Le 10 septembre 1915, Maurice et Jeanne Maréchal publiaient le premier numéro du Canard Enchaîné (son titre fait allusion à un autre journal contestataire, L’Homme enchaîné de Clemenceau). Appelé à devenir une institution de réputation mondiale, le journal satirique naît pendant la Première Guerre mondiale, avec la volonté de dénoncer la censure, la propagande, les mensonges et le « bourrage de crâne », selon une formule popularisée par Albert Londres en 1914.
104 ans après, aucune censure dans ce compte-rendu de notre soirée de Parties Civiles, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu de bourrage de crânes.
Table 1, dite « Financement occulte » : nous voici à Bruges où l’on construit des canaux et des maisons, que l’on peuple de corps de métier. Maël découvre le jeu et y prend goût, combottant à merveille et termine à 53. Gérard (40) et votre serviteur (44) s’engluent dans des choix perdants contraints par les cartes. Et c’est Dom (62) qui l’emporte, honteusement financé de manière occulte par une commission fixe et scandaleusement élevée qu’il prélève sur tous les recrutements.
Table 2, dite « Dessine-moi un mouton » : à Clans of Caledonia, on a failli s’endormir tant la partie fut longue, et sans avoir à compter les moutons. Au dernier tour, Xel plante son mouton dans un champ au doigt mouillé, suscitant l’incompréhension de Neox, qui avait mûrement pensé son coup, et qui fomentait un grand dessein pour le sien. Adieux vaches, cochons, couvées pour le président qui finit dernier, derrière Benjamin, Xel, et Tristan qui, tapis dans l’ombre, a géré son affaire avec l’assurance du briscard.
Table 3, dite « Belle facture » : découverte de Otys qui voit une victoire de belle facture et au finish de Nicolas II (19), qui a bien optimisé ses ressources et l’emporte sur un gros contrat. Guillaume (17), François-René (14), et Olive (10), ont apprécié.
Table 4, dite « Deuxième tour » : la table 3 enchaîne avec Azul et le deuxième tour confirme la tendance du premier: Nicolas II (99), s’impose. Guillaume (60), François-René (92), et Olive (55), n’ont rien pu faire.
Table 5, dite « Fin de l’histoire » : pour finir, on termine sur un Innovation en équipes. Votre serviteur s’allie avec Maël, et culmine à 4 dominations. Dom s’allie avec Gérard et l’emporte avec 6 dominations, dans une partie à la finale tendue où tout pouvait basculer.
« Vingt-six avril, ça pète à Tchernobyl » dit un proverbe ukrainien. Mais à Servel, l’énergie contaminante des joueurs est restée confinée dans l’enceinte de la maison de quartier.
Table 1, dite « Déballée » : Neox, DocNico, François-René et Mickaël se lancent dans un Batman fraîchement livré, le genre de jeu qui justifie de devoir déménager pour plus grand. « Comme Conan mais différent », pourrait-on résumer (trop) vite. C’est le Doc qui s’impose en commentant sur les erreurs stratégiques de ses adversaires.
Table 2, dite « Débutée » : Jack a convaincu Jeff, OlivierL et Maxime de se lancer dans la campagne Scythe – le réveil de Fenris. Nous savons très peu de choses sur les règles spécifiques à la campagne et à l’enchaîne-ment de ses 8 parties. Ce que nous savons, cependant, c’est que Jack a été déclaré vainqueur de cette manche d’ouverture. Le narrateur n’a pas d’expérience directe mais selon les avis glanés l’auteur, Jamey Stegmaier, a réussi un tour de force en transformant un excellent jeu en remarquable jeu de campagne, rejouable de surcroît (aucune carte n’a été déchirée et aucun plateau gribouillé au cours de cette soirée !).
Table 3, dite « Dédoublée » : Benjamin, VHN, Thomas et Olivier3 prennent place autour de Bruges, les deux premiers ayant déjà une séance au compteur. C’est un jeu poids-moyen qui permet d’enchaîner deux parties. Dans la première, Benjamin pose dès le début le personnage qui rapporte 2 sous à chaque fois qu’un autre joueur pose un personnage, un bel investissement ! Thomas se spécialise en canaux tandis que Dom retourne 2 de ses 3 marqueurs d’excellence dès le premier tour. Pas mal d’événements néfastes et de cartes croc-en-jambe jouées, pour au final une victoire de VHN avec 55 PV, Benjamin menant le pack regroupé autour des 40 PV. Dans la seconde partie c’est Dom qui tente une stratégie « canaux » pendant que Benjamin se construit un tableau de 10 personnages avec de solides combos et qu’il profite bien d’un meeple gratuit à chaque tour. Son avance sur la piste de réputation lui donne la victoire avec 53 PV contre 51 PV pour VHN et une bonne quarantaine pour les suivants.
Table 4, dite « Déchaînée » : la table 2 se lance dans le scénario Unlock « A Noside story » et en vient à bout. Yes !
Table 5, dite « Dérouillée » : un Codenames de clôture voit s’opposer des Rouges (F-R, Mickaël et VHN) et des Bleus (Thomas, Maxime et Doc). Vu l’heure déjà tardive, on part sur 2 manches gagnantes. La première est très serrée et se conclut sur un Boisson 3 qui conduit par association d’idées (Verre et Bar) les Bleus sur l’assassin Piano. Dans la deuxième où chaque équipe a révélé des mots de l’adversaire, les Rouges gagnent à la régulière avec Auto-Tamponneuse 2 (Manège, Siège) et bien qu’égarés par Chasse 2 (Pigeon, Botte et pas Cours), tandis que les Bleus se perdent en conjectures anatomiques sur Scrotum 3.
Les Bleus insistent alors pour une troisième manche, avec en maîtres-espions F-R à la peine et Maxime à l’instinct. De nombreux mots blancs ont été révélés mais là encore les Bleus finissent dans les bras de l’assassin. Who’s your daddy, hmm ?
Le 22 février 1943, trois étudiants allemands sont guillotinés dans la prison de Stadelheim, près de Munich. Leur crime est d’avoir dénoncé le nazisme dans le cadre d’un mouvement clandestin, « La Rose blanche ».
Animés par une foi religieuse intense, Hans et Sophie Scholl (protestants) ont constitué leur mouvement de résistance avec trois étudiants en médecine que liait une solide amitié. En juin 1942, Hitler étant au sommet de sa puissance, le petit groupe décida d’appeler les étudiants de Munich à la résistance contre le régime nazi, qualifié de « dictature du mal ». En quinze jours, les jeunes gens rédigèrent et diffusèrent quatre tracts, signés « La Rose blanche » faisant référence à d’éminents penseurs (Schiller, Goethe, Novalis, Lao Tseu, Aristote) et citaient parfois la Bible. Leurs lecteurs étaient invités à participer à une « chaîne de résistance de la pensée » en les reproduisant et les envoyant à leur tour au plus grand nombre de gens.
À partir de novembre 1942, les résistants de La Rose Blanche bénéficièrent du soutien de leur professeur Kurt Huber de l’université de Munich, qui devint leur mentor. Ils imprimèrent et diffusèrent leurs tracts à des milliers d’exemplaires dans les universités allemandes et autrichiennes d’Augsbourg, Francfort, Graz, Hambourg, Linz, Salzburg, Sarrebruck, Stuttgart, Vienne et même de Berlin ! Le petit groupe collectait en même temps du pain pour les détenus de camps de concentration et s’occupait de leurs familles. Un cinquième tract intitulé « Tract du mouvement de résistance en Allemagne » fut distribué à plusieurs milliers d’exemplaires dans les rues, sur les voitures en stationnement et les bancs de la gare centrale de Munich !
Mais le 18 février 1943, Hans et sa soeur Sophie furent aperçus par le concierge de l’université en train de jeter un dernier paquet de tracts. Ils furent aussitôt arrêtés avec leurs amis, et livrés à la Gestapo. Le 22 février, après une rapide instruction, le Tribunal du peuple chargé des « crimes politiques » se réunit pour un procès expéditif de trois heures. Sophie Scholl lui fit face avec un courage inébranlable.
Le cinéaste allemand Marc Rothemund a réalisé en 2005 un film émouvant et rigoureux, Sophie Scholl, les derniers jours (Sophie Scholl, die letzten Tage).
76 ans après, les voyageurs de Parties Civiles partaient vers de lointains voyages, dont un jusqu’aux confins de l’épouvante. Heureusement, tous en sont revenus pour nous livrer ce récit.
Table 1, dite « Résistance de la pensée » : dans un scénario impitoyables de Demeures de l’épouvante, la pensée de Sébastien, Neox, François-René, Armand et un cinquième protagoniste qui se reconnaîtra n’a pas résisté. Ils ont sombré dans la mort et dans la folie.
Table 2, dite « Chaîne alimentaire » : à cette table familiale (Malo et Yann) et barbue (Vivien et Nicolas II) exploraient Ile of Skye. C’est grâce aux animaux que Vivien l’emporta avec 71, devant Nicolas II, 60, Yann, 57, et le jeune Malo, 40, qui ne rechigna pas entamer ensuite une partie de Honshu avec ses aînés. On ne sait rien de ce voyage plus lointain, la calligraphie de la feuille de score ne nous étant pas parvenue.
Table 3, dite « Distribution de masse » : de nouveau à l’honneur après un Notre Dame de vendredi dernier, Stefan Feld nous propose Bruges, avec Dom en VRP de luxe. Un jeu de facture classique et agréable, où notre M.Loyal s’impose de justesse avec 43, devançant Benjamin, 41, votre serviteur, 40 et Xel, 29. Benjamin happé par la nuit, les trois survivants remettent le couvert, et votre serviteur s’impose avec 56, devançant Xel, 56 également mais moins fortunée et donc battue, et Dom, 50. Une victoire conduite sur une tactique implacable de construction de canaux (déjà employée dans la première partie, mais avec d’autres cartes), aboutissant à une distribution de masse de PV: pas moins de 34 points sur les 56 de cette victoire au forceps !
Table 4, dite « Vaine résistance » : Toute résistance à Tristan a été vaine dans cette partie de Terraforming Mars où il s’est échappé loin, très loin de toute atteinte de ses poursuivants Axel et Mickaël.
Table 5, dite « Lien invisible » : et comme on n’allait pas se quitter comme ça, et que ça faisait longtemps, on lança un Codenames final opposant les Bleus (Dom, Tristan, Xel) aux Rouges (VHS, François-René, Axel et Nicolas II en mode « soutien sans participation »).
1-0 pour les Bleus , dans une manche où les Rouges ont été trop timorés, en hésitant sur l’indice décisif Manche pour l’hôtel Agapa
2-0 pour les Bleus qui s’en tirent vraiment très bien en déchiffrant avec une chance insolente l’indice Raccourci à la mode de Xel, qui se rapportait à Ecran et Lien, parce qu’un lien sur un écran d’ordinateur, c’est aussi un raccourci ! En face, les Rouges ont encore joué petit bras, échouant à deviner le Champignon qui se cachait sous Accélérer, ou encore le Bureau de l’Architecte ! Qui ose gagne, c’est la morale de cette affaire.