Séance de VENDREDI à St-Elivet 29/11

Séance à 4 tables et multiples contributeurs de comptes-rendus :

Table n°1 dite « au CR de tous les records » …

… racontée par David pour le compte de la partie des  Demeures de l’Épouvante :

L’histoire que vous me demandez de conter est une bien triste aventure, dont l’horreur la dispute au chagrin qu’ont causés ces événements dans la contrée entière. Évidemment je m’en souviens, et bien que je n’ai pas été présent alors, j’ai pu l’entendre de la bouche même des habitants d’Arkham qui vivaient alors près du théâtre de la ville.

C’était un fort beau bâtiment, et l’une des rares places propres aux plaisirs à des lieues à la ronde. Les pièces attiraient beaucoup de monde, et la bourgeoisie naissante de la région prisait volontiers ces sorties. Aussi chaque soirée était-elle un succès et des troupes de tous horizons plaçaient-elles volontiers la ville sur le trajet de leurs tournées.

Or, il advint qu’un auteur assez obscur et au talent inégal s’installa un jour à l’entrée de la ville. Je veux bien sûr parler de Julian Glen.

C’était un personnage discret, sans histoire, qui avait acquis une modeste renommée pour l’une de ses œuvres, et le théâtre lui commanda bientôt une nouvelle pièce qu’il livra quelques mois plus tard. Si vous êtes venus me questionner à ce sujet, vous savez déjà que la pièce n’eut l’occasion d’être représentée qu’une fois, et que cette soirée de première a causé le plus grand souffle de folie collective qu’ait connu notre pays. De tous les spectateurs présents, seule une poignée a pu recouvrer une santé toutefois précaire, et aucun n’a pu raconter exactement ce qu’il avait vu durant cette veillée sous les ors et les velours de l’établissement.

Il fut un petit groupe toutefois dont les membres n’avaient ni perdu complètement leur lucidité, ni pu reprendre le cours de leur vie déjà bien secouée. Pourquoi eux, et qu’est-ce qui les a rassemblé ? Je doute que nous puissions l’apprendre un jour. La curiosité, le destin, l’attrait du mystère ou leur raison sans doute passablement ébranlée les aura poussé sur la route de la demeure de Julian Glen. Je vois à votre œil brillant que ce même attrait vous anime, et que c’est cette histoire précise que vous êtes venu chercher ici.

On raconte qu’ils étaient quatre, et certainement pas les mieux taillés pour affronter les dangers au devant desquels ils courraient sans le savoir sans doute. Il y avait parmi eux trois femmes : une étudiante dont il est dit que la santé mentale était déjà fragile avant cette nuit funeste ; Mandy Thompson, une universitaire du comté d’Arkham dont vous pouvez encore trouver les études pour le moins étranges à la bibliothèque de la ville ; et Jenny Barnes, une jeune femme issue de la haute bourgeoisie européenne, récemment arrivée sur le nouveau continent. Avec elles se trouvait un magicien, Dexter Drake je crois, dont je sais peu de choses…

(Ami lecteur, à partir d’ici, ce récit dévoile des éléments du scénario)

Ces quatres-là décidèrent de se rendre à la propriété de Julian Glen afin de percer le mystère de cette nuit de panique. Lorsqu’ils arrivèrent, devant la bâtisse lugubre brulait un feu de camp. Derrière les fenêtres passaient des ombres, et de ci de là s’élevaient parfois des éclats de voix. Il semblait que l’on procédait aux répétitions de quelque mélodrame curieux et grandiloquent mais aucun de nos visiteurs, l’esprit encore incertain, ne put reconnaître le moindre élément de la pièce qu’ils avaient vue la veille.

Ils entrèrent par la véranda et s’avancèrent dans le couloir obscur.

Lentement, ils progressèrent guidés par des voix semblant venir des couloirs obliques, puis du vestibule. Hélas, s’ils furent d’abord prudents, Mandy prenant bien garde d’obstruer l’entrée après leur passage, et restèrent un moment bien en vue les uns des autres, ils se séparèrent bientôt pour suivre des ombres et des bruits dans deux directions différentes.

S’avançant vers le salon, Mandy et la jeune étudiante rencontrèrent une première silhouette tangible, et celle-ci n’avait rien d’un acteur maquillé croyez-moi. Sous sa robe à capuche, frêle, pâle, et semblant pourtant être dotée d’une force surprenante, elle s’avançait vers elles psalmodiant des vers incompréhensibles. Il leur semblaient en entendant cette créature que la maison prenait des proportions gigantesques, que les extrémités de la pièce s’assombrissaient, que les murs ployaient et se précipitaient vers elles. Dans un élan de panique, le jeune fille réussi pourtant à abattre ce ténébreux cultiste.

Ce ne fut que le premier des nombreux et mystérieux adeptes de Julian que nos malheureux visiteurs rencontrèrent là. Bientôt d’autres apparurent près la cuisine, ou dans l’entrée. Si la plupart d’entre eux arboraient la robe de bure et se déplaçaient psalmodiant des textes impies, certains brandissaient une hache impressionnante et se jetaient sur l’un ou l’autre de nos héros, le regard fou, le visage déformé d’un effroyable rictus.

Lorsqu’un peu plus tard, Mandy rejoignit Dexter dans le vestibule, ils purent surprendre de nouvelles bribes de conversation, et les noirs desseins de Julian commencèrent à s’éclaircir. Afin de l’empêcher de répandre davantage les ombres qu’il avait invoquées sur la ville d’Arkham, il leur fallait trouver les artefacts qui constituaient son pouvoir et les brûler. Laissant à distance Dexter qui se sentait à la merci du maître des lieux, et sa retraite bloquée par la barricade qu’elle avait elle-même élevée dans l’entrée, Mandy entreprit alors de faire marche arrière et de traverser de nouveau le salon pour retrouver les deux dernières femmes du groupe, prises à parties dans la salle à manger avec un puissant cultiste. Hélas, elle se retrouva elle-même piégé et dans sa précipitation mit malencontreusement le feu aux tapis de la pièce.

Vous vous doutez que cette aventure ne pouvait avoir une conclusion heureuse, et je crois qu’à ce moment eux non plus ne se faisaient guère plus d’illusion. Dès ce moment, ils cherchèrent tous à se précipiter vers la chapelle et la cave, seuls lieux ayant encore échappé à leur vigilance et pouvant abriter les fameux objets maléfiques de Julian.

Celui-ci surgit de la chapelle lorsqu’ils s’en approchèrent, hors de lui et halluciné, s’agitant comme à la tête d’une armée de démons. La jeune étudiante, dont la raison vacillante l’avait abandonné peu avant, mourut de ses mains. Dans le salon, toujours en proie à la sensation de se sentir possédé, Dexter subissait peu après le même sort au milieu des flammes ravageant la pièce.

Cependant, le destin a plus d’un tour dans son sac et, alors que Julian aveuglé par sa puissance et riant comme un dément lançait des boules de feu tout autour de lui, Jenny et Mandy, s’évertuant à aller au bout de leur quête malgré les puissances infernales déchaînées autour d’elles, progressaient maintenant plus vite que jamais. Bientôt, Mandy eut dans son sac les trois objets nécessaires et toutes deux entreprirent de filer gagner le jardin pour les détruire. Mais Mandy fut à son tour acculée par Julian et un acolyte, et mourut avant d’atteindre le couloir. Jenny, n’écoutant que son courage, ou peut-être guidée par un automatisme inconscient, fit demi-tour, glissa entre les doigts du cultiste présent et reprit sa course vers la véranda. Plus loin, elle réussit à passer à échapper une nouvelle fois à Julian dont la raison avait fini par sombrer dans des abysses insondables, et qui périt dans un dernier éclat de rire au milieu de l’incendie qu’il avait lui-même répandu partout dans la maison.

Jenny était une bien frêle femme, mais d’une volonté d’airain, et le courage dont elle fit preuve ce soir là devrait en inspirer plus d’un.

Mue par son incroyable force de caractère, elle parvint enfin à la véranda, titubant et ensanglantée, talonnée par un adepte de Julian hurlant dans le brasier. Elle dégagea la porte et sortit dans la nuit fraîche. Derrière elle, la maison commençait à s’effondrer. Elle s’avança hésitante vers le feu de camp dressé là, tendit la main pour y jeter les objet qu’elle était parvenu à rapporter jusqu’ici, mais avant qu’elle ne put l’atteindre elle tomba à genoux, puis à terre, les yeux embués par l’épuisement et les larmes nées de son impuissance. À côté d’elle, un cultiste et un maniaque aux yeux injectés de sang observaient la scène comme interdits, impressionnées peut-être par l’accomplissement de cette faible femme. Puis ils levèrent les yeux vers la maison, et prirent soudain la fuite tandis que finissaient de s’écrouler les derniers murs dans un grand vacarme et une plainte semblable à un long gémissement de douleur et de frustration.

Votre sourire narquois ne me trompe guère, et je vois bien que vous ne me croyez pas. Le vieux radote et enjolive son récit, vous dites-vous.

Vous pensez qu’il est impossible de savoir ce qui s’est passé dans cette demeure. Pourtant, après la nuit effrayante au théâtre, plusieurs personnes ont fait d’étranges expériences extra-sensorielles, et plusieurs affirmèrent être entrées en contact avec l’esprit de Mandy ou de la jeune étudiante. Et j’ai pu parler avec des témoins qui vivaient non loin de la maison de Julian.

Vous avez tort de hausser les épaules ainsi. Mais je ne peux vous forcer à croire n’est-ce pas ? J’en ai vu beaucoup comme vous, qui viennent ici à Arkham chercher à se faire peur de vieilles histoires, et qui les moquent aussitôt, bardés de leurs certitudes et de leur esprit si aiguisé. Pourtant, avec toute votre science et votre mépris pour les choses aujourd’hui oubliées, vous comme les autres n’avez pas relevé la seule incongruité de mon histoire. Car bien qu’à Arkham on ne se moque pas avec légèreté comme ailleurs des forces occultes, on n’en a pas moins du bon sens. Et ce bon sens nous fait nous interroger sur la raison pour laquelle Jenny a dû aller puiser tout au fond d’elle-même pour trouver la force de sortir de la demeure afin de détruire les artefacts de Julian alors que le feu dévorait tout autour d’elle. La folie me direz vous ? C’est bien possible. Mais alors pourquoi a-t-elle précisément cherché à atteindre ce feu de camp curieusement dressé devant la maison de Julian ? Un feu de camp déjà dressé quand le groupe est arrivé devant la demeure, bien avant la nuit, avec personne autour pour s’en occuper ? Il y a des choses que nous ne maîtrisons pas, voyez-vous. Le destin n’est pas un vain mot. Il y a des forces qui nous entourent et nous manipulent, et à certains moments, le libre arbitre n’est qu’un leurre.

Personnages :

– Mandy : Le grand Baptiste aux cheveux courts

– L’étudiante : La petite Hélène aux cheveux longs

– Jenny : David

– Dexter : Laurent

– Julian, les cultistes, les maniaques, l’esprit maléfique, le chat dans le vestibule : François-René

Table n°2 dite « débutante » …

… racontée par François :

Le 29 novembre 1830 débutait l’Insurrection de novembre, soulèvement national polonais en prélude de la guerre polono-russe 1830-1831. À l’annonce, fausse, que l’armée polonaise est requise par la Russie pour réprimer les révolutions française et belge de 1830, la population de Varsovie se soulève, rejointe par l’armée polonaise. La réaction russe aboutit à la prise de Varsovie et à une répression sévère, chassant de nombreux patriotes qui trouvèrent bien souvent refuge en France, renforçant l’amitié franco-polonaise.
Exactement 183 ans plus tard, Sylvain le jeune, Gwen, Michal, Audrey, Rémi et Dominique accompagnent VHS dans les funestes aventures de « la débutante défenestrée », une enquête de Sherlock. Il n’est pas possible de narrer dans le détail les tourments que traversèrent les enquêteurs sans spoiler l’enquête, mais on mentionnera quand même la présence de russes et de polonais, ceux-ci étant, comme dans l’épisode historique suscité, moins nombreux que ceux-là. A la quatrième question, il fut répondu correctement. A la première, si l’on est indulgent, on dira que notre brigade de débutants avait l’esprit de la réponse, si ce n’est la lettre. Cette indulgence admise, l’équipe parvient au score de 0, au fond assez représentatif de son idée globale du déroulement des faits.
Table n°3 dite « Tortilla » …
… racontée par Xel :

Table Tortilla Tzolkin avec Baptiste l’Ancien, LN, JC et VHN
[Première partie pour LN, 2ème pour les garçons et 3ème pour VHN]
Les garçons l’emportent ex æquo en ayant triché tous les deux 😉
Point de défrichage de bois et pléthore de maïs récolté…
Combo de la mort en échangeant cette manne et moults points en fin de partie pour Baptiste…
JC a récolté moins de maïs mais a suivi l’exemple de B.
La prochaine fois, on jouera avec les bonnes règles 😉
A noter :
– LN a fait avancer la roue deux fois mettant tous nos plans au panier
– JC a fait un coup de p… à B. en posant son crâne avant lui (empochant les 13 PV à sa place)

Table n°4 dite « Fumiers et petites graines » …

… où Votre Humble Serviteur a attiré Thomas, Jeff et Marvin vers un « Vanilla Agricola« . Partie sans explication de règles (yes!) et avec un draft en bonne et due forme, bref un Agricola d’experts. Partie menée rondement et rapidement, Jeff qui a misé sur le bétail l’emporte d’1 point devant VHS qui a misé sur pas grand chose, Marvin qui a misé sur un peu de tout et Thomas qui a misé sur la case 1er joueur.

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