Séance de VENDREDI 07/10/2016 à St-Elivet

Le 7 octobre 1337, à l’abbaye de Westminster, le roi d’Angleterre Édouard III lançait publiquement un défi à son cousin, le roi de France: contestant la légitimité de Philippe VI de Valois, il revendique la couronne de France pour lui-même. C’est le début de la guerre de Cent Ans.

Bien des années plus tard, une session beaucoup plus pacifique eut lieu à St-Elivet, quoi que les vélléités belliqueuses n’en furent pas absentes.

Table 1, dite « La paix des braves » : dans un bel hommage au nouveau prix Nobel de la paix, Josselin, Nicolas II et Baptiste (au front luisant) se lancent dans un San Juan que s’adjuge le dernier nommé.

Table 2, dite « Mars attacks » : Xel, Dom, VHS et, Baptiste (au coeur d’or) s’initient à Mission: planète rouge. Ce jeu, récente acquisition de l’association et déjà dévoilé la semaine dernière est une improbable mais heureuse combinaison de Citadelles et d’Alien Frontiers. Il faut bien choisir ses cartes de rôle pour faire décoller ses fusées, sans quoi le gadin est assuré, comme le montre l’agent de voyages, un rôle délicat à exploiter (j’échouai par deux fois à utiliser son pouvoir). Un point de règle suscita un débat durant et après la partie: faut-il lire la carte découverte qu’on pioche avant de la placer ? La réponse unanime (ex post) des participants fut oui, la règle n’étant pas détaillée sur ce point. Au final, Baptiste a décollé très haut et avec 53 PV, dame le pion à ses lointains poursuivants Dom (36), VHS (31) et Xel (29).

Table 3, dite « Bataille navale » : à cette partie découverte de l’exemplaire de Captain Sonar reçu pour Scorfel, pas moins de trois parties furent jouées rassemblant une dizaine de joueurs, et la concentration était à son comble dans la grande salle du RDC.

Captain Sonar

Table 4, dite « De toutes les couleurs » :  Nicolas II initie Xel, Dom et VHS à Camelot qui se révèle être un jeu aussi subtil que riche. Une partie où Xel nous en a fait voir de toutes les couleurs.

Table 5, dite « Permis de tuer » : Thomas, Thierry, François-René et Julien (de Lannion) s’entretuent pendant 10 minutes, au jeu éponyme 10′ to kill.

Table 6, dite « Duel sous la lune » : Nicolas II et Baptiste se lancent dans un 7 Wonders-Duel où le premier nommé périt.

Table 7, dite « Mort à l’arrivée » : Nicolas II, Dom, Thierry et Mickaël, les bleus, défient Xel, François-René, Thomas et VHS, les rouges, dans un Codenames homérique. Dans une partie où l’onanisme pratiqué à répétition par les bleus eut des conséquences fâcheuses (dont celle de projeter le Liquide, mot assassin), la clairvoyance des bleus à éclaircir les oracles même les plus brumeux (l’historique Garrincha 3: Génie – élu membre de l’équipe mondiale du vingtième siècle, Centre – c’était un ailier et non pas un milieu, donc il en adressait et des beaux, Pont comme ses géniaux petits ponts), ou encore l’antique Trirème (voir image ci-dessous), qui visait Cale et Double, fut récompensée. La victoire des rouges 3 – 2 fut scellée par une mauvaise intuition de Dom sur le dernier coup, qui opta, au doigt mouillé, pour le dernier mot des rouges (Table), alors qu’il fallait choisir Ordre, héritage d’un Académique 2 laissé en route. A la décharge du maître espion bleu (Thierry), trouver un mot rassemblant bobine, manche et ordre n’était point chose aisée (Pêche, bien choisi, permettant de dévoiler les deux premiers). Quant à l’intuition qui mena mystérieusement Dom à la table, on ne saurait l’expliquer. Comme l’écrit Laurent Binet dans la septième fonction du langage, « L’intuition est un concept commode, comme Dieu, pour se dispenser d’explications ».

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Séance de MARDI 04/10/2016 à St-Elivet

L’ordonnance du 4 octobre 1945 institue une « organisation de la sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent ». C’est le Conseil national de la Résistance qui instaure ce nouveau régime pour unifier toutes les formes d’assurance sociale existant en France au sein d’une caisse unique, financée par une cotisation interprofessionnelle à taux unique, et gérée par des représentants syndicaux. C’est la naissance de la sécurité sociale qui nous semble si familière aujourd’hui…

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71 ans après, plusieurs pathologies ont été observées au centre St-Elivet, et la pandémie fut évitée de justesse. Heureusement, votre humble serviteur, célébrant St-François d’Assise, avait ramené des paniers de pommes fraîchement cueillies, et comme chacun sait: an apple a day keeps the doctor away.

Table 1, dite « Incurable » : Jérôme, Xel, Jean-Yves et VHS se lancent dans une partie de Ghost stories, le jeu où on ne gagne jamais. Car nombreux avant nous furent tombés pour mettre fin au règne de terreur de Wu-Feng, le Seigneur des Neuf Enfers. L’urne funéraire qui abrite ses cendres fut cachée dans le cimetière d’un village de l’Empire du Milieu. Les années ont passé, les générations se sont succédé et l’héritage maudit fut oublié des vivants. Terré dans les enfers, Wu-Feng n’a rien oublié: l’ombre de son incarnation s’étend sur les villageois inconscients du danger qui les menace. Nous, moines taoïstes, garants de la frontière entre les morts et les vivants, armés de courage et de foi, n’avons pu renvoyer Wu-Feng dans les Enfers, succombant à l’une des trois conditions de défaite: « Une quatrième tuile du village est hanté. Les fantômes ont retrouvé l’urne funéraire de Wu-Feng. Le monde des vivants n’existe plus.. ». A notre décharge, l’incarnation de Wu-Feng (que nous n’avons donc pas eu le loisir de croiser) avait pour nom Uncatchable….

Table 2, dite « Effet secondaire » : Neox, Josselin, Baptiste (en pleine phase de collecte de chèques ce soir-là) inaugurent Mission: planète rouge. Initialement paru en 2005, ce jeu de majorité simple et rapide, basé sur un système de sélection de personnages proche de celui du célèbre Citadelles a été réédité l’an dernier par FFG. Jusque-là, seuls les américains pouvaient profiter du superbe matériel et des nouvelles règles, permettant d’une part de lisser les effets les plus « violents » du jeu, mais aussi et surtout de pouvoir jouer de 2 à 6 joueurs ! Le jeu bénéficie maintenant, enfin, d’une version française qui vient d’arriver tout juste sur les étals.

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Cette partie découverte fut remportée deux fois par Neox, qui avait vu les règles avant en vidéo, comme quoi le bachotage, ça rapporte encore…

Table 3, dite « Agoraphobe » : Nicolas II, Paul et Franck jouent à Welcome to the dungeon. Franck s’impose sans effort. Les mêmes enchaînent ensuite sur un Camelot, que Paul s’adjuge.

Table 4, dite « Premier vaccin » :  c’est l’heure du bizutage des braves pour Dom, qui défie avec panache à Caylus le grand Protagoras, alias JiBee (par l’odeur du jeu arraché à son canapé), mais aussi Jeff et Tristan. Le petit nouveau (à ce jeu historique) fait bonne figure (56) en complétant un podium que domine JiBee, who else (97), et son dauphin Tristan (90). Jeff, resté collé aux basques de Dom (~50) ne montera pas sur la caisse.

Ce compte-rendu lapidaire résume imparfaitement cette table, mais Dom nous en offre, de l’intérieur, une exégèse à la mesure de son talent d’observateur aiguisé autant que d’acteur engagé (merci à lui !):

« Après avoir proposé avec un enthousiasme teinté de naïveté de découvrir un classique, Caylus, VHN se retrouve entouré de trois fauves salivant et aux babines retroussées : JiBee, Jeff et Tristan qui s’avèrent tous les trois avoir pas mal de parties au compteur. Soulignons la qualité des explications du Président qui, soucieux de faciliter l’introduction, a pris soin de distiller à votre honoré néophyte quelques utiles conseils et remarques tirés de son expérience. Nous passerons rapidement sur le déroulement de la partie qui a vu un prévôt dans l’ensemble bienveillant et deux groupes de joueurs lutter à distance sur la piste de score : chez lez centenaires, JiBee prend le pas de 7 points (97 à 90) sur un Tristan avec plus d’un tour dans son sac tandis que chez les cinquantenaires Dom coiffe de 6 points (56 à 50) un Jeff victime d’inattention.

Quant au jeu, parfois présenté comme un monstre froid et laid « à l’allemande », je ferais quelques remarques :

  • le thème fait sens (construire la ville et rénover le château pour acquérir du prestige) et le matériel est raisonnablement attrayant
  • même si aujourd’hui le « placement d’ouvriers » est un mécanisme ludique banal, il faut imagine la nouveauté qu’a représenté Caylus quand il a été publié en 2005. Et dans le genre il me semble toujours excellent, depuis la nécessité de payer pour aller chez les autres, la résolution des actions dans l’ordre de la route qui permet d’intéressantes combinaisons (et de redoutables erreurs !) jusqu’à la tuile « porte » qui ajoute une dimension bluff et suspense
  • difficile d’être formel après 1 partie, mais on sent aussi une grande variabilité/plasticité du jeu du fait qu’on ne pose pas ses ouvriers sur les cases d’un plateau fixe, mais sur une suite de tuiles dont la nature et l’ordre d’entrée en jeu change à chaque partie. Difficile donc de s’en tenir à une recette stéréotypée.
  • en fait plutôt qu’un jeu allemand qui déroule les poncifs de la conversion argent/ressources/bâtiments/points de victoire, c’est au contraire un jeu représentatif de la « French touch » qui y ajoute une dimension de bluff, de coups bas, possiblement de négociation ou, comme l’a fait très justement remarquer JB, de psychologie. Alors oui on peut jouer dans son coin ; mais si on veut gagner, il y a intérêt à prêter attention à ce que font les autres. Et il mérite sa place parmi les très bons « gros jeux » de stratégie. »

Table 5, dite « Soporifique » : La table 1 (rejointe par Paul à la fin) enchaîne sur une partie de Sbires, qui se prolongera jusqu’à potron-minet, et qui, après d’innombrables combats, voit la victoire finale de Jean-Yves (27) devant Jérôme (20), VHS (15) et Xel-Paul (12, mais 19 avant l’irruption de Paul au quatrième jour….)

Table 6, dite « Antalgique » : Nicolas II et Josselin se lancent dans un 7 Wonders-Duel où le premier nommé survit.

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