Séance de VENDREDI 22/07/2016 à Ti-Koad

Au milieu du XIIe siècle, tandis que le Bassin parisien donne naissance à l’art gothique et qu’une foi catholique ardente et profonde s’épanouit en Europe, le Midi toulousain est atteint par une hérésie religieuse tout aussi ardente, le catharisme. Saint Dominique de Guzman ayant échoué à ramener les hérétiques à la foi catholique, le pape Innocent III décida en désespoir de cause de recourir à la force. Le légat pontifical tente de convaincre le comte Raimon VI de Toulouse de prendre la tête d’une expédition contre les cathares, aussi appelés «Albigeois».

Mais le comte de Toulouse, qui descend du fameux Raimon IV de Saint-Gilles, chef de la première croisade en Terre Sainte, refuse net de combattre ses propres sujets. Il s’ensuit une dispute, l’excommunication du comte, le départ du légat pontifical et de son escorte, enfin son assassinat ! Ce drame de trop entraîne le pape à lancer l’appel à la croisade et canoniser derechef son légat. L’expédition porte officiellement le nom d’«Affaire de la Paix et de la Foi». C‘est la première fois qu’une croisade est dirigée contre des gens qui se réclament du Christ.

Le roi Philippe Auguste préfère se tenir en réserve. En bon politique, il ne veut pas altérer son image dans une guerre contre des gens qui sont formellement ses sujets. Il désapprouve aussi l’intervention du pape dans une affaire intérieure à la France et le fait savoir.

L’expédition est placée sous le haut commandement de l’abbé Arnaud-Amalric, chef du puissant ordre monastique de Cîteaux. Les opérations militaires débutent par le sac de Béziers et le massacre de sa population, le 22 juillet 1209. C’est le premier des nombreux drames qui émailleront la croisade contre les Albigeois.

Avant qu’ils ne pénètrent dans la ville de Béziers, les croisés auraient demandé au légat Arnaud-Amalric comment distinguer les hérétiques des autres habitants et le représentant du pape aurait répondu par un mot resté fameux : « Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens ! ». À vrai dire, ce mot est apocryphe et n’a jamais été prononcé. Il vient du récit du siège par le moine allemand Césaire de Heisterbach, qui ne portait pas les Français dans son coeur….

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807 ans plus tard, Ti Koad, qui a des vagues airs d’hôpital de campagne, vit l’organisation de quatre pôles.

Table 1, dite « pôle obstétrical »
…où Julien est venu de Paimpol nous soumettre un Runebound, proposition acceptée par Mickaël et votre humble narrateur. Le seigneur nécromancien Vorakresh tente de retrouver les runes des Dragons ancestraux afin de ressusciter Margath, le seigneur des Dragons. Comme vous êtes un héros, votre devoir est de stopper Vorakresh avant qu’il ne fasse aboutir ses noirs desseins.  Voilà un jeu où les mécanismes sont simples: on se déplace, on réalise des quêtes de différents types (aventure, social, combat) qui deviennent des trophées, on fait quelques emplettes d’artefacts, on reçoit aussi des cartes qui font office de compétences (que l’on achète avec ses trophées), bref chacun se prépare dans son coin sans trop d’interactions, si ce n’est lors des combats où le joueur affronte un monstre, joué par son voisin de gauche. Un système de cartes événements vient compléter le dispositif, pour créer « une aventure ». Le mécanisme des combats est très original, avec plusieurs rounds, et se révèle être le coeur du jeu, puisque le but de nos héros est d’occire Margath, monstre légendaire doté de 15 points de vie et de pouvoirs terrifiants. Celui-ci apparaît vers la fin du jeu et pose à nos héros un dilemne: y aller ou pas ? Car y aller et vaincre, c’est gagner la partie, mais perdre le combat vous élimine du jeu, alternative diabolique née du cerveau pervers de Martin Wallace himself… Chacun fourbit donc ses armes et ses compétences en attendant le grand moment…qui n’arrivera peut-être jamais ! A la fin, je me lançai dans l’affrontement, non sans biscuits: bardé de compétences, d’armes, de points de vie, et d’artefacts, je réussis, dans un combat homérique, à terrasser Margath. Avoir réussi à utiliser tous mes pouvoirs pour accomplir ma mission fut particulièrement gratifiant, tout comme, pour mes infortunés compagnons, il fut tout autant frustrant d’avoir mené à bien tant de quêtes sans pouvoir s’en servir !

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Table 2, dite « pôle des urgences » (de notre envoyé très spécial, Dom)

…où Nicolas-Neox, F-R, Maud et Dom essaient Hit Z Road, jeu récent avec des zombies, des enchères et des dés. Mélange peu digeste pour Dom qui voit sa petite famille éradiquée avant même le milieu du road-trip. Les trois autres parviennent au 8e et dernier tour de jeu, où il est question de survivre à tout prix beaucoup plus que d’optimiser ses points de victoire. Maud et Nicolas y parviennent avec des jets de dés remarquablement favorables tandis que F-R, avec une chance « juste normale » disparaît juste avant la ligne d’arrivée. Au décompte, c’est Maud qui s’impose d’un point.

Les mêmes se remontent ensuite le moral en enchaînant 3 parties des Poilus enrichi de son extension récente. Par deux fois, F-R montre une admirable capacité à attirer des coups durs que le reste de l’équipe ne parvient pas à éliminer assez vite. La troisième partie voit enfin la petite escouade revenir avec les honneurs du champ de bataille.

Après le départ de Nicolas, une rapide partie de Welcome to the Dungeon voit F-R l’emporter. Puis, en attendant l’inévitable table finale de Codenames, nous faisons découvrir Love Letter à Maud en quelques manches.

Table 3, dite « pôle chirurgical »
…où Michal, Tristan, Olivier et Nicolas II s’affrontent dans un (voire deux ?) Neuroshima Hex, un jeu de combats tactiques aux parties courtes et intenses comme une opération chirurgicale. Tellement intense en fait que l’escouade quitta la salle d’opération en réservant son pronostic sur le vainqueur, à moins que le forum… Il semble aussi que Alea Iacta Est fut joué après le départ de Michal, information non recoupée que nous publions avec les précautions d’usage.

Table 4, dite « pôle cardiologique »
…où Bruno, Thomas, Xel et Paul enchaînent les parties sans considération pour leur rythme cardiaque. La palme de la tachycardie sera décernée à Paul, vainqueur à Gearworld: the Borderlands, In Flanders Field, tandis qu’à Sea of clouds, c’est Xel qui dame le pion à Bruno, devant Paul et Thomas.

Table 5, dite « survivante »
…où une partie de Codenames rassemble les survivants, bleus (Dom, Xel, F.-R., Nicolas II) et rouges (Maud, VMN, Thomas et Paul). Partis pour mener 2 à 0 puis rejoints à 2-2, les  bleus s’imposent miraculeusement au cinquième set d’une partie qui a vu étrangement l’assassin sortir quatre fois sur cinq, dont dès le premier coup à la première manche (un Abordage 3 ayant malheureusement rencontré Feu). Pourtant les bleus furent, à leur habitude, divisés, velléitaires, mutiques, voire au bord de l’endormissement, et les rouges soudés, créatifs et solidaires. En témoignent les jolis apparentements trouvés par Thomas: Têtu 2 (Mule, Noeud), ou encore Requin 2 (Marteau, Peau) qui scella la quatrième manche, et la belle unanimité à aller visiter la boite d’un Jazz 3, une fausse piste trop voyante, alors que les rouges firent dans le graveleux (filles de joie et cocus), le nébuleux (OCS, conjonctivite furent cités) et se prirent le bec dans un Palmé 2, qui ne visait que la plongée.

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Séance de VENDREDI 15/07/2016 à Ti-Koad

La loi du 15 juillet 1975, relative à l’élimination des déchets et à la récupération de matériaux donne une définition du déchet: « tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon ». Cette définition, toujours en vigueur, s’accompagne du principe dit du pollueur-payeur, qui a parfois du mal à entrer dans les moeurs… Un petit pas vers la bonne poubelle, c’est un grand pas pour la planète, et ceux qui n’en sont pas convaincus sont invités à une croisière sur le septième continent. Voilà, c’est dit !

Sinon, à Ti Koad, 41 ans après, il y eut un bon petit paquet de tables, dont je vous laisserai faire le tri.

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Table 1, dite « enterrée »
…où Dom invite Nicola II, Paul et votre humble serviteur à Quartermaster. A ce remake de WW2, six pays sont en jeu, et donc, à quatre, deux joueurs contrôlent deux pays, en l’occurence Royaume Uni et USA pour Dom, Allemagne et Italie pour Paul. Je complète l’Axe avec le Japon tandis que Nicolas II, le bien désigné, prend les rênes de la Russie pour les Alliés. Voici une partie où le Japon, bénéficiant d’un tirage initial favorable avec beaucoup de cartes déploiement (car c’est la faiblesse du Japon, il a peu d’armées et peu de cartes qui les déploient), et la fameuse carte « Prospérité de l’Asie », qui rapporte 1 PV par territoire éloigné conquis (Asie du sud-Est, Philippines, Indonésie). A ce petit jeu, le Japon marque bientôt régulièrement 6 à 7 points et l’Axe se retrouve rapidement à 25, tout près de la barre de 30 qui scelle la victoire. L’anglais, bénéficiant de la puissance du Commonweath, s’installe alors en Inde, freinant la progression du Japon qui désormais hésite à conquérir l’Asie du Sud-Est, pour préserver ses cartes Déploiement. Mais le tournnant de la partie sera l’entrée en scène des USA sur le théâtre Pacifique avec la carte Pearl Harbour, puis, surtout, la conquête du Japon, qui sera immédiatement chassé de sa base, puis, dans le même mouvement, occupé par le biais d’une des nombreuses cartes Statut des américains (j’avais vu que le Japon était menacé dans son fief, mais pas anticipé qu’il pût être concomitamment conquis). Le coup de grâce fut une guerre économique, privant le Japon du reste de son deck et l’emmenant tout droit vers un enterrement de première classe, malgré un ultime baroud d’honneur kamikaze en Asie du Sud-Est grâce aux efficaces cartes Riposte. Pendant ce temps-là, Allemagne et Russie se faisaient des politesses entre Moscou et Donetsk, l’anglais défendait mollement sa base, et l’Italie était en perdition. Le hara kiri du Japon, désormais contraint à scorer 0, fut le chant du cygne de l’Axe, dont la chute fut foudroyante. Au 19 ème tour, la messe était dite et les Alliés triomphèrent.

Table 2, dite « recyclée »
…où Ivan, nouveau venu (mais le talent n’attend pas le nombre des années), l’emporte sans discussion à Metal Adventures face à une opposition formée d’Hélène, Olivier, et Baptiste aux mains d’argent.

Table 3, dite « biodégradable »
…où Xel se défait de Jérôme et Nicolas-Neox à Hit Z Road, encore un Wallace qui sort des placards, mais à contretemps dans un téléscopage malheureux avec une tragique actualité. Un jeu où qui vous propose d’incarner des survivants dans un monde post-apo’ (infesté de zombies), qui accomplissent un périple le long de la route 66.  Le but du jeu est de survivre pendant 8 tours et de marquer des points en faisant des actions héroïques en poutrant du zombie ou en affrontant des évènements funestes. Hit Z road est un jeu de gestion de ressources (essence, balles, adrénaline) avec une phase d’enchère et une phase de combats contre les zombies avec des dés, et il semble qu’aux enchères, certains y ont laissé plus que des plumes…
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Table 4, dite « verte de rage »
…où, un La fureur de Dracula vit, sur le fil, la mise à mort du vampire (Mickaël) face à une troupe de chasseurs sans merci (Michal, François-René et Thierry).

Table 5, dite « en vert et contre tous »
…où Baptiste, grand style, se rèvèle seigneur de Lords of Scotland face à Olivier et Ivan. Un trésorier maître de l’Ecosse c’est dans l’ordre des choses, mais, reconnaissons-le, il en a le physique de l’emploi.

Table 6, dite « incinérée »
…..où la table 3 se reconstitue pour un opus d’Ashes – un jeu de deck building pas si court que ça où Nicolas-Neox l’emporte devant Xel et Jérôme et, du même pas, prend la porte, pendant que ses opposants restent et rejoignent la table 7.

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Table 7, dite « compostée »
…..où, à Codenames, les bleus, formant une équipe soudée et homogène (François-René, Thierry, VHS, puis Jérôme) font du compost des rouges (Dom, Paul, Nicolas II, puis Xel), sur le score sans appel de 4 à 1. On retiendra de cette partie le méconnu (mais très réel) réseau hydraulique de la Suisse, évoqué par Dom, ce puits de science auquel son équipe ne sut s’abreuver, les errements des rouges sur le thème de l’oenologie et de Gérard Depardieu (tombé dans fût quand il était petit), alors que les bleus faisaient des étincelles avec un Ensemencement 2 (enceinte & jardinière) de haut vol, et une manche conclue sur un Echecs 2 fort bien amené (pion & tour). A noter, quand même, la jolie Pluie 3 des rouges (eau, liquide, pépin).

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