Le 29 décembre 1170, Thomas Becket, Archevêque de Cantorbéry, était assassiné, dans sa cathédrale même, par des partisans du roi Henri II d’Angleterre, pour avoir engagé un conflit avec le roi sur les droits et privilèges de l’Église. Sur le site même, au-dessus de l’autel placé dans la chapelle, sont représentées trois épées évoquant ce forfait.
Henri désirait être le maître absolu, de son royaume et de l’Église, et se débarrasser des privilèges du clergé anglais qu’il voyait comme autant d’entraves à son autorité. Becket lui parut tout d’abord comme l’instrument adapté à ses desseins et le jeune homme se montra dévoué aux intérêts de son maître et agréable ami, de sorte que personne n’aurait pu douter de lui. Mais dès qu’il fut nommé archevêque, en 1162, une transformation radicale du caractère du nouveau primat s’opéra à la stupéfaction générale de tout le royaume. Le courtisan gai et amant des plaisirs fit place à un prélat ascétique en robe de moine, prêt à soutenir jusqu’au bout la cause de la hiérarchie.
Becket mit à exécution le projet qu’il avait préparé de libérer l’Église d’Angleterre des limitations mêmes qu’il avait contribué à faire appliquer. Son but était double : l’exemption complète de l’Église de toute juridiction civile, avec un contrôle exclusif de sa propre juridiction par le clergé, et l’acquisition et la sécurité de la propriété. Le roi comprit rapidement le résultat inévitable de l’attitude de Thomas et convoqua le clergé, demandant l’abrogation de toute demande d’exemption des juridictions civiles, et que soit reconnue l’égalité de tous les sujets devant la loi. Le haut clergé consentit à la demande du roi, que refusa l’archevêque. Thomas accepta un compromis, mais rien ne fut résolu au fond.
Henri convoqua une autre assemblée à Clarendon en 1164, entendant placer tous les sujets du roi, y compris les clercs, sur un pied d’égalité judiciaire, tous ne relevant que des tribunaux royaux. Le roi s’employa à obtenir l’accord du clergé et apparemment l’obtint, sauf celui du primat. Becket chercha encore à parvenir à ses fins par la discussion, puis refusa définitivement de signer, signifiant la guerre entre les deux pouvoirs en place. Henri essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil pour répondre de l’accusation de contestation de l’autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.
La tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe, qui ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : « n’y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ? » fut interprétée comme ordre par quatre chevaliers anglo-normands, qui projetèrent immédiatement le meurtre de l’archevêque, et le perpétrèrent près de l’autel de la cathédrale de Canterbury.
Henri II se résolut alors à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon. Becket fut révéré par les fidèles dans toute l’Europe comme martyr: l’église de Bénodet (Finistère) a pour saint patron Thomas Becket et Pleuven possède une chapelle Saint-Thomas. Le roi dut faire pénitence publiquement sur la tombe de son ennemi, qui resta un des lieux de pèlerinage les plus populaires en Angleterre, jusqu’à sa destruction lors de l’anéantissement des monastères. Un reliquaire fut cependant conservé, encore visité par de nombreux touristes de nos jours.
Table 1, dite « réunie »
845 longues années ont passé, et six preux chevalier(ère)s se réunirent en concile à St-Elivet: Xel, Dom, Jeff, Jack, Mickaël entourant votre humble serviteur. On chercha donc un jeu à six, et l’inépuisable DUC nous fournit Codenames. Les rouges (Jack, Jeff, VHS) prirent l’avantage sur les bleus deux manches à une. Si je parvins à faire sortir boîte et Paris avec un Régine 2 furieusement eighties, Dom échoua à faire trouver Rivière et Écran sur un Délivrance 2 subtilement cinéphile, et le match était scellé. Heureusement, car nous ne décelâmes point le Col caché sous le lipstick de Jack, où pourtant la littérature abonde:
Table 2, dite « un seul être vous manque »
Mickaël alors s’éclipsa. On chercha donc un jeu à cinq, consulta le DUC qui, à l’instar de Claude MC, nous répondit: Non, merci ! Il s’agissait bien sûr du jeu consistant à acheter des cartes (ou pas) avec des pièces pour en avoir le moins possible à la fin. Trois manches furent jouées et Jeff poussa la politesse à laisser chacun de ses opposants s’en adjuger une.
Table 3, dite « tout est dépeuplé »
Jeff quitta alors les lieux, exfiltré par Jack, et porteur de l’anneau, où se trouvait la clé. On chercha donc un jeu à trois, et on demanda au DUC un jeu rapide pour finir la soirée. Ce dernier nous répondit logiquement Quick?? En fait, il voulait dire Qwixx, un jeu consistant à lancer des dés et à cocher des cases sur une grille, une sorte de Bingo amélioré en fait, Trois manches furent jouées et je poussai la politesse à laisser à Dom la troisième.
Sur le point de sortir, une angoisse nous étreignit: y aura-t-il quelqu’un pour fermer cette porte ? Sur le constat que le loquet n’était pas locké, une intense activité communicationnelle s’empara de nous, pour débusquer l’ami Jeff de la lointaine villégiature où sa Mustang bleu pétrole l’entraînait à vive allure. Puis nous entendîmes des pas: le message avait fait son office et Jeff revenait vers nous, sourire aux lèvres et clés en main. Nous rangeâmes nos épées dans leurs fourreaux. Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
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