Une douzaine de participants et deux tables en cette soirée printanière :
Table 1 dite « un petit billet dans la poche » : après plusieurs tentatives infructueuses, VHN convainc un groupe de 5 (le nombre optimal pour ce jeu, avec Xel, Thomas, Jean-Yves et Bruno), de découvrir Santiago, jeu dont l’aspect trahit à la fois l’âge (plus de 12 ans, ahhh les billets en papier façon Monopoly !) et la nationalité (allemande, ne cherchez pas trop le souffle épique ou les super-héros mais par contre il y a des cubes de couleur triste). Mais si on dépasse ces a priori, on découvre un excellent jeu poids-moyen avec pas mal d’interactions (« un jeu de pourris » selon Xel).
Le jeu consiste à poser des tuiles (qui représentent des champs) pour constituer des domaines contigus (en fin de partie, chacun de ses cubes rapporte 1 PV par tuile dans le domaine). Les joueurs ont donc temporairement des intérêts communs puisque peu importe qui a posé les tuiles constituant le domaine (et tout l’art consiste à en tirer un meilleur profit que le collègue, un jeu d’enfoirés on vous dit).
La mécanique tourne autour d’enchères à un tour (à cette seule mention nous avons vu Thomas, spécialiste de Goa, se mettre à saliver) rendues plus méchantes avec le rôle d’irrigateur. Personnage corrompu, il vend à chaque tour son pouvoir de décider quel groupe de tuiles il va irriguer (car un champ non irrigué perd peu à peu ses cubes, adieu points de victoire !). Et comme c’est un jeu d’enfoirés, il n’est pas obligé d’accepter le pot-de-vin le plus élevé, et peut même n’en faire qu’à sa tête et aller irriguer ailleurs.
Tout ça pour dire qu’on peut y faire plein de choses : couper l’herbe sous le pied des collègues, les forcer à surpayer pour faire quelque chose qui les arrange, les empêcher de faire ce qu’ils veulent vraiment faire, amener le collègue à payer plus cher que soi pour une action qui bénéficie aux deux, profiter en parasite des choix des joueurs qui vous précédent, etc.
Il semble que tout le monde l’ait apprécié et on reverra probablement Santiago (avec une question qui reste à trancher : vaut-il mieux jouer argent visible –ce qui doit ralentir le jeu en le rendant calculatoire- ou pas ?). Au final, alors que tout le monde gardait un œil sur Thomas qui semblait avoir le mieux anticipé les bons coups, c’est Xel qui l’emporte avec 73 points, ayant évité les coûteuses surenchères et l’ayant joué modeste. Suivent Thomas (62), Dom (55), Bruno (50) et Jean-Yves (31). Comme quoi, parmi les pourris, Xel n’est pas la dernière.
Les mêmes essaient ensuite Kingdom Builder, un jeu d’origine étrangère dont les textes ont dû être traduits sur la version alpha de Wanadoo Translate (le sens du mot « horizontal » dans un monde d’hexagones fera couler beaucoup de salive au moment du décompte…). Tour de jeu rapide, objectifs de score communs à tous, interaction limitée malgré un peu de blocage sur le plateau (à base de « quarts de cercle » rectangulaires, quand on vous dit que la traduction laisse à désirer). Renouvellement garanti du fait du plateau et des combinaisons changeantes d’objectifs. Bruno s’impose (58 PV) dans une partie où il n’a pas arrêté de se plaindre de ses cartes, suivi de Xel (47), Thomas (46), Dom (40) et Jean-Yves (35).
Table 2 dite « un colt dans la jarretière » : une joyeuse assemblée (F-R, Neox, Mickaël, Baptiste-DeutscheBank, Tristan et Paul) aux affinités limitées avec le jeu à l’allemande doit sélectionner un jeu pour 6. Elle choisit Funkenschlag, euh Colt Express enrichi de son extension « Chevaux et Diligence ». Une fois la poussière retombée, c’est Mickaël dans le rôle de Belle qui a le mieux tiré parti des événements.
Les mêmes poursuivent dans la veine « programmation secrète » avec le tout autant chaotique RoboRally. Quand le rédacteur a pris congé, 2 joueurs avaient été éliminés, et le gagnant a été … ?
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