Le 29 mars 1974, sous la pelle d’un fermier chinois en train de construire un puits au mont Li, se dévoilait l’armée de terre cuite (兵马俑, statues funéraires de soldats et chevaux), ou armée d’argile, un ensemble de près de 8000 statues de soldats et chevaux en terre cuite, représentant les troupes de Qin Shi Huang, le premier empereur de Chine. Elles représentent une forme d’art funéraire, car elles ont été enterrées dans les fosses du mausolée de l’empereur Qin, à proximité de la ville de Xi’an, dans le Shaanxi, en 210–209 av. J.-C. Cette « armée enterrée », dont les statues ont quasiment toutes un visage différent, était destinée à protéger l’empereur défunt.
Leur taille varie suivant leur grade au sein de cette armée, celles figurant les généraux étant les plus grandes. Elles représentent fantassins, cavaliers, chevaux et chars. Les archéologues qui fouillent le site ont estimé que les trois fosses dans lesquelles reposent l’armée de terre cuite contiennent plus de 8 000 soldats, 130 chars tirés par 520 chevaux, et 150 chevaux montés par des cavaliers. En plus des soldats, on trouve dans ces fosses des statues de civils, dont des fonctionnaires, des acrobates et des musiciens. Le mont Li était renommé pour ses mines de jade, son côté nord était riche en or et son côté sud riche en beau jade. Le Premier Empereur, au courant de cette excellente réputation, avait bon goût.
45 années après cette découverte, à Lannion, des fantassins en nombre ont investi pas moins de 8 tables de jeux. Un chiffre qui, dit-on, porte bonheur en Chine.
Table 1, dite « Vive l’empereur » : dans un duel à 2, qui était aussi un hommage à l’empereur du jeu Uwe Rosenberg, Xel et Neox ont découvert A la gloire d’Odin – un univers légèrement plus complexe que l’ancestral Agricola, et où l’on a le choix entre pas moins de 60 actions ! A ce duel classé X entre la tête et la queue des surnoms, c’est le x de queue qui a triomphé.
Table 2, dite « Enfouie » : le pétrole encore dans le sol doit-il y rester enfoui ou mis à nu comme les statues du mont Li ? A cette question, Tristan, Doc Nico, Benjamin et Thibault se prononcent pour le dévoilement et vont à la recherche du pétrole dans Wildcatters. Le score de cette table restera lui aussi enfoui dans les grimoires et attendra l’arrivée des archéologues.
Table 3, dite « La huitième merveille » : à 7 Wonders-Armada Nicolas II emmène une bande de vaillants explorateurs à la découverte de la huitième merveille du monde: le fameux 7 Wonders muni de sa dernière extension !
Table 4, dite « L’empereur, le fonctionnaire, l’acrobate et le soldat » : à Brass: Birmingham on revisite un classique. Avec un nouveau plateau, plus cher, moins lisible, de nouvelles tuiles, plus variées, et surtout de nouvelles règles: l’obligation de posséder une chope de bière pour vendre notamment, mais aussi une règle particulièrement non conventionnelle: l’argent qu’on possède se convertit en PV à la fin. Ainsi, il suffit d’emprunter sans raison au dernier tour pour s’engraisser sur le dos du contribuable ! Deux joueurs usèrent sans vergogne de cette libéralité, à savoir l’empereur Thomas, qui n’avait pas besoin de cela pour gagner, ce qu’il fit (141), et le fonctionnaire zélé Dom (126), qui opta pour ce choix aussi rapidement qu’il avait été lent à la manœuvre le reste de la partie. Les deux autres furent de ce fait relégués, l’acrobate représenté par votre serviteur (110) qui construisit une lignée de canaux vertigineuse, et le vaillant soldat Xof (119), qui ne démérita point pour un coup d’essai.
Table 5, dite « Baron perché, vicomte pourfendu » : à Saint Seyia: Deckbuilding Athéna est menacée par le grand Pope et les Chevaliers soumis à son pouvoir sont prêts à en découdre: 5 chevaliers de bronze doivent mettre fin à cette menace avant l’extinction de la dernière flamme de l’Horloge. C’est François-René (40) qui sera le baron perché, d’une très courte tête, et Sébastien le vicomte pourfendu pour un point (39). Olivier L. et Camille, 24 chacun, se sont tourné autour comme chevaliers de la table ronde.
Table 6, dite « L’empereur fainéant » : à cette table nous découvrons Cry havoc – un jeu de guerre sur table à l’échelle sub-tactique (1 pion = 1 personnage ou animal), très novateur pour l’époque, notamment du point de vue graphisme, paru initialement en 1981 et revisité depuis.
Le petit Paul, Olive et Mickaël y ont offert sur un plateau une victoire monumentale à Franck (49 points d’avance !) en réveillant ses trolls qui étaient en plein sommeil. De ce fait, selon ses propres dires, il n’a pas eu grand chose à faire pour gagner !
Table 7, dite « Pièces de musée » : encore une découverte: celle de Museum où Olive et Mickaël croisent le fer au-dessus de la Manche, l’un oeuvrant à Paris et l’autre à Londres. Le résultat de ces manipulations de pièces de musées est à retrouver en page 16 777 216 (8^8) du catalogue.
Table 8, dite « La neuvième horreur » : Pour finir, retour de Greenville 1989 – le jeu coopératif narratif et d’horreur convie ici Neox, François-René, Xel, et Camille. Le chiffre 9, maudit dans l’histoire récente des chinois autant que le 8 est chéri (1989 en est une éclatante illustration), n’a pas fait mentir sa réputation, la table ayant sombré dans les affres de la défaite !
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