Pour cause d’une fête de musique la séance du jeu fut quantitativement minimaliste, qualitativement excellente comme à chaque séance. Celle-ci est racontée par François :
Table unique, dite « échappée ».
Le 21 juin 1791, le roi Louis XVI, en fuite, était mis aux arrêts à Varennes. Parties de Paris la veille, les deux voitures de la famille royale sont immobilisées à 23h10 avant la voûte de l’église Saint-Gégoult qui enjambe la rue. Sous la pression des patriotes qui se trouvaient à l’estaminet du « Bras d’or », on oblige les voyageurs à descendre. Le tocsin sonne, la garde nationale est mise en alerte. Peu après minuit, le juge Destez, qui a vécu assez longtemps à Versailles, reconnaît formellement le roi. Les hussards de Lauzun, cantonnés au Couvent des Cordeliers, pactisent avec la foule. Le chirurgien Mangin monte à cheval pour porter la nouvelle à Paris.
Exactement 222 ans plus tard, Xel, Vincent, Grégoire, François-René et VHS se sont échappés de la fête de la musique et se retrouvent à St-Elivet. Sous la houlette de Grégoire qui explique les règles à FR et Vincent avec pédagogie, ils entament une partie d’Endeavor. Les verts (Greg) et les rouges (Xel) colonisent à tout va, occupent deux régions, pendant que les blancs (Vincent) et les violets (FR) se concentent sur deux autres. Les verts et les blancs multiplient les postes de gouverneur, pendant que VHS avec les noirs occupe tactiquement le terrain. Alors que les positions sont tranchées, rouges et violets, freinés par leurs faibles moyens culturels ou politiques, se lancent dans une stratégie belliqueuse de « green bashing » et font sonner le tocsin pour attaquer le roi vert. Ce dernier riposte tant bien que mal, mais son avance fond au soleil pendant que les noirs, au plus haut niveau politique, ratissent méthodiquement les cartes et affrêtent de nombreuses positions. Les blancs font une remontée spectaculaire et s’adjugent pour finir le plus haut score sur la carte (43), mais culminent finalement à 55. Les verts et les noirs, aux positions plus équilibrées, terminent à 57. Les violets à 39 et les rouges à 31 sont restés bloqués par leurs progressions insuffisantes en ressources. Au final, Vincent sut résister aux amicales pressions et conseils de Grégoire, et s’adjuge une brillante troisième place pour sa première incursion à ce jeu. Pour ma deuxième tentative, conseillé en toute fin de partie par Jeff (venu voir s’il y avait de la lumière, et qui inventa une manoeuvre brillante sur la carte de gouverneur), je réussis à partager les honneurs de la victoire avec l’expérimenté Grégoire: un petit exploit qui, en cette fête de la musique, aurait mérité qu’on sonnât le tocsin.
Suivit ensuite, avec les mêmes (sauf Xel, qui occupa le rôle de banquière des bambous dans ce jeu à 4), une partie de Takenoko, jeu amené par Vincent, « qui y joue souvent avec ses enfants et ne gagne pas toujours ». Ce jeu consiste à nourrir le Panda de l’Empereur, qui possède un gros appétit. En tant que jardinier, vous devez aussi cultiver des parcelles et les irriguer pour y faire pousser de beaux bambous, tout en surveillant la météo. Et enfin, il faut concevoir le tout avec harmonie, pour que les parcelles prennent de belles figures géométriques. En bref, il y a donc trois sortes d’objectifs à réaliser, le jeu prenant fin lorsqu’un joueur rélaise 7 objectifs. De cette partie émaillée de fous-rires, on retiendra que Grégoire, qui accomplit le premier ses 7 objectifs, pensait avoir gagné, mais, comme à Fukenschlag, ce n’est pas forcément celui qui termine le jeu qui gagne. En effet, lorsque le septième objectif est accompli, les autres joueurs peuvent encore terminer leur tour. Ce qu’ils firent, et pour ma part, je réussis à en mener à bien deux nouveaux dans ce dernier tour, mon Panda croquant les deux bambous jaunes qui m’offrirent la victoire avec 28 points, devançant donc Grégoire, 26, François-René, 20, et Vincent avec 17. Un nouveau tour « Pandable » pour une soirée décidément chanceuse.
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