Séance de MARDI 07/11/2017 à St-Elivet

En ce 7 novembre, Albert Camus aurait eu 104 ans. Et il y a 60 ans à quelques jours près, il prononça ces mots de réception du prix Nobel de littérature.
« Je ne puis vivre personnellement sans mon art. Mais je n’ai jamais placé cet art au-dessus de tout. S’il m’est nécessaire au contraire, c’est qu’il ne se sépare de personne et me permet de vivre, tel que je suis, au niveau de tous. L’art n’est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d’émouvoir le plus grand nombre d’hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l’artiste à ne pas s’isoler ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle. Et celui qui, souvent, a choisi son destin d’artiste parce qu’il se sentait différent, apprend bien vite qu’il ne nourrira son art, et sa différence, qu’en avouant sa ressemblance avec tous. L’artiste se forge dans cet aller retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel. »

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Le parallèle est saisissant. A Parties Civiles, on ne pratique pas le jeu comme une réjouissance solitaire, au contraire on forge son jeu en se confrontant aux autres. Et nous prenons le parti d’une société où règne en maître le créateur (de jeux bien sûr). Tous camusiens les particiviliens ? Possible, mais il doit en être parmi nous qui l’ignorent.

Table 1, dite « L’exil et le royaume » : L’exil est le royaume est la dernière œuvre littéraire publiée du vivant de Camus. Chacun des textes de ce recueil de nouvelles illustre le sentiment d’insatisfaction et d’échec du personnage central et sa difficulté à trouver « Le Royaume », c’est-à-dire un sens à sa vie et le bonheur en dépassant l’opposition apparente des contraires comme solitaire/solidaire. Un semblable sentiment se produit lorsqu’on joue à Acquire, un jeu allemand de transactions boursières dans le monde de l’hotellerie, au mécanisme bien huilé pour son âge, et présenté ici par Dom dans une livrée originale avec jetons de casino pour billets et buildings multicolores qui font oublier son auguste date de naissance. Quoique, 1962, ce n’est pas si vieux quand on y réfléchit. C’est en tous cas le seul jeu de cet âge dans le Top 200 de BGG, qui précise: « idéal à 4 et également bon à 3 et 5 ». La fin est difficilement prévisible à ce jeu, surtout à 5, et surtout quand on oublie qu’il y a un dernier décompte de majorités à la fin. C’est celui-ci qui donna l’avantage à Dom (47 900), que talonnaient Tristan (37 200) et votre modeste serviteur (36 800), tandis que Jean-Ves (17 800), victime d’un tuyau crevé, avait misé sur le mauvais motel. Quant à Gérard, il poussa la coquetterie à scorer le code postal exact de la ville de Lannion. A ce jeu où l’adresse vaut valeur, c’est en soi une performance qui mériterait un bonus par amendement aux règles.

Table 2, dite « L’étranger » : à cette table de Ciao Dino, Nicolas II a fait parler la poudre et occis sans raison apparente François-René, Guillaume et Hervé. Une chose est sûre, le soleil ne l’a pas aveuglé et aucune contre-enquête ne sera demandée.

Table 3, dite « L’homme révolté » : la révolte naît de la perte de patience. Et si, pour être, l’homme doit se révolter, Neox nous offre un exemple de la limite de sa patience à cette partie d’Ascension, où il l’emporte large avec 91, devançant Xel, 75, Julien-le-troisième, 57, et Jérôme, 40 et des broutilles.

Table 4, dite « Lettres à un ami allemand » : à Paper tales, on écrit les lettres d’une légende imaginaire, tout comme Camus utilisait le procédé consistant à écrire une lettre imaginaire à un ami tout aussi imaginaire. On peut y lire « L’homme est périssable. Il se peut; mais périssons en résistant, et si le néant nous est réservé, ne faisons pas que ce soit une justice ». A cette table, tous les hommes (Jérôme, Nicolas II, Guillaume, François-René) étaient bien périssables, et c’est Xel, la seule femme, qui résista jusqu’au bout.

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