Imperial à Lannion …

… ou comment rayer l’Autriche de la carte pour enrayer la chute du prix des cannons.

Ce jeu est particulier ! Il a un faux air de Diplomatie avec sa carte de l’Europe et ses puissances « majeures » – il il en est très loin dans les principes du jeu. Ca aurait pu être un Funkenschlag aves ses billets de banque et le principe de placements : il n’en est rien. Un Stepehenson Rocket alors avec sa gestion indirecte des compagnies ? On s’en rapproche… mais non. Ce jeu met ‘merveilleusement’ en relief le principe de detachement des intêrets nationaux et privés. En effet les joueurs re retrouvent à diriger les pays – souvent de façon temporaire – afin d’en faire des ‘vaches à lait’ et d’en tirer des bénéfices de façon optimale. Il n’est pas rare de voir un joueur saisir l’opportunité de contôler un pays au moment où celui-ci est sur le point de ‘taxer’ ses humbles sujets et ainsi encaisser d’un seul coup un petit pactole et un paquet de points de victoire.

Le jeu est très interactif : les joueurs peuvent partager des intêrets dans un secteur de la carte et être en conflit dans un autre – à 4 joueurs (« nombre idéal » dixit JiBee) la combinatoire est intéressante. Ainsi, à un moment de la partie, ayant le contrôle de l’Italie je l’ai fait entrer en guerre contre la France contrôlée par Thomas alors qu’on était sur la même longueur d’ondes concernant la Russie 🙂 L’impression d’être des ‘maîtres marionettistes’ du début du XXème siècle est indéniable. Il ne faut pas s’attacher à un pays – la rentabilité est le critère premier !  Autre mécanisme curieux : un joueur peut à un moment donné ne pas avoir de contôle d’aucun pays, se retrouvant du coup spectateur des évolutions géo-politiques de l’Europe. Néanmoins il a la possibilité de faire des investissements (= acheter des ‘obligations’ du pays) plus souvent que d’autres et ainsi augmenter sa participation dans un (ou plusieurs) pays voir d’en (re)prendre possession.

Les mechanismes sont simples, très simples même, mais la richesse de possibilités et surtout l’indirection de la gestion des puissances sont déroutantes pour un nouveau joueur : on ne voit pas au premier abord comment faire part entre le capital privé et le capital attribué à un pays, quand est-ce qu’on gagne de l’argent, comment gagner les points… Au millieu de la partie ça commence à s’éclaircir, des stratégies et des interêts apparaissent au grand jour.

Le jeu peut être qualifié de cynique si on ne fait pas l’abstraction du fait qu’on manipule des pays, des armées et au final des destins des millions de personnes, tout ça pour gagner de l’argent et indirectement la partie. Toute connexion avec la réalité n’est pas involontaire. Par ailleurs c’est bien un jeu d’optimisation et non d’affrontement. On peut y inclure de la diplomatie – je parlerais plutôt de ‘mise en évidence orale des intêrets communs’. Si on peut viser – ponctuellement mais directement – les intérets d’un joueur par le biais des conflicts armés, on est  quand même dans la catégorie ‘bisounours farceur’ et non ‘panzer’ : il n’y a pas de conflits directs liés à une expansion territoriale. La gestion opportune de son capital de liquidités et d’obligations éclipse le coté ‘guerrier’ du jeu.

Concernant la séance elle-même, on était quatre autour de la table : Jeff, JiBee, Thomas et moi (c’était ma 2ème partie après … 3 ans de  pause), Sylvain n’ayant finalement pas pu nous rejoindre. L’Autriche (essentiellement dans les mains de Jeff) après avoir demarré plutôt bien, s’est enlissée dans une guerre contre la Russie (dirigée successivement par Thomas, moi, JiBee puis finalement par Thomas), L’Italie (partagée entre Jeff, JiBee et moi) a bénéficiée de l’inattention de l’Autriche pour s’étaler dans le sud. L’Allemagne (JiBee et moi) a bataillé un certain temps contre l’Angleterre de Thomas. La France (Thomas et Jeff) n’a pas vraiement brillé sans être ridicule. Au final c’est la Russie qui a provoqué la fin de la partie suivie par l’Italie et l’Allemagne sur l’échelle de ‘puissance’. Il se trouve que votre humble serviteur étant un actionnaire bien pourvu  en actions de ces 3 pays a finalement attéri en 1ere position après avoir trait vaillament et opportunement les sus-cités. Suivent JiBee, Thomas (qui a bien travaillé… pour les autres) et Jeff : le puppet master un peu moins fortuné d’Autriche.

Qqchose me dit que le jeu reviendra sur les tables…