Séance de MARDI 13/11/2018 à Servel

En ce 13 novembre, on fêtait la naissance d’Augustin d’Hippone ou saint Augustin, né à Thagaste, le philosophe et théologien chrétien romain de la classe aisée, ayant des origines berbères, et puniques est, avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

Sur le plan théologique et philosophique, il incorpore au christianisme une partie de la tradition de force de la République romaine. Il est le penseur le plus influent du monde occidental jusqu’à Thomas d’Aquin qui, huit siècles après Augustin, donnera un tour plus aristotélicien au christianisme. Il laisse une œuvre considérable. Trois de ses livres sont particulièrement connus : Les Confessions, La Cité de Dieu et De la Trinité.

AuImage associéegustin est un penseur exigeant dans tous les sens du terme. De son passé manichéen, il garde une forte distinction entre le Bien et le Mal. Toutefois, le néo-platonisme qui a fortement influencé sa conversion l’a amené à une conception d’un Dieu fort qui, à l’inverse du Dieu faible des manichéens, assure qu’à la fin le Bien l’emporte. C’est, en Occident, le théologien qui insiste le plus sur la transcendance divine, c’est-à-dire que pour lui, les pensées de Dieu ne sont pas, de près ou de loin, les pensées des hommes. Selon lui, la croyance inverse constitue précisément le péché originel.

Le Dieu d’Augustin est à la fois au-dessus des êtres humains et au plus profond d’eux-mêmes, d’où un accent mis sur ce qu’il nomme la trinité intérieure : la mémoire, l’intelligence et la volonté. Si la mémoire est importante, l’idée de commencement, de renouveau, est également très présente. La volonté permet de se diriger vers le Bien, mais n’est pas suffisante ; il faut aussi la grâce.

Augustin met également l’accent sur la raison entendue comme un moyen de s’approcher de la vérité des choses — la vérité absolue n’étant pas de ce monde — dans une perspective qui intègre la dimension spirituelle. En règle générale, la pensée augustinienne est animée d’un double mouvement, de l’extérieur (le monde) vers l’intérieur, domaine d’un Dieu lumière intérieur, et de l’inférieur (les plaisirs faciles) au supérieur (la vraie réalisation de soi). Sa pensée est synthétisée par une de ses plus célèbres formules des Confessions : « Mais Toi, tu étais plus profond que le tréfonds de moi-même et plus haut que le très-haut de moi-même ».

Il distingue fortement le monde (lié à l’amour de soi), de la Cité de Dieu (liée à l’amour de Dieu), un terme plus république romaine, qu’il préfère à celui de royaume de Dieu. S’il contribue fortement à mettre au premier plan le concept d’amour (il aime aimer) dans le christianisme, il est accusé d’avoir transmis à l’Occident une forte méfiance envers la chair (une tentation forte chez lui). Pourtant, sur le péché de chair, en partie repris aux platoniciens et aux néoplatoniciens qui distinguent l’âme du corps, vu comme entraînant les humains vers le bas, il aurait une position plutôt modérée.

A Lannion, en cette soirée de Parties Civiles, mémoire, intelligence et volonté étaient au rendez-vous. En témoigne la confession qui suit.

Table 1, dite « Volonté puissante » : dans cette partie au long cours et fomentée de longue date de Root – ce jeu plein d’animaux aux rôles asymétriques, votre serviteur endosse le costume de la marquise de Cats, qui part avec une longueur d’avance, en investissant 11 clairières et construisant d’office ses premiers bâtiments. Faisant habilement fructifier ce butin, je m’étends, atteins bientôt les 20 (victoire à 30), et mes adversaires prennent peur. C’est Gérard, à la tête de l’Alliance des bois, qui sonne le tocsin et mêne des jacqueries qui épuisent mes actions à les combattre. C’est ce vagabond de Dom qui feint l’amitéié pour me poignarder dans les instants qui suivent. C’est enfin Tristan, menant une volée d’oiseaux de malheur, et qui se déploie dans un bouquet d’actions sans fin. Cette puissance coalition des volontés aura raison de la marquise, qui termine à une encâblure de la victoire (26), devancé par les serins de Tristan (30 sur un dernier coup à quitte ou double). Les vagabonds (24) et le peuple des bois (22) figurent fièrement au tableau d’honneur d’une soirée au long cours.

Table 2, dite « Déesse des hommes » : à Euphoria on assiste au grand retour de Marie-Anne, à qui ce nouveau jeu complexe ne fait évidemment pas peur, pas plus que l’armée biberonnée de testostérone qui lui fait face: Florian, Kree’Nox, Nicolas II, Doc Nico, et Olivier L. Si elle a gagné, c’est que, dans une geste toute augustine, tous ces hommes l’ont vénérée au point de jouer pour elle.

Table 3, dite « La cité de Dieu » : à Aeon’s end Xel, Maïwen, François-René et Neox ont failli entrer dans la cité de Dieu, mais n’ont pu s’opposer à la volonté de ce dernier et le jeu a gagné. Pourtant, ils s’en sont rapprochés: pour Augustin, comme pour Cicéron, nous sommes plus près du bonheur en échouant à faire ce que nous désirons qu’en voulant une chose non appropriée.

Table 4, dite « Justice rendue » : à Ghost stories les mêmes ont cette fois-ci engrangé une victoire, ravivant un sentiment inconnu à ce jeu depuis seize mois. Ce n’est que justice, Augustin l’aurait bien dit, qui reprit aux platoniciens et à Cicéron l’idée que « la justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû », et à saint Paul, celle selon laquelle il faut être juste « de façon à n’avoir aucune dette envers qui que ce soit, sinon de nous aimer les uns les autres ». Depuis Adam, notre volonté est tournée vers l’amour de soi et donc vers l’injustice. Chez Augustin, cette différence est centrale dans la distinction entre la Cité des hommes, dont l’exemple est Rome dominée par l’orgueil, et la Cité de Dieu, où le don de la grâce permet à la volonté de choisir librement ce qui en fait mène au vrai bonheur.

Table 5, dite « Les tréfonds » : en fin de soirée, Doc Nico, Olivier L., Maire-Anne et Florian laissent parler leurs bas instincts à Canon buster. Chez Augustin, c’est l’orgueil qui a détourné Adam et a provoqué le péché originel — non qu’il remonterait aux origines, mais un péché ayant faussé la perception de la nature originelle de la créature, et conduisant l’homme à adorer ses propres créations. Recevoir la grâce exige de la vouloir mais aussi de reconnaître son incapacité à vaincre par soi-même le péché. On doutera que cette table y soit parvenue.

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Séance de MARDI 11/09/2018 à Servel

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En ce 11 septembre 1973, peu avant midi, deux avions de chasse de l’armée bombardent la Moneda à coups de roquettes. À 14 heures, le palais est envahi mais Salvador Allende est déjà mort. L’ancien médecin, auteur de la thèse « hygiène mentale et délinquance », s’est suicidé à l’aide d’une arme automatique, un AK-47 qui lui avait été offert par Fidel Castro.

Quand on pense au 11 septembre, 2001 vient souvent plus en tête que 1973. Pourtant, selon le rapport Rettig (résultat d’une enquête sur les violations des droits de l’homme commis sous la dictature militaire d’Augusto Pinochet au Chili de 1973 à 1990), 2 279 personnes auraient été tuées par des agents de la dictature, 641 mortes « dans des conditions non élucidées » et 957 « détenus disparus ». Cette estimation aurait été portée à 3 197. Près de 150 000 personnes ont été emprisonnées pour des motifs politiques. Selon un rapport remis dans les années 2000, près de 27 255 personnes ont été torturées. Il y a eu des centaines de milliers d’exilés politiques.

Avec deux avions eux aussi, les attentats de 2001 ont, quant à eux, fait 2977 victimes. De 1973 à 2001, en passant par 1776 (conférence de paix de Staten Island qui a échoué à mettre un terme à la Révolution américaine), l’histoire du 11 septembre n’est pas un long fleuve tranquille.

45 ans après, nombre de Lannionais étaient réunis pour vaincre, dussent-ils y rompre mille chaînes. Voici leur récit (avec nos envoyés spéciaux, Vincent et Dom), que nous ouvrons par ce vers issu du chant de la campagne de Salvador Allende:
Venceremos, venceremos, mil cadenas habrá que romper

Table 1, dite « Septembre noir » : Black orchestra a beau être, selon notre reporter, une « uchronie en carton », l’affaire est sérieuse: il s’agit rien de moins que de fomenter un complot contre Hitler, qui soit à la fois efficace militairement et suffisamment discret pour ne pas être repéré. Cet effort collectif a rassemblé Sophie, Doc Nico, Xel, votre serviteur, et jusqu’à un médecin venu spécialement de New York pour faire un remplacement à Lannion: Thierry. C’est le genre de partie que l’on imagine longue et douloureuse, car l’épreuve durcit avec le temps, au rythme des raids de la Gestapo. Il faut donc agir vite, fort et dans l’ombre. Or, à la première occasion, Doc Nico s’attaque au Fûrher à Nuremberg, et réussit à l’occire d’un coup de maître: 3 cibles, juste ce qu’il fallait !

Table 2, dite « Flower power » : ici, Dom raconte. Merci à lui ! « L’amicale des cubistes (Neox, Baptiste, Tristan, Paul, VHN) flanquée d’un François-René se raccrochant à la table attaque une partie d’un classique, Keyflower. Le mécanisme de l’enchère avec les ouvriers, doublée du verrouillage des tuiles par la première couleur utilisée, reste un sommet. Comme souvent, Tristan se lance dans la production d’ouvriers verts, avec juste F-R pour lui disputer le monopole. Les saisons défilent et les villages grandissent mais il est difficile de juger qui mène. L’hiver venu, Tristan met la main sur la tuile Cathédrale à 12 PV en déployant 4 meeples verts pour faire bonne mesure. Une fois le décompte achevé c’est toutefois Dom, cumulant 18 PV pour ses 6 scieries, qui l’emporte avec 69 PV devant Tristan (58) et Neox (56), puis Baptiste (« j’aimais ce jeu jusqu’à ce que Tristan le découvre »), F-R et Paul. »
PS: notre deuxième reporter a remarqué à cette table la présence de « Manu d’après », qui est resté sous les radars, et de Maïwen, qui a honoré les joueurs de sa présence silencieuse.

Table 3, dite « Message personnel » : ici, l’excellent Euphoria ressort, sous la houlette de Thibault, qui a réuni autour de lui Vincent-du-93 (ex Vincent-2), Jean-Yves, l’archange Gabriel,Olive et Julien-2 . Une partie long courrier dont le messager de Dieu a rapporté une bonne nouvelle pour lui-même: sa victoire.

Table 4, dite « Fleuve tranquille » : Vincent-du-93, Thibault et l’archange se disputent les faveurs des Rajas of the ganges en toute amitié et sans vainqueur connu.

Table 5, dite « Hygiène mentale et délinquance » : à Codenames nous retrouvons les Rouges (Xel, Thierry, Doc Nico) et les Bleus (Vincent, VHS, Manu d’après). Une partie qui ne fit pas un pli pour les Rouges qui ont rendu fous les Bleus par un fric-frac en trois actes:

  • Rouges 1-0: rien à faire pour les Bleus qui, sur une grille compliquée, trouvent très bien les indices en 2, mais échouent sur le désespéré (car obligatoirement en 3) Réserve (Indien, Hôtel, Tour)
  • Rouges 2-0: les Bleus plongent sur le Roi assassin, pourtant fortement associé à Arsène Lupin, roi des voleurs, mais aussi à la recherche du secret transmis entre rois de France, au cœur de la mystérieuse « Aiguille creuse »
  • Rouges 3-0: encore un final perdant pour les Bleus, qui, en position de conclure, butent sur l’indice Anti-venin 2, identifiant certes l’évident Serpent mais pas Formule, lui préférant un Centre qui n’était en fait nulle part.

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Séance de MARDI 04/09/2018 à Servel

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En ce 4 septembre, Cédric Klapisch fêtait son anniversaire. De l’auberge espagnole au péril jeune, ou encore chacun cherche son jeu (pardon, son chat), voici un artiste qui résonne avec notre univers, mais ce soir, à Parties Civiles on était surtout en mode casse-tête chinois.

Table 1, dite « Riens du tout » : à Ghost stories on voit souvent la victoire passer comme un fantôme. Entre tout et rien, ce sera donc plutôt rien, et une défaite de plus.

Table 2, dite « Ce qui nous lie » : ici, une découverte, que Thibault nous présente doctement: Euphoria. Un jeu qui a l’air compliqué de prime abord mais qui se révèle fluide et malin, et où l’on crée des passerelles qui lient des univers dystopiques. Rafraîchissant et inattendu, et plein de rebondissements avec sa fin de partie au premier qui pose ses 10 étoiles. C’est Vincent-2 qui s’impose, Olive, Eymeric, Julien-2  et VHS ne l’ayant pas plus vu venir que le propriétaire du jeu.

Table 3, dite « Le péril jeune » : à Azul, Xel écarte le péril jeune que constituaient Nicolas II et François-René.

Table 4, dite « L’auberge espagnole » : à Camelot on observa une bande de joyeux drilles jouer aux cartes, et peut-être plus encore car nous n’avons pas tout vu jusqu’au bout.

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