Le 23 juin est à jamais le jour de la disparition, trop précoce (1959), de Boris Vian. Comme PC, l’ingénieur-écrivain-musicien repoussait les frontières de l’imaginaire. Ce soir, du paradis où il réside, il nous fera l’honneur d’illustrer nos tables sur un air de tompinette.
Table 1, dite « L’herbe rouge » : à Terraforming Mars, Bruno, Franck, Nicolas II et Mickaël sont allés voir si l’herbe était plus rouge ailleurs, en l’occurence dans l’espace. Sont-ils revenus de leur périple sains et saufs ? En tous cas, ils pourront dire “L’histoire est entièrement vraie puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre.”
Table 2, dite « L’écume des jours » : Julien de Paimpol, Tristan, Thomas et votre modeste narrateur se plongent dans le choc des civilisations de Clash of cultures. Un jeu classique de développement de civilsations, intéressant dans son mécanisme combinatoire, mais extrêmemmmmmmmment long. Comptez quatre heures, règles comprises, pour voir Tristan le chinois émerger de la poussière avec 42.5, devant Julien l’égyptien, 41,5, Thomas, 32 et VMN, 20,5. Ils auront eu le temps de méditer cette maxime: “Le plus clair de mon temps, je le passe à l’obscurcir, parce que la lumière me gêne.”
Table 3, dite « Les morts ont tous la même peau » : Xel, Neox, Camille et F.-R.disputent une partie de Hit z’ road, un jeu morbide, où F.-R. s’est imposé sans états d’âme, en laissant Neox pour mort. A Flamme rouge, le mort-vivant prend une revanche éclatante, illustrant avec brio cette citation: “La mort n’est pas drôle parce qu’elle ne supporte pas la répétition.”
Table 4, dite « L’arrache-coeur » : Michal et Baptiste s’installent face à face pour un rendez-vous galant adossé à l’espace cuisine. Entre eux, pas de souper aux chandelles, mais le vaste plateau de Tannhäuser. Après quelques heures de libertinage, Michal serait parvenu à ses fins. Mais je n’en suis pas sûr et ne veux pas changer le mode de cette phrase, car “Supprimez le conditionnel et vous aurez détruit Dieu”. Ce serait dommage.
NDLR: il existe une autre recension de cette table, que nous vous livrons avec joie ci-dessous – © Baptiste. Saurez-vous relever les différences entre les deux versions ?
« Le Capitaine John Mac Neal relisait le billet laconique qu’il avait reçu du QG des Forces Expéditionnaires de l’Union : « Obscura Korps repérée dans manoir forêt Wroclaw. Présence Amulette Patmos confirmée. Objectif destruction. Bonne chance. » Le 42ème des Forces Spéciales des Marines avait été parachuté de nuit quelques kilomètres plus au nord. Après une approche furtive parmi les arbres, son escouade se reposait à présent à la lisière du parc qui entourait la sinistre demeure. Aucune lumière ne brillait aux fenêtres, mais l’officier ne doutait pas de la présence de l’ennemi. La corruption dégagée par l’artefact se ressentait dans l’air, comme des pulsations qui lui embrumaient l’esprit. Rangeant la missive, il fit signe à sa troupe de manœuvrer.
Pénétrant par un soupirail, les Marines sécurisèrent la cave puis gravirent l’escalier menant au rez-de-chaussée. Après avoir enfumé le couloir principal, le commando Alpha pris position dans une pièce adjacente avec le Sergent Brown. Mac Neal emmena la Caporal Apony explorer l’aile Est, tandis que le commando Delta s’aventurait dans l’aile Ouest. Mais leur présence ne passa pas inaperçue et des voix allemandes retentirent bientôt, suivies par le bruit du Flash-gun Mk-1 du commando Alpha. Rejoignant un second couloir, le Capitaine lança son propre fumigène, abaissa son casque de vision HB-4 et s’avança , repérant rapidement la silhouette d’un schocktruppen qui luttait contre la fumée. Le soldat allemand fut fauché par une rafale de l’officier et s’effondra aux pieds de Karl Zermann, le garde personnel du Marquis Von Heïzinger. Cherchant à venger son compagnon, l’Oberleutnant marcha arme au poing dans le couloir, comptant sur ses projectiles fantomatiques pour palier au manque de vision. Mal lui en pris car il tomba sous les balles du commando Alpha posté en embuscade.
Mac Neal et Apony firent alors mouvement vers le nord de la bâtisse, tandis que le commando Delta était rejoint par Brown. Rechargeant son arme, le commando Alpha pénétra prudemment dans le salon. Il allait atteindre le hall d’entrée lorsqu’un hurlement démoniaque s’éleva derrière lui. Poussé par une rage démesurée, le Stosstruppen se jetta sur sa victime, le lacérant de ses griffes monstrueuses. Penché sur le corps sans vie de l’américain, l’anomalie de l’Obscura Korps vit soudain surgir un gigantesque Marine, portant une arme démesurée. Un bruit assourdissant emplit la pièce alors que le Sergent Brown déchargeait toute la puissance de sa mitrailleuse, déchiquetant le meurtrier de son compagnon et les meubles environnants.
Atteignant à leur tour le hall d’entrée, John Mac Neal jura en reconnaissant les silhouettes d’Heïzinger et d’Eva Krämer, l’Investigatrice préférée du Kaiser. Reculant devant la puissance de feu, les deux officiers allemands se replièrent dans l’aile Ouest, échappant de peu aux bâtons de dynamite lancés par l’artificière américaine. Les Marines se déployèrent alors en tenaille, essayant en vain de déloger les survivants. Mais c’était sans compter sur la ruse d’Heïzinger, qui dévoila alors toute ses aptitudes de psyker. Pénétrant dans l’esprit des soldats de l’Union, le Marquis les attirait inéluctablement vers les ombres d’où surgissait Krämer. Prenant de plus en plus de risques, les hommes du 42ème se couvraient peu à peu de blessures sans pouvoir riposter, et le commando Delta succomba aux attaques de la jeune femme.
Mac Neal ordonna alors le replis afin de faire sortir les allemands de leur position. Conforté par la puissance de l’Amulette, Heïzinger s’avança en première ligne, blessant gravement Brown de son Walther P38 avant de déchainer les forces démoniaques sur le Capitaine des Marines, brûlant à jamais son âme. Rampant dans les décombres, le Sergent Brown eut un dernier acte héroïque en poignardant à mort l’assassin de son officier supérieur. Mais son triomphe fut de courte durée car une grenade éclata près de lui, suivie par le rire strident de l’Investigatrice. Il ne dû son salut qu’à l’intervention d’Apony, qui repoussa la dernière représentante de l’Obscura Korps. Pressentant qu’il ne reviendrait pas de cette mission, il se sacrifia pour attirer Krämer dans un piège, permettant à la Caporale de coincer l’allemande entre deux pièces. Forçant le passage au prix d’un duel au couteau, l’artificière tira une ultime salve avant de finir étranglée par le fouet de son adversaire.
L’Obscura Korps était victorieuse, mais les pertes étaient lourdes, et sans les connaissances du Marquis décédé, l’Amulette de Patmos ne serait d’aucune utilité pour le Reich. »
Table 5, dite « Le goûter des généraux » : “Un uniforme ? C’est un avant-projet de cercueil.” Voilà qui n’effraie pas Jeff, ni Franck-le-GNiste qui prennent les commandes de X-Wing. Et, après tout, “Pour faire un soldat, il faut défaire un civil.”
Pour discuter de cet événement, RDV sur le forum.