Il y a 8 ans, le 20 janvier 2009, avait lieu l’investiture de Barack Obama, 44e président des États-Unis. La cérémonie fut un record d’affluence pour un événement se déroulant à Washington et l’un des événements les plus regardés dans le monde entier. Le thème choisi, A New Birth of Freedom, expression extraite du discours de Gettysburg, célébrait le 200e anniversaire de la naissance d’Abraham Lincoln. Dans ses discours à la foule, Obama fit référence aux idéaux de Lincoln sur le renouvellement, la continuité et l’unité nationale, portant l’accent sur le besoin d’éveiller un nouveau sens de responsabilité et de sacrifice partagés chez les citoyens américains.
Il fut le premier homme de couleur à occuper la fonction, mais si la postérité devait lui attribuer une couleur, c’est peut-être plutôt le vert qui lui irait le mieux, pour son action environementale, le blanc pour le quatrième président américain à recevoir le Nobel de la paix (2009), ou le rouge de la ligne du même nom franchie en 2013 et qui le laissa sans réaction. Celui qui fit illuminer la maison blanche aux couleurs de l’arc-en-ciel une nuit de 2015 (pour saluer la décision de la cour suprême sur le mariage des personnes de même sexe), aurait aussi aimé faire le constat qu’à l’issue de ses mandats, dans son pays, pas une couleur ne domine, comme Cabrel l’a chanté à propos de Mandela…
Exactement huit ans après, il y avait à Parties Civiles beaucoup de joueurs et de boîtes de jeu (et des premières dans ces deux catégories), un gâteau pistache-chocolat (merci Joan), et le temps s’est étiré jusqu’au milieu de la nuit pour une séance haute en couleurs.
Table 1, dite « Blanc sur rouge, rien ne bouge » : Bruno fait voyager Olivier, Camille et Guillaume dans l’univers japonisant de IKI. IKI est un jeu de stratégie sur le thème de l’activité commerciale dans la culture de l’époque Edo (1603-1868). Dans le quartier de Nihonbashi se trouvait le marché le plus animé de l’époque. Le long de la grande rue, toutes sortes de commerçants installaient leurs étals, attirant une foule de clients. À côté, se tenait un marché aux poissons, auquel de nombreux bateaux apportaient leurs cargaisons et où résonnaient les appels des acheteurs et des vendeurs. Dans les maisons autour de la grande rue habitaient des artisans et des marchands. Ils disposaient des compétences variées nécessaires à la vie quotidienne des habitants de la ville d’Edo: entre 700 et 800 métiers différents étaient représentés. Les charpentiers, les tisseurs de tatamis, les imprimeurs d’estampes, les colporteurs, les échoppes de vendeurs de tempuras ou de sushis, les geishas, les prêtresses vendeuses de porte-bonheurs, les comédiens de kabuki et bien d’autres métiers figurent dans ce jeu sous la forme de cartes. Le plateau de jeu est inspiré de la magnifique peinture « Kidaishouran », qui date de cette époque, un panorama de la grande rue de Nihonbashi en 1805 sur un rouleau de 12 mètres de long. 1600 personnes et animaux ainsi que 90 étals de vendeurs y sont représentés minutieusement. Il s’agit non seulement d’un précieux document qui présente l’apparence des habitants d’Edo, mais surtout d’un fascinant témoignage de l’effervescence de l’époque.
Le but du jeu est de traverser les 4 saisons d’une année à Edo et de devenir le meilleur Edokko, « l’enfant de Edo » (un personnage veillant au bien-être et à la prospérité de la ville et de ses habitants, incarnation de l’esprit de l’époque). Les joueurs recrutent artisans et commerçants, les font travailler et progresser avec de l’argent et de la nourriture. Le gagnant est le joueur qui a acquis le plus de points d’IKI, un concept philosophique de l’époque qui était considéré comme un idéal de vie. Connaitre les subtilités de la nature humaine, être courtois et raffiné, tels étaient les qualités du vrai maître de l’IKI. Sachant cela, il n’est pas étonnant d’apprendre que la seule femme de la tablée en ressortit victorieuse.
Table 2, dite « Idées noires » : MKS convie deux de ses connaissances (Armand et Vincent), ainsi que des habitués (Xel, l’autre Vincent, et votre modeste narrateur) à investir l’univers de CS Files. A ce jeu d’enquête modeste mais récréatif, on incarne le médecin légiste, le meurtier ou l’un des enquêteurs. Il s’agit de retrouver le meurtier, l’arme du crime, et un objet caractéristique, sur lesquels le légiste fournira des indications plus ou moins pertinentes, façon Mystérium… Le nouveau Vincent fut deux fois meurtier, et si son premier crime fut dévoilé, le second (un crime au couperet avec imperméable, commis par son épouse jalouse un soir de pluie dans un pub) résista à l’analyse. Je fus le troisième coupable, mais mon forfait (commis à mains nues dans un labyrinthe) ne fut pas dévoilé… Le jeu repose sur la déduction, mais aussi sur le role play du légiste, le seul à connaître les ressorts du crime (avec le meurtrier bien sûr, mais celui-ci a plutôt intérêt à la jouer discret).
Table 3, dite « Au violet de gentiane » : La coloration de Gram, qui doit son nom au bactériologiste danois qui mit au point le protocole en 1884, permet de mettre en évidence les propriétés de la paroi bactérienne, et d’utiliser ces propriétés pour les distinguer et les classifier (Gram positif vs. Gram négatif). Son avantage est de donner une information rapide sur les bactéries présentes dans un produit ou un milieu tant sur le type que sur la forme. Tristan, appelé à la table de Bios:Genesis pour découvrir les ressorts de la vie intérieure avec Nourdine, avait-il sur lui du violet de gentiane ? Thomas et Dom, quant à aux, n’ignoraient rien des chromosomes, virus et autres proto bactéries qui les constituent, mais peinèrent à s’en servir, à l’image de Dom qui passa la partie à parasiter les organismes de ses voisins. Tristan, quant à lui, qui se développa au point de créer deux macro-organismes et de résister à un cancer foudroyant ! Une première triomphante pour celui qui, avec 47, réalisa presque le double des points de ses adversaires réunis (7, 8 et 9) !
Table 4, dite « Le monde dans ses couleurs pures » : une bonne table de Myth, c’est un plateau volumineux, mais aussi des figurines peintes à la main avec amour, à l’imagine du magnifique spécimen représenté ci-dessous (© Julien) ! Victoire collective pour cette tablée qui réunit aussi Baptiste, Neox et Nicolas III.
Table 5, dite « Rouge, verte, bleue » : Ils sont six (Julien, Joan, Elaine, Gael, Axel, Mickaël) à tenter l’expédition de Mission: planète rouge pour vérifier la théorie de l’auteur de science-fiction Kim Stanley Robinson sur la colonisation et la terraformation de la planète Mars, avec sa trilogie Mars la rouge (1992), Mars la verte (1993) et Mars la bleue (1996). A l’arrivée, ce sont les femmes qui ont le mieux réussi à s’envoyer en l’air, Joan triomphant d’Elaine, mais quelque chose me dit qu’elle n’a pas gagné tout à fait seule.
Table 6, dite « Lettres écarlates » : La table 2 enchaîne sur Lettres de Whitechapel. Votre modeste narrateur prend le rôle de Jack l’éventreur, mais échoue dans la nasse des enquêteurs à la toute fin de la deuxième nuit, arreté au 128 sur le point de rejoindre sa tanière, sise au 126…
Table 7, dite « Effet Doppler » : Titan race, c’est un peu Mario kart version plateau. Vous incarnez un cavalier et sa monture titanesque, utilisez vos pouvoirs et toutes sortes de bonus pour vous aider lors de la course, poussez vos adversaires et leur infligez des dégâts. En passant la ligne d’arrivée en premier, Joan, sur la vitesse acquise, devint la nouvelle légende vivante de Neverworld, sous les yeux médusés de Julie, Mickaël et Axel.
Table 8, dite « L’oeuvre au noir» : réclamé à grands cris lors de l’AG, Eclipse fait son grand retour sur les tables de PC. Avec Jack, Jeff, JiBee, FR et Nicolas III, c’est presque un conseil d’administration qui oeuvra dans la cuisine, pour un banquet long de six heures. L’occultation de la lumière durant ce phénomène ne nous permet pas d’en dire plus…
Table 9, dite « Arc-en-ciel » : la table 1 enchaîne sur un Evolution, dans la version de base (et française) de Bruno. Au fil des époques, ils en ont vu de toutes les couleurs, et c’est encore une fois la gent féminine qui s’impose dans cette soirée, comme en anticipation de la marche des femmes prévue le lendemain même…
Table 10, dite « Rouge sur blanc, tout fout le camp » : peu de jeux proposent une reconstitution aussi réaliste que Flamme rouge, encore une nouveauté pour cette soirée qui en fut riche. C’est une course cycliste sur un circuit ondoyant (à assembler à la main, plusieurs configurations possibles), chacun disposant d’un grimpeur et d’un sprinter. Zones de plaines et de montagne, montées qui freinent ou descentes qui donnent de l’allant, phénomènes d’aspiration et de prise de vent du leader (qui donnent de la fatigue), rien n’est oublié ! Le jeu est très ludique, sans dés et donc à la loyale, et au final c’est Neox qui gagne, poussant son sprinter ceint du maillot blanc du meilleur jeune sous la flamme rouge, devançant d’un boyau le sprinter et le grimpeur (sur la même ligne) de votre modeste narrateur ! Nicolas III et Xel ont sucé les roues trop longtemps et sont restés coincés dans le fond du peloton.
- 1-0 sur un Glucide 2 (Canne, Mars), subtilement lancé par VMN à la place de Sucre, pour éviter Poudre et Canard
- 2-0 magré un hologramme qui donna du fil à retordre (pourtant, ce n’est rien d’autre qu’un jeu de lumière), alors que les Bleus s’aventurent sans succès à proposer le nom d’un membre de PC comme indice…
- 3-0 après une manche parasitée par des questions issues d’un jeu sur le Brevet qui permit à certains de revisiter leurs classiques…
- Et enfin 4-0 échoué sur l’assassin (Peau pour Pinocchio !!), alors qu’un joli Yves Duteil 2 n’a pas permis aux Bleus d’identifier Pont et Bois…
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