Séance de MARDI 04/06/2019 à Servel

Le 4 juin 1958, du balcon du Gouvernement Général d’Alger, le général de Gaulle lance à la foule : « Je vous ai compris. Je sais ce qui s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c’est celle de la rénovation et de la fraternité. Eh bien ! de tout cela, je prends acte au nom de la France, et je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une seule catégorie d’habitants : il n’y a que des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs… »

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Ce cri va semer d’amères illusions chez les Français d’Algérie, ceux-là mêmes qui ont ramené de Gaulle au pouvoir le 13 mai 1958. Sans prendre aucun engagement concret, le général les laisse croire à sa résolution de conserver l’Algérie à la France.

Aujourd’hui, ces quatre mots : « Je vous ai compris », sont devenus pour beaucoup de Français le modèle du cynisme en politique. A Parties Civiles, certains en usent aussi, on le verra.

Table 1, dite « La journée des dupes » : c’est à une expédition en terres américaines que quatre actionnaires sans scrupules se préparent: à Chicago express on manœuvre des trains, espérant les mener jusqu’à Chicago, mais surtout on achète les actions de leurs compagnies, afin de toucher leurs plantureux dividendes. C’est donc le genre de jeu, où, comme le dit la pub, il s’agit moins de miser sur soi-même que de parier sur le meilleur. Le capitalisme ainsi esquissé est trompeur, car les actions des compagnies valent 0 à la fin: on les achète, aux enchères et parfois fort cher, mais il faut compter uniquement sur les revenus qu’elles vont générer pour se rembourser. Dans ce type de placement qui tient plus du fonds vautour que du père de famille, le cynisme a toute sa place pour faire monter les enchères sans vouloir vraiment acheter, et le timing est essentiel. Ce fut la tactique suivie par votre serviteur, qui n’acheta que trois actions, mais à un prix correct, et faisant miroiter de juteux revenus à des acheteurs crédules, avant de mettre fin abruptement à la partie, les privant d’un ultime dividende. Cette technique de petit voyou m’offrit une victoire sans bavure avec 192 $, devant Thomas, 172 $, Dom, 163 $, et enfin Xof, 146 $.

Table 2, dite « Les derniers seront les premiers » : Xel, F-R, Olivier3, Benjamin et Vincent sortent Flamme rouge. Un jeu où il vaut mieux parfois sucer des roues qu’avaler des moustiques. Pour connaître le vainqueur, n’oubliez pas que la valeur n’attend pas le nombre des années.

Table 3, dite « Chute du premier étage » : les protagonistes de la table 2 montent désormais dans le Zombie bus. Du premier étage ils avaient, comme de Gaulle, belle vue sur la foule, mais, comme lui, n’échappèrent pas à leur destin de mortels. On espère quand même qu’ils auront compris.

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Séance de VENDREDI 15/03/2019 à Servel

Le 15 mars 1963, les États-Unis proposent l’installation d’un téléphone rouge entre Washington et Moscou pour éviter des conflits accidentels, suite à la crise de Cuba. Cette dénomination de « téléphone rouge » est en réalité un raccourci lexical popularisé par les médias occidentaux, la ligne étant au départ une ligne de téléscripteur, sa supposée couleur rouge symbolisant simplement le fait qu’il s’agissait d’une ligne d’urgence.

Cette ligne existe cependant bel et bien, et a même fait des émules, à l’image de celle instaurée entre la Maison bleue, la présidence sud-coréenne à Séoul, et le bureau à Pyongyang de la Commission nord-coréenne des Affaires d’État. Rien de mieux que de se parler pour s’entendre, fût-ce avec bruit et fureur.

Téléphone rouge fictif

56 ans après à Lannion, on n’était pas très loin de déclencher les hostilités, certains ont même franchi le pas.

Table 1, dite « Guerre froide » : dans l’aquarium se déployait Infinity – un jeu de figurines qui opposait Benjamin et Romain. Une guerre froide à n’en pas douter mais dont aucun écho ne nous est parvenu: dans l’aquarium, on ne vous entend pas crier !

Table 2, dite « Enigmatique » : c’est dans l’espace majestueux de la grande salle que UBOOT voyait Doc Nico, Nourdine, Jérôme et Vincent endosser l’uniforme allemand pour prendre en chasse la flotte alliée aux premiers jours de 1940. Ce jeu ultra technique et réaliste requiert également des compétences en codage de messages: ENIGMA, l’ancêtre du téléphone rouge, a été mis à contribution, et nos vaillants marins, en fidèles exécutants de l’occupant, se sont vus attribuer la note de B. B, comme bon. Oui, ils ont été bons, à défaut de faire le bien.

Table 3, dite « Est-Ouest mode d’emploi » : à Architectes du royaume de l’Ouest c’est une fille de l’Est qui trouva le mode d’emploi de la victoire. S’il n’y a pas eu de perte en ligne durant la transmission, la feuille de match donne Xel à 30, Neox à 29, Olive à 23, Baptiste à 22, et Hélène à 21.

Chicago express

Table 4, dite « C’est une maison bleue » : poursuivant la filière ferroviaire, Dom incite trois comparses à se pencher sur Chicago express – un jeu à base de locomotives, mais qui repose sur les principes du capitalisme: on y achète (aux enchères) des actions de compagnies ferroviaires dont il s’agit d’engranger les dividendes. Comme plusieurs joueurs peuvent devenir co-actionnaires, des alliances de circonstance se créent, mais encore faut-il que le courant passe entre eux. Le téléphone rouge était en dérangement pour les jaunes, que Dom conduisit à leur perte par un zigzag improbable à travers le Midwest, avec pour but avoué de barrer la route aux bleus, sauf que le barrage ne barrait rien du tout ! De son côté, longtemps actionnaire unique de la maison bleu, votre serviteur fit prospérer les dividendes de la paix, sans oublier de se servir avec les autres couleurs. A ce jeu, on essaie, comme à Imperial, de croquer un peu de toutes les couleurs, même si au bout du compte, si pas une couleur ne domine comme disait Cabrel, certaines sont plus égales que les autres, comme disait Orwell. Cette stratégie maîtrisée m’offre une victoire de prestige avec 111, devançant Thomas, 106, Dom, 95, et Tristan, 71, englué par la crise de gouvernance fatale des jaunes.

Table 5, dite « Nobel de la paix » : Franck et Paul, avec Olivier et Mickaël, se sont raconté des Histoires de peluches et, s’ils ont récupéré leur couverture, ne sont pas sortis de leur rêve. Ne rêvons pas, pour le Nobel de la paix, ça ne suffira pas.

Table 6, dite « Are you talking to me ? » : à Death angel on sait de bonne source que Nicolas-II et François-René sont morts, tout comme leur quatre camarades d’infortune – mais ceux-ci, derniers recrutés à Parties Civiles et donc premiers sacrifiés, seront des morts sans sépulture. Avant de parler à quelqu’un, mieux vaut savoir à qui on s’adresse.

Table 7, dite « Friture sur la ligne » : Thomas sort The game, un cadeau, et c’est comme un parfum de déjà vu, avec le DUC bien sûr ! On découvre donc le jeu dans sa livrée originale, et on faillit gagner, mais, il y eut un peu de friture sur la ligne en fin de partie, et c’est Thomas qui fut à l’origine de notre sortie de route.

Table 8, dite « Wir schaffen das » : Pour finir, on avait pensé à Codenames, mais Tristan usa de son droit de véto, et Imagine sortit. Il y eut quelques passages difficiles, mais tout fut trouvé, et cette partie se termina en apothéose avec la découverte « spontanée » d’Angela Merkel, trouvée sans aucun indice ! Il est vrai que dans cette partie, on avait tous en tête la chancelière, qu’on évoquait pour un oui ou pour un non, et, pour paraphraser sa phrase célèbre du 21 août 2015, à force de lui tourner autour, on y est arrivés !

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