Le 6 octobre 1993, à trente ans, Jordan annonce sa retraite sportive, invoquant une perte de motivation. Il déclarera plus tard que l’assassinat de son père, quelques mois plus tôt, est une des causes de cette décision.
James Jordan est assassiné lorsqu’il fait une sieste le 23 juillet 1993 sur une aire de repos de Caroline du Nord par deux adolescents, probablement attirés par la berline haut-de-gamme, qui seront localisés par des appels faits depuis le téléphone portable de la victime, et condamnés à la prison à vie.
Dans son autobiographie, Jordan écrit qu’il préparait sa retraite dès l’été 1992, l’épuisement dû à sa participation à la « Dream Team » aux Jeux olympiques de 1992 renforçant ses sentiments sur le jeu et son statut de célébrité. L’annonce de la retraite sportive de Jordan provoqua une onde de choc dans toute la NBA et apparaîtra en première page de nombreux journaux à travers le monde.
Cela semble loin déjà, mais il est vrai que cette retraite sera suivie d’un retour, d’une nouvelle retraite et d’un nouveau retour, avant son véritable dernier match NBA, le 16 avril 2003.
A Lannion, 24 ans après, il n’était pas question de retraite, mais plutôt de draft pour quelques rookies candidats à l’ardue sélection au titre de membre de Parties Civiles. Certains ont tenté leur chance, d’autres, membres de longue date mais rarement présents ces derniers temps, sont revenus regoûter à l’odeur entêtante du parquet de St-Elivet. Pour l’histoire, on retiendra de cette soirée un coast-to-coast stupéfiant à Macao, une table surpeuplée de 7 Wonders, et une homérique partie de Codenames qui se joua dans la dernière seconde du money time. Michael Jordan n’aurait pas détesté en être….
Table 1, dite « Coast-to-coast » : il n’est pas facile de se procurer Macao, un jeu allemand du prolifique Stefan Feld (Notre Dame, les châteaux de Bourgogne…), et encore moins facile d’y jouer, car il ne fut jamais traduit en français. Mais cela n’arrête pas l’ultra-motivé Olivier, qui nous gratifia d’une réalisation entièrement maison d’une grande virtuosité, avec les fameuses roues à rayons tournant sur leur support, et des cubes en bois également découpés et peints à la main (voir illustration) ! Seules concessions au grand commerce, les barquettes d’îles flottantes dans lesquelles logent lesdits cubes en bois, et la boîte de fromage à tartiner qui accueille la réserve d’agent… Le jeu lui-même revisite les lois du commerce à Macao : on achète des marchandises, on part les vendre en mer, et on acquiert des cartes qu’il faut activer pour utiliser leur pouvoir. A ce mécanisme d’un grand classicisme, Macao ajoute un tour totalement original: la roue des ressources. Chaque début de tour est l’occasion d’acquérir des ressources, en nombre égal à la valeur d’un dé de la couleur correspondante, et qui doit, c’est là l’originalité, être placé à l’emplacement adéquat (1 à 6) sur la roue (donc 5 si la valeur du dé est 5). Or cet emplacement peut être éloigné de l’emplacement actuel, car on ne joue qu’un secteur de roue à son tour. De plus, un emplacement vide fait perdre 3 PV, tout comme chaque carte non activée. Du fait de cette particularité, il est difficile de prévoir le vainqueur car les échéances lointaines sur lesquelles sont accumulés les cubes (en général, les 5 et les 6, emplacements les plus juteux), sont décisives. Mais il ne faut pas partir trop tard non plus, car les emplacements pour vendre ses marchandises sur l’archipel sont limités…
Une partie où l’on joua donc les montagnes russes, et dont votre humble serviteur, bon dernier durant l’essentiel de la partie, renversa le cours grâce à un extraordinaire cost-to-coast (en basket, la traversée d’un terrain d’un bout à l’autre), et l’action simultanée de plusieurs cartes pour une combinaison explosive sur les deux derniers tours, où le diplomate et l’ambassade avaient le meilleur rôle. Une victoire éclatante avec 67 couronna cette stratégie, reléguant Dom, 63, Bruno, 57, et Olive, 33, aux rangs de spectateurs admiratifs.
Table 2, dite « Dream team » : à V.Commandos, une équipe de rêve composée de F.-R., Neox, Thierry, Jérôme, Baptiste et Julien de Lannion, parvint à une victoire collective presque aussi probante que celle de la fameuse Dream team. Comme ils étaient six, il fallait une victime, et c’est Jérôme qui fut laissé pour mort.
Table 3, dite « Draft » : rien de tel que Splendor pour drafter des petits nouveaux. C’est Mickaël qui s’y colle pour initier Nolwenn et son fils, et remporter aisément deux parties. L’examen se poursuivit ensuite à Kingdomino.
A propos d’argent, il était très rare que Jordan mette sa popularité au service d’une cause. Il est même presque aussi connu pour cela que pour ses exploits sportifs, notamment à cause d’une phrase controversée prononcée au début des années 1990, quand il avait refusé de soutenir publiquement un candidat démocrate noir face au sénateur de Caroline du Nord Jesse Helms, un adversaire déclaré des droits civiques. « Les républicains achètent eux aussi des chaussures », avait alors dit Jordan, sous contrat avec Nike depuis le début de sa carrière, en 1984.
Table 5, dite « Prise à 2 » : encore un nouveau jeu ce soir, et c’est Julien de Paimpol qui régale avec Intrigues à Venise, jeu où il s’agit de reconnaître son partenaire au grand bal masqué de la Sérénissime. C’est Joan qui a déjoué les pronostics en s’imposant, gondolée devant Xel, Thomas et donc Julien.
Table 6, dite « Pick & roll » : on sait peu de chose de cette table de Tigre & Euphrate, sinon qu’elle investit l’espace feutré et confidentiel de la cuisine, qui fit écran avec le reste des tables comme dans un bon vieux pick and roll. Les vétérans Jeff, Jack et Gérard y auraient été cependant aperçus.
Table 7, dite « Saison régulière » : ici, la bande des habitués a poursuivi sa saison régulière de Mechs vs. Minions. Verront-ils les plays-off un jour ?
Table 8, dite « Money time » : nous en arrivons donc à cette table historique de Codenames, opposant les Rouges (Dom, Joan, Thomas, Olive et Xel pour le money time) aux Bleus (VHS, Mickaël, Guillaume, F.-R.). Jérôme doit aussi être crédité au générique, pourvoyeur non seulement du jeu, mais aussi des bières, et d’un oeil averti sur cette parti qu’il observa en spectateur désengagé et qu’il écouta aussi, car on y parle, et parfois ces parties tiennent du café du commerce (« J’étais super fier de moi, du coup je suis allé boire une bière »).
- 1-0 pour les Bleus emmenés par VHS, qui sut attendre son heure (la disparition de Balle sur la grille) pour placer son Verdun 3 (Ville, Tir, Eclat), et finir par l’impeccable Loi 2 (Table, Balance) tandis que les Rouges s’égaraient dans une Sodomie mal maîtrisée… Certain.e.s crurent bon de railler certain.e qui voyait en Bernard Hinault un cycliste zoomorphe, mais la réalité dépasse parfois la fiction, comme l’illustre l’image ci-contre, qui montre que d’autres, qui avaient la corne du commerce, y avaient pensé avant…
- 1-1: les Rouges égalisent sur une hésitation fatale des Bleus à propos d’un Endroit: Site, Espace et non Bois ! A cet instant, la discussion s’enflamme et deux camps s’opposent: les Picon-bière et les PABX, certains trouvant même un pied dans l’un comme dans l’autre.
- Menés 6 mots à 2, les Rouges s’imposent dans un renversement stupéfiant après une Menstruation Bleue complètement déréglée: les évidents Rouge et Col n’étaient pas au programme, il fallait trouver Larme et Pointe, et demandez à qui vous savez pour le décodeur !
- Les Bleus égalisent 2-2 sur un Braqueur 3 tout en autorité (Casse, Coffre, Main)
- Pour le Money time, votre modeste narrateur prend la position du maître espion, et, après un beau début tout en harmonique romaine (Péplum et Esclave dévoilant Rome, Film, Cale, Cellule et Colonne), bute sur un Coiffeur incompris (Gel + Bras) et chute à l’instant décisif pour faire deviner Piano et Temps: le Concert proposé mena directement sur une Entrée aux allures de sortie de route… Solfège aurait mieux convenu et VHS fut invité à refaire des gammes. N’est pas Jordan qui veut !
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