C’est un dimanche gris, mais on sort. C’était coché de longue date. Plaisir de la découverte furtive, presque sans quitter son chez soi: on réalise qu’on n’était jamais venu ici. Pourtant, passée l’imposante église, elle se découvre en majesté. Oui, la maison de quartier de Servel se fond dans le paysage, mais elle est résolument contemporaine – en même temps comme ça se dit aujourd’hui. On entre, tout de suite les rires, l’odeur du café chaud, les gâteaux moelleux qui vous font de l’oeil. Il y a des enfants qui courrent, explorent l’espace. C’est grand, moderne, tout neuf – on n’est pas habitué. On joue à s’y perdre, mais bientôt, tout le monde se retrouve dans la grande salle. Il faut deux longues tables pour accueillir toutes les boîtes. Doucement, les tables s’organisent. On découvre de nouveaux jeux, on fait partager les siens. Il y a les figures familières, celles qu’on connaît moins, ceux qui sont venus s’encanailler avec les enfants, un prétexte. La salle est vaste, on n’entend pas trop le bruit, on ne fait pas attention au dehors. Puis soudain, on lève la tête, la salle s’est vidée à moitié. C’est l’heure, on ne va pas finir la partie. Le temps s’est étiré comme une première gorgée de bière qui aurait coulé tout l’après-midi. Maintenant il pleut dehors, on n’avait pas vu. Bien sûr, on reviendra.