En ce 14 décembre, on célèbre la naissance en 1503 de Michel de Nostredame, apothicaire, peut-être médecin, mais surtout connu pour ses prédictions sur la marche du monde sous le nom de Nostradamus. Le plus fameux de ses quatrains réputés prophétiques est le trente-cinquième de la première centurie:
Le lyon ieune le vieux surmontera
En champ bellique par singulier duelle
Dans Cage d’or les yeux luy creuera
Deux playes vne, puis mourir, mors cruelle.
Selon les adeptes d’une lecture prophétique, ce quatrain annoncerait la mort d’Henri II. En juin 1559, il affronta le comte de Montgomery, lors d’un tournoi de chevalerie. Ils auraient porté tous deux un lion comme insigne. Henri II reçut la lance de son adversaire dans son casque (selon certains, en or) et aurait eu l’œil transpercé. Il mourut dix jours plus tard.
Un historien québécois interprèta ce quatrain comme un prodige céleste tel que celui qu’on aperçut en Suisse en 1547, montrant un combat entre deux lions. Mais les adeptes y voient la preuve de ce qu’ils ont toujours su, à savoir que Nostradamus avait un don de clairvoyance. Pourtant, personne à l’époque ne fit le rapprochement.
515 ans plus tard, à Lannion, nul besoin de Nostradamus pour prédire que les particiviliens allaient passer une excellente soirée. En revanche, pour savoir qu’elle serait délocalisée à Ti Koad, maison désormais et depuis longtemps sliencieuse, inhabitée de notre présence, envahie d’une peuplade de grands Anciens venus du monde de Cthulhu et des fantômes des charniers de la seconde guerre mondiale, il fallait savamment interpréter le quatrain 41 de la Centurie 7, dont la lecture ne souffre a posteriori d’aucune équivoque:
Les os des pieds et des mains enserrés,
Par bruit maison longtemps inhabitée ;
Seront par songes concavant déterrés,
Maison salubre et sans bruit habitée.
Table 1, dite « Passé sans avenir » : à Achtung ! Cthulhu, le mythe créé par Lovecraft investit l’univers de la seconde guerre mondiale dans un JDR mené par maître Sylvain. En l’occurence, il conduisit une troupe d’américains, espions envoyés aux confins du globe. Nous n’en dirons pas plus ici, sinon que les braves: Neox, Olive, petit Pierre, Gabriel et Sébastien ont sauvé le monde. Merci à eux !
Table 2, dite « Le présent du passé » : Attablés devant l’imposant opus de Vita Lacerda, Vinhos, quatre vignerons s’emploient à cutiver leur arpent de terre. Dans la vraie vie, le sort d’une récolte s’en remet aux astres et leur cortège d’aléas climatiques et naturels, mais à nos jeux, on prévoit souvent l’avenir à la lumière du passé: on pouvait sans être Nostradamus prophétiser que Tristan sortirait vainqueur des chais, et ce fut le cas: avec 88, il devance sans coup férir Thibault, 75, et Benjamin, 59. Xel, plombée par un départ calamiteux, livra un petit millésime 56.
Table 3, dite « Comptes d’apothicaire » : à Sherlock Holmes: Détective conseil, la bande d’enquêteurs habituelle (François-René, Dom, Thomas, Vincent, Elouann et votre humble narrateur), qui a opéré deux recrutements tactiques (Sophie et Franck), attend fièvreusement l’arrivée de Vincent et Elouann, pourvoyeurs du jeu, puis, ceci fait, s’attaque à la découverte de Carlton House, une maison victorienne sur trois niveaux richement pourvue et à louer, une belle affaire paraît-il. Ce nouveau lieu sert de décor à une série de trois enquêtes dont nous abordons la première: La fin d’un néphaliste. Une enquête où des intuitions de Franck, combinées à une judicieuse visite, nous permirent d’arriver au score honorable de 60. Nous aurions pu faire mieux si nous avions décidé d’une ultime visite, mais certains faisaient des comptes d’apothicaire au sujet de son coût, et la chose se règla par un vote parfaitement démocratique, quoique à main levée. Même dopée par une dose de glucose apportée en milieu de partie par Vincent, surgi de nulle part, l’équipe manqua d’audace et de lucidité, deux qualités indispensables à ce jeu.
Table 4, dite « Interprétations hasardeuses » : alors que cette fin de soirée s’étire en palabres, Vincent, parti puis revenu de nulle part une nouvelle fois, apporte Codenames, et nous décidons d’une unique manche. Les Rouges (François-René, Xel, Vincent, Sophie) affrontent les Bleus (Votre Humble Serviteur, Dom, Franck). Alors que les Rouges accumulent les indices redondants (Nabilla, Pigalle, Culotte), les Bleus se focalisent sur L’Angleterre, avec les subtils indices Diana Spencer 3 (Princess, Classe, Voiture), et Calais 2 (Pêche, Tube), mais butent à deux reprises sur l’indice Barre, que ni Avocat ni Jérôme Kerviel ne parviennent à dévoiler. Les Rouges terminent sur un suicide français avec un indice Eric Zemmour 3 (Jet, Banane, Rat) aussi facile à deviner qu’une prophétie de Nostradamus, laissant le champ libre aux Bleus: le mot Filet enfin sorti de la grille, ils concluent victorieusement « à la Lavillenie » sur un Bateau 2, qui, associé avec Pêche, permet au troisième essai de passer la Barre.
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