C’était un dimanche d’août. Du plus loin de l’oubli, il me revient dans mes souvenirs dormants que, après avoir dépassé les boulevards de ceinture, je m’étais retrouvé dans un quartier perdu. Au coeur d’une forêt, dans un sous-bois, j’avais croisé 878 vikings devenus sauvages, et entendu des histoires de fantômes.
Soudain, croyant entrer dans une villa triste, je me trouvai au café de la jeunesse perdue: moelleux au chocolat, roses des sables, douceurs, thé, café et jus d’orange respiraient le vestiaire de l’enfance. Le livret de famille donnait à voir une jeunesse: en visitant, j’avais croisé de si braves garçons, qui couraient partout entre les fleurs de ruine, et des inconnues.
Tout un cirque y passait: les chiens de printemps agaçaient des chevaux embarqués dans un Turf endiablé, les agents secrets parlaient en nom de code à des rois du domino, les princes vaudous dilapidaient leur pédigree. Ouvrant la paume de sa main, l’ami Martin, de retour de voyage de noces, exhiba furtivement la place de l’étoile comme la promesse d’un futur voyage.
En rentrant de ma ronde de nuit, j’eus un accident nocturne en glissant sur l’herbe des nuits, au coin de la rue des boutiques obscures. Pourtant, on m’avait fourni un plan pour que je ne me perde pas dans le quartier. J’étais en faute, fus arrêté, jugé, condamné. Mais on convint que, pour mes débuts dans la vie, j’étais encore irresponsable. De ce fait, j’obtins la remise de peine qui me permet de tenir ce discours à votre académie.