dans La Flûte enchantée ou par prise de la « liqueur de Van Swieten », piste également peu vraisemblable et très peu évoquée, qui met en cause le médecin et ami de l’empereur François Ier d’Autriche. Mais les deux hypothèses vraisemblables sont que Mozart est mort d’une fièvre rhumatismale ou, selon un autre diagnostic, d’une insuffisance rénale. Le service funèbre se déroula, sans messe ni musique, dans la chapelle du Crucifix, une chapelle latérale de la Cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Le corbillard conduit la dépouille à la tombée de la nuit au cimetière Saint Marx. Il fut en fait enterré, de l’avis général des ouvrages de référence, dans une fosse commune ordinaire.
A quelques années d’écart, le 5 décembre 2017, Jean d’Ormesson, grand amateur
de Mozart disparaissait. La cause de sa mort n’est pas mystérieuse (crise cardiaque), lui a eu le temps de mettre un point final à sa dernière oeuvre, et son service funéraire tournera à l’hommage national. Ainsi donc, au-delà du regard que la postérité posera, s’arrête le parallèle ? Non, car cette cérémonie se conclura par un concerto de Mozart, ultime clin d’oeil du destin.
À la question « Pensez-vous à la mort ? », l’écrivain répondait : « Très peu. Spinoza dit que la philosophie est méditation de la vie, non de la mort. Mais la mort est la fin et le couronnement de toute vie. Elle fait partie de la vie. Elle est peut-être la vie même. Elle en est en tout cas l’essentiel. »
Le soir même, ce n’est point dans le recueillement que l’on s’affairait à St-Elivet. On commença par fêter en avance la St-Nicolas, prénom dont l’association est généreusement pourvue. Chocolat chaud, quatre-quart et brioches, c’était comme si toute l’Alsace avait envoûté la cuisine, merci Nicolas ! Puis, quand il n’y eut plus de gâteaux et de breuvages, on joua. Et, au souvenir de cette soirée, Mozart, Aragon et d’Ormesson on convoquera.
Table 1, dite « C’est une chose étrange à la fin que le monde » : à Root votre modeste serviteur affronte trois joueurs expérimentés. Un atout incomparable à ce jeu totalement assymétrique par ses règles, où les quatre joueurs jouent chacun selon la règle de son peuple, qui ne ressemble à aucune des autres.
Mais revenons au commencement. L’infâme Marquise de Cat s’est emparée de la grande forêt, avec l’intention de récolter ses richesses. Sous son règne, les nombreuses créatures de la forêt se sont rassemblées. Cette Alliance cherche à renforcer ses ressources et à subvertir la domination des chats. Dans cet objectif, l’Alliance peut demander l’aide des vagabonds errants, capables de se déplacer à travers les sentiers forestiers plus dangereux. Bien que certains puissent sympathiser avec les espoirs et les rêves de l’Alliance, ces vagabonds sont assez vieux pour se souvenir des grands oiseaux de proie qui contrôlaient jadis les bois. Un univers féérique, que d’aucuns seraient tentés de rethémer dans l’univers de Notre Dame des Landes, nom lui-même empreint de magie, où des chats cupides, capitalistes, se draperaient dans le rôle infâme de saccageurs de l’environnement, courageusement défendu par le peuple de la forêt, incarné par des ZADistes prêts à tout. Dans le rôle du vagabond, j’ai ma petite idée, mais je la garde pour moi car je m’égare sur les sentiers de la pensée. Voici donc un jeu où, si l’on ne connaît pas les ressorts de chaque peuple, tout peut arriver et rien n’est prévisible. A la tête du peuple des chats, pourvu d’une belle portée, je m’évertuai à construire des bâtiments, mais, soucieux de mes congénères, restai en retrait du royaume des oiseaux. Le reste des opérations se passa pour moi dans l’épais brouillard des landes en automne. Quoi qu’il en soit, les peuples de la forêt menés par Dom combottaient à merveille, le vagabond de Sophie glanait, mais les chats faisaient la course en tête. Au bout du conte, ce furent pourtant les oiseaux de Xel qui triomphèrent (40), laissant les chats (34), les peuples de la forêt (30) et le vagabond (27) dans leur sillage.
C’est une chose étrange à la fin que le monde
Des oiseaux pépillants juste sortis de leur nid,
Snobe ces animaux, alliance inaboutie,
Nargue les chats sournois, et l’homme qui vagabonde.

Table 2, dite « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle » : à cette table du Signe des anciens on enregistra une victoire. Yvan, Baptiste, Cécile, François-René, Julien-de-Lannion-Junior n’auraient-ils cependant pas un remords d’avoir laissé pour mort sur le bas côté Nicolas II dans leur quête ? Interrogé, ce dernier confirma s’être sacrifié pour la cause, et déclara, plagiant Aragon:
N’ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle
Table 3, dite « L’enlèvement au sérail » : à Celestia vous embarquez dans un aéronef avec une équipe d’aventuriers pour effectuer de nombreux voyages dans les cités de Celestia et récupérer leurs merveilleux trésors. Mozart, lui, avait raconté dans son opéra les tentatives du noble Belmonte d’enlever sa fiancée Konstanze, retenue prisonnière dans le palais du pacha turc Selim. Vincent, pour sa part, revint du voyage lesté de 62 points et du prestige de sa victoire, au point qu’il en refusa la revanche à Nourdine, Doc Nico, Neox, Guillaume et Thibault.
Table 4, dite « Une fête en larmes » : contrits par leur déception de la table 3, et larmoyants de n’avoir pu se racheter, Doc Nico, Guillaume et Thibault se pelotonnent sous la Flamme rouge. Le tiercé gagnant rejoint l’ordre de citation des joueurs.
Table 5, dite « La flûte enchantée » : ici, Doc Nico, Thibault, François-René, Nicolas II ou son fantôme, et Guillaume jouent de concert un scénario de Unlock ! Ils ont gagné avec le score de 5*, et ce n’est pas du pipeau.
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Table 6, dite « Section décibels » : Jeu d’affrontement d’armées médiévales-fantastiques, ponctué de « Kharnage !!! » et de « YEAH!!! », Kharnage a pour but d’accumuler le plus de points de domination en détruisant le plus d’unités ennemies. Autant le dire, un jeu totalement inadapté au recueillement qui sied à une bibliothèque. Jacques fut l’élève le plus bruyant (15 dB), mais Jeff (15 dB aussi, mais un octave en dessous), et Axel ne furent pas en reste. Seul Jérôme (3) resta dans le ton de la bienséance. Merci à lui, nous étions leurs voisins.







L’Humaine Vasha La Rouge (Jérôme), le Nain Örn Poindacier (David) et l’Elfe Edaiyn Epinedesang (Baptiste) affrontèrent des monstres dans Sang Rancune en leur jetant des cartes à la figure et en poussant de nombreux cris, dans une belle démonstration de traitrise. A ce jeu le Nain semblait le plus fort, achevant les premiers monstres du donjon. Afin de rééquilibrer la balance, l’Elfe s’empressa de le truffer de flèche, prétextant que l’embonpoint du Nain le gênait pour atteindre les monstres. Nos trois aventuriers finirent par sortir vivants du donjon, mais le Nain et l’Elfe étant à égalité de points, un dixième monstre fut popé pour les départager, et donner une chance au Nain de perdre ses derniers points de vie. La guerrière acheva la bête, et lors du nouveau décompte des points, l’Elfe découvrit qu’il n’y avait en fait jamais eu d’égalité car il avait oublié de compter les points offerts par une potion. Bilan du donjon : je termine avec 20pts, David avec 17 et Jérôme avec 15pts.
La revanche fut prise dans une partie de Wiz-War. J’ouvrai les hostilités en m’aventurant chez David pour lui prendre son trésor. Il riposta en m’enlevant 13 de mes 15 points de vie, accélérant ainsi mon retour dans mon coin du plateau, où je croisai Jérôme occupé à me voler. Déposant le trésor de David chez moi pour marquer le point, j’entourai Jérôme de pièges et de murs, échangeai de place avec David pour me retrouver chez Jérôme afin de lui rendre la monnaie de sa pièce. Après avoir fait connaissance, mes deux adversaires décidèrent d’un commun accord de me faire la peau. Marquant un point avec ma mort, Jérôme empocha son second point en enjambant mon cadavre pour déposer chez lui le trésor qu’il m’avait volé, remportant ainsi la partie.
Il y avait 2 tables, une avec Baptiste, Jérome et David. Ils ont joué à Sang Rancune, puis à Wiz-war (aucune idée de qui a gagné quoi, hormis que baptiste fut éliminé assez rapidement à Wiz-war).De notre côté, avec Vincent, François-René et Yann (dit Rodrigue, car il a du coeur !), on a tout d’abord joué au Signe des Anciens, jeu dans l’univers de Cthulhu, coopératif avec des dés. On a fait 2 parties, l’un contre Hastur, qui fut gagné très difficilement, l’Ancien fut scellé alors que la piste du Destin était quasiment remplie. La deuxième, contre M. Cthulu himself, fut plus aisée, sans doute parce nous lui avons envoyé en pâture le vieux professeur.
On a ensuite enchaîné avec une partie éclair de Kingdom Builder, le temps que tout le monde comprenne les règles. Alors que Yann-Rodrigue semblait faire la course en tête en usant et abusant des pouvoirs spéciaux, c’est à la surprise générale François-Ren