Depuis le 1er janvier 1622, dans tous les pays catholiques, sur décision du Saint-Siège, l’année calendaire commence le 1er janvier. Le roi de France avait déjà introduit cette réforme dans son pays par l’édit de Roussillon en 1564, qui, entre autres dispositions, fixe au 1er janvier au lieu du 1er avril le début de l’année calendaire dans toute la France. La tradition du poisson d’avril tire ses origines de cet édit. Auparavant, le début de l’année variait selon les provinces et les pays : à Lyon, c’était le 25 décembre, ailleurs encore le jour de Pâques, mais dans la plus grande partie partie de la chrétienté médiévale, elle commençait le 25 mars, jour de l’Annonciation, selon une prescription énoncée par quelques moines du VIIIe siècle.
Du 25 mars jusqu’au premier jour du mois suivant, le 1er avril, les gens avaient donc coutume de se faire des cadeaux pour célébrer le passage à l’année nouvelle. Ils prolongeaient une tradition empruntée aux Romains qui, eux, célébraient le Nouvel An le 1er janvier, selon la règle fixée par Jules César. Ces cadeaux du Nouvel An étaient appelés étrennes en l’honneur de la déesse Strenia.
À la suite de l’édit de Roussillon, les Français et les autres francophones reportent sagement leurs étrennes au 1er janvier mais n’en continuent pas moins à se faire des cadeaux « pour rire » à l’occasion du 1er avril. Comme ce jour coïncide aussi avec la fermeture de la pêche, le mois d’avril étant la période du frai (reproduction) pour beaucoup de poissons de rivière, on qualifie ces amusements de « poissons d’avril » car ils sont aussi peu sérieux que de pêcher un poisson en avril !
En ce premier janvier à Lannion, on se serrait autour d’une table qui donna lieu à deux joutes memorables et dont le destin faillit basculer à l’ultime seconde.
Table 1, dite « Sur le fil » : Nous commençons par Snow Time, le jeu publié de notre adhérent Frank, que l’on aurait bien aimé questionner au sujet de quelques points de règle, mais c’est partie remise. François-René était largement en tête, annonçant qu’il sentait bien, ce soir, qu’il allait conclure. Mais il resta scotché sur la dernière marche de l’escalier deux tours de suite, avant, finalement, de s’en libérer dans un jet salvateur, un jet de boules de neige bien sûr – mais non, il n’était pas tout nu et tout bronzé !
Table 2, dite « Sur le gong » : Dans le pays chatoyant de Gugong, Chine du 16e siècle, sous l’ère de la dynastie Ming, les bakchichs sont fréquents et encouragés. Nous visitons les familles influentes de l’époque, leur offrant des cadeaux pour en recevoir en échange, souvent de moindre valeur, et bénéficier de certains avantages. Un jeu de placement sur les différents plateaux, permettant qui de construire la muraille, de voir l’empereur, acquérir des perles de jade, faire un tour en bateau, ou encore des visites parsemées d’offrandes: Gugong, sous l’apparence d’une complexité touffue, a tout d’un grand classique très équilibré. A ce type de jeu, il faut savoir choisir ses batailles, et si possible celles qui vous procureront du prestige. Nous écoutons donc religieusement les doctes explications de Mickael, qui nous abreuve de points de règles, et de judicieux conseils pour gagner: n’oubliez pas la piste d’intrigue, c’est important, les perles de jade, ça rapporte, l’empereur il faut aller le voir avant la fin, ou encore, le double serviteur, c’est très intéressant ! Votre humble chroniqueur, se nourrissant de tous ces bons conseils, les appliqua à la lettre: une visite matinale à l’empereur, la collecte assidue de perles, le recrutement d’un double serviteur furent les trois piliers d’une victoire qui me semblait promise à l’aube du dernier jour. Mais c’est alors que Xel se mit en action, à l’assaut de la grande muraille, et des faveurs octroyées par les cartes, elle capitalisa pas moins de 12 points au dernier tour ! Pour ma part, mon ultime action m’avait vu monter sur la piste d’intrigue pour utiliser les derniers serviteurs à mon service, une action en forme de baroud d’honneur que je pensais superflue. C’est pourtant elle qui me donna la victoire, car elle me départagea de Xel qui me rejoignit in fine à 40 PV au terme d’une incroyable remontada !! Mickael échoua à 36, Doc Nico à 28, et François-René à 26, pestant contre les voyageurs avides de recompenses qui avaient vidé avant lui la carte de ses bonus lucratifs.
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